Marly-la-Ville : la grande prêtresse vaudou renvoyée en correctionnelle
Le Parisien | 03 Mai 2015 – La prêtresse présidait le rituel vaudou : elle devra s’expliquer devant le tribunal. Mélite J., 65 ans, vient d’être renvoyée avec ses deux filles et son mari devant le tribunal correctionnel par un juge d’instruction de Pontoise (Val-d’Oise). Ce procès d’une secte présumée, une première dans ce département, aura lieu dans les prochains mois.
Marly-la-Ville : Sylvie a passé 18 ans sous la coupe de la prêtresse vaudou
Voyante, guérisseuse, celle qui se faisait appeler « Maman » par ses fidèles est poursuivie pour avoir « frauduleusement abusé de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse de personnes en état de sujétions psychologique ou physique ». Une qualification juridique qui recouvre parfaitement la notion de secte, comme en témoignent les nombreux fidèles de la communauté antillaise, originaire de toute l’Ile-de-France, atteints psychologiquement mais aussi dépouillés financièrement, qui ont porté plainte ou ont été entendus.L’enquête des gendarmes de la brigade de Montmorency (Val-d’Oise) a débuté en 2006. Les premiers témoins décrivent des cérémonies hallucinantes. Dans le temple, des dizaines de poulets sont sacrifiés à coup de sabre au cours de la nuit, quelquefois des chèvres. Les adeptes sont aspergés de sang dans un rituel de purification. En transe, la prêtresse change de voix, habitée dit-elle par les Saints qui s’adressent aux fidèles. Elle brandit un crâne humain, ses filles jouent du tambour.Des scènes d’hystérie collective racontées par des fidèles qui préfèrent, à l’époque, rester anonymes, parfois par peur des maléfices. Ils détaillent aussi une organisation précise. Les fidèles réunis constituent la « société », et parmi eux figurent les « initiés debout » et les « initiés couchés ». Et tout au sommet de la pyramide, « Maman », assistée de son mari, qui veille à la sécurité.Les premières plaintes qui arrivent en 2007 décrivent les cérémonies qui regroupent toute la nuit des dizaines de personnes dans une salle exiguë. Il est aussi question de violences, d’humiliations et, au final d’emprise sur des hommes et des femmes qui ont souvent rejoint le temple par le bouche à oreille, après avoir rencontré de graves difficultés dans leurs vies, des deuils, parfois d’enfants, des séparations, des problèmes de santé.L’argent était aussi au cœur du fonctionnement tarifé du temple. Autour de 100 € la simple consultation, 3 000 € pour un « travail », plus de 10 000 € pour une initiation, sans compter les nombreux dons en nourriture à effectuer pour les saints et à partager lors des cérémonies. Certaines victimes ont évalué les sommes versées au fils des années à des dizaines de milliers d’euros. « La déstabilisation mentale, la captation de la richesse des fidèles, la rupture avec les relations passées, l’embrigadement des enfants, le langage propre au groupe, l’engagement exclusif auprès de celui-ci, l’atteinte à l’intégrité physique et psychique… La plupart des critères définis par les différentes commissions d’enquêtes parlementaires qui ont travaillé sur les dérives sectaires sont réunis dans ce dossier », souligne Me Frédéric Aguillon, avocat de plusieurs parties civiles. « Les sujets étaient complètement laminés, infantilisés, mis sous la pression du groupe. Ils ont contracté des prêts, vendu des maisons. »La famille conteste l’accusation de dérive sectaire « Nous ne souhaitons pas nous exprimer avant le procès. La procédure est en cours. » Contactée, la famille n’a pas souhaité présenter sa défense avant l’audience. Au cours de l’instruction, Mélite J. a reconnu des services payants, les tarifs, tout en comparant son activité à celle d’un avocat ou un psychiatre.Elle a assuré qu’il n’y avait aucune obligation de présence. Si elle admet que les personnes venaient vers elle en situation de fragilité, son but était justement de les aider et les apaiser. Elle a réfuté toute technique d’emprise mentale par l’humiliation. Elle qualifie aussi les sacrifices de « coutume guadeloupéenne ». Une de ses filles conteste formellement le terme de secte.Au cours de l’enquête, il est aussi apparu que la majorité des membres du temple ont contesté appartenir à un mouvement sectaire, insistant sur la liberté qui était la leur d’assister ou non aux cérémonies, estimant aussi le prix des prestations raisonnables.Après un premier témoignage, certains sont toutefois revenus sur leurs déclarations en venant déposer plainte, indiquant être sous l’emprise de « Maman » lors de leur première déposition.
Maitre Frédéric Aguillon
Marly : les victimes de la prêtresse réclament des centaines de milliers d’euros
Le Parisien – 18 Févr. 2016 – Frédéric Naizot
Quel est le prix de dix-huit années perdues dans une secte ? Celui d’une jeunesse « passée à la trappe » et d’une obstruction aux soins qui coûte une stérilité définitive ?
Ce jeudi après-midi, les avocats des victimes du temple Vaudou de Marly-la-Ville se sont livrés à l’exercice délicat et souvent impossible du chiffrage du préjudice moral et matériel des victimes. Au total, ce sont plusieurs centaines de milliers d’euros que les ex-fidèles réclament à leur grande prêtresse. Mélitte Jasmin, 65 ans, est jugée depuis ce mardi devant le tribunal correctionnel pour abus de faiblesse sur personnes en état de sujétion psychologique. Ses deux filles jumelles et son mari comparaissent pour complicité, tous soupçonnés d’avoir dépouillé leurs fidèles sous couvert de religion animiste.
« S’être servi de cette religion issue de l’esclavagisme pour asservir les fidèles : il est là le tour de force de Mme Jasmin », a souligné Me Frédéric Aguillon, l’avocat de plusieurs victimes d’une même famille.
Il a repris un à un les critères de la Miviludes (mission de lutte contre les dérives sectaires) : « Brimades, humiliation, violence, le code vestimentaire, un lexique propre au groupe, le manque de sommeil, les exigences financières, l’endettement…, nous sommes bien en présence d’une dérive sectaire. » …« Il y a de toute façon, au départ, un état de faiblesse, un accident de la vie, un décès, la maladie. Cela débute par un processus de réassurance qui va vous redonner confiance. Puis vient le stade de l’infantilisation. On l’appelle Maman. C’est une façon d’annihiler la personne. Vient ensuite le stade du parcours initiatique qui permet de développer davantage la soumission. On perd le contrôle de sa vie. » – Il évoque celle de Septime, 86 ans aujourd’hui.
« Dix-huit ans à faire le larbin, à construire la maison des Jasmin à Mortagne-au-Perche, dans l’Orne, cassant la glace l’hiver pour se laver. »
L’avocat réclame pour lui 50 000 € de préjudice moral et 265 000 € de préjudice matériel. Toutes les parties civiles ont demandé à leur ancienne grande prêtresse de les indemniser à hauteur de 15 000 € et plus, au titre du préjudice moral, et jusqu’à 200 000 € de préjudice matériel. Leurs avocats dénonçant « la manipulation mentale sur des personnes en détresse psychologique ». Comme Murielle, rincée dès son entrée au temple : 30 000 € de retraits d’espèces, dont 15 000 € « pour rendre fidèle son mari ». Auparavant, des proches de Mélitte Jasmin étaient venus témoigner en sa faveur, à l’initiative de Me Frédéric Delaméa, l’avocat des prévenus qui contestent toutes les accusations, notamment celle de secte. « Ils n’ont apporté que de bonnes choses aux gens qui ont porté plainte », assure une jeune femme à la barre.
« Leur vie est aujourd’hui brisée en mille morceaux. Ils ne l’ont pas mérité. La famille a été marquée au fer rouge comme au temps de l’esclavage ! » …Réquisition du procureur ce vendredi matin.
La grande prêtresse vaudou renvoyée en correctionnelle
Le Parisien, Frédéric Naizot, 03 Mai 2015. Marly-la-Ville.
Le pavillon où se déroulaient les cérémonies orchestrées par Mélite J. La prêtresse vient d’être renvoyée devant le tribunal correctionnel. (LP/Fr.N.).
La prêtresse présidait le rituel vaudou : elle devra s’expliquer devant le tribunal. Mélite J., 65 ans, vient d’être renvoyée avec ses deux filles et son mari devant le tribunal correctionnel par un juge d’instruction de Pontoise. Ce procès d’une secte présumée, une première dans ce département, aura lieu dans les prochains mois.
Marly-la-Ville : Sylvie a passé 18 ans sous la coupe de la prêtresse vaudoue. Voyante, guérisseuse, celle qui se faisait appeler « Maman » par ses fidèles est poursuivie pour avoir « frauduleusement abusé de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse de personnes en état de sujétions psychologique ou physique ». Une qualification juridique qui recouvre parfaitement la notion de secte, comme en témoignent les nombreux fidèles de la communauté antillaise, originaire de toute l’Ile-de-France, atteints psychologiquement mais aussi dépouillés financièrement, qui ont porté plainte ou ont été entendus.
L’enquête des gendarmes de la brigade de Montmorency (Val-d’Oise) a débuté en 2006. Les premiers témoins décrivent des cérémonies hallucinantes. Dans le temple, des dizaines de poulets sont sacrifiés à coup de sabre au cours de la nuit, quelquefois des chèvres. Les adeptes sont aspergés de sang dans un rituel de purification. En transe, la prêtresse change de voix, habitée dit-elle par les Saints qui s’adressent aux fidèles. Elle brandit un crâne humain, ses filles jouent du tambour.
Des scènes d’hystérie collective racontées par des fidèles qui préfèrent, à l’époque, rester anonymes, parfois par peur des maléfices.
Ils détaillent aussi une organisation précise. Les fidèles réunis constituent la « société », et parmi eux figurent les « initiés debout » et les « initiés couchés ». Et tout au sommet de la pyramide, « Maman », assistée de son mari, qui veille à la sécurité.
Les premières plaintes qui arrivent en 2007 décrivent les cérémonies qui regroupent toute la nuit des dizaines de personnes dans une salle exiguë. Il est aussi question de violences, d’humiliations et, au final d’emprise sur des hommes et des femmes qui ont souvent rejoint le temple par le bouche à oreille, après avoir rencontré de graves difficultés dans leurs vies, des deuils, parfois d’enfants, des séparations, des problèmes de santé.
L’argent était aussi au cœur du fonctionnement tarifé du temple. Autour de 100 € la simple consultation, 3 000 € pour un « travail », plus de 10 000 € pour une initiation, sans compter les nombreux dons en nourriture à effectuer pour les saints et à partager lors des cérémonies.
Certaines victimes ont évalué les sommes versées au fils des années à des dizaines de milliers d’euros. « La déstabilisation mentale, la captation de la richesse des fidèles, la rupture avec les relations passées, l’embrigadement des enfants, le langage propre au groupe, l’engagement exclusif auprès de celui-ci, l’atteinte à l’intégrité physique et psychique… La plupart des critères définis par les différentes commissions d’enquêtes parlementaires qui ont travaillé sur les dérives sectaires sont réunis dans ce dossier », souligne Me Frédéric Aguillon, avocat de plusieurs parties civiles. « Les sujets étaient complètement laminés, infantilisés, mis sous la pression du groupe. Ils ont contracté des prêts, vendu des maisons. »
La famille conteste l’accusation de dérive sectaire
« Nous ne souhaitons pas nous exprimer avant le procès. La procédure est en cours. » Contactée, la famille n’a pas souhaité présenter sa défense avant l’audience. Au cours de l’instruction, Mélite J. a reconnu des services payants, les tarifs, tout en comparant son activité à celle d’un avocat ou un psychiatre.
Elle a assuré qu’il n’y avait aucune obligation de présence. Si elle admet que les personnes venaient vers elle en situation de fragilité, son but était justement de les aider et les apaiser. Elle a réfuté toute technique d’emprise mentale par l’humiliation. Elle qualifie aussi les sacrifices de « coutume guadeloupéenne ».
Une de ses filles conteste formellement le terme de secte. Au cours de l’enquête, il est aussi apparu que la majorité des membres du temple ont contesté appartenir à un mouvement sectaire, insistant sur la liberté qui était la leur d’assister ou non aux cérémonies, estimant aussi le prix des prestations raisonnables. Après un premier témoignage, certains sont toutefois revenus sur leurs déclarations en venant déposer plainte, indiquant être sous l’emprise de « Maman » lors de leur première déposition.
Viols et rites vaudous à Pierrefitte-sur-Seine : 14 ans de prison
metronews 30-11-2013. JUSTICE
La mère et l’oncle d’une adolescente violée à plusieurs reprises sous prétexte d’exorcisme vaudou ont été condamnés vendredi par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. Il risquait 20 ans de prison, il en aura 14. Un Togolais de 28 ans, a en effet été reconnu coupable de viols, mais aussi de violences sexuelles imposées à une adolescente de 14 ans et à ses deux sœurs aînées, entre 2010 et début 2011, lors de cérémonies rituelles. Il a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. La mère de la jeune victime, accusée d’avoir cautionné ces violences, mais aussi d’avoir fourni des préservatifs au violeur afin qu’il « désenvoûte » sa fille cadette, a été condamnée à sept ans de prison.
Ces personnes ont-elles été guidées par la folie ? La justice a tranché. « C’est elle (la mère, ndlr) qui a convaincu sa fille, c’est elle qui l’a mise en confiance. Elle a ni plus ni moins livré sa fille au violeur, sous son toit », avait souligné la représentante du parquet, évoquant un « tandem redoutable » formé par les coaccusés. « Cette croyance vaudou qui est invoquée n’est qu’un habillage », avait-elle ajouté. L’accusé « ne souffre d’aucune pathologie mentale, il n’est pas dans un délire.
« Il lui disait qu’il agissait pour son bien »
L’adolescente, aujourd’hui âgée de 17 ans, vivait à l’époque des faits au domicile de sa tante, à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où elle avait emménagé pour suivre des études dans un établissement jugé plus strict par sa mère. C’est dans une chambre de cet appartement, situé dans la Cité des Joncherolles, qu’elle a été violée à cinq reprises par l’accusé. L’adolescente était priée de se taire. « Il lui disait qu’il agissait pour son bien », « pour la libérer d’un esprit moitié poisson moitié femme qui habitait en elle », raconte la source proche du dossier, qui évoque une situation de « manipulation psychologique ».
Des faits reconnus par l’accusé, qui s’est excusé à plusieurs reprises lors de l’audience auprès des victimes, mais pas par la mère des adolescentes, qui a nié fermement avoir été au courant des viols infligés à sa fille cadette.
Une prêtresse vaudou peut-elle sacrifier des animaux au nom de la liberté de religion ?
Vendredi 5 avril 2019
Une femme a été condamnée pour « sévices et cruauté » envers des animaux, sacrifiés au cours de cérémonies rituelles. Elle a tenté, en vain, d’obtenir une dérogation à la loi, comme cela existe pour la corrida et les combats de coqs.
C’est l’histoire d’une femme qui se dit « grande prêtresse » de la religion animiste. Originaire des Antilles, formée au rite vaudou en Haïti, elle organisait des cérémonies dans le garage de son pavillon de banlieue, où des poules, mais aussi des moutons, des pigeons et des chèvres étaient sacrifiés.
En juillet dernier, elle est condamnée en appel à 2 ans de prison ferme; pour abus de faiblesse sur des dizaines d’adeptes, ainsi que pour sévices et actes de cruauté sur des animaux.
Avec son mari et leurs deux filles, tous contestent leur condamnation devant la cour de cassation. Ils ont même déposé une QPC, une question prioritaire de constitutionnalité, à propos des sévices sur les animaux.
Ces animaux sacrifiés sont des offrandes, dans le cadre d’un rituel religieux, a expliqué la prêtresse; or, la liberté religieuse est garantie par la constitution, ont argué ses avocats, qui demandaient donc qu’on réécrive la loi pour prévoir ce cas.
Mais la cour de cassation vient de rejeter la demande, explique Jean-Philippe Duhamel, avocat dans cette affaire de la Fondation assistance aux animaux.
La liberté de religion n’autorise pas tout. Même pour un abattage rituel, il y a des règles, il faut un scarificateur. Ici, les animaux étaient parfois tués à mains nues, leur sang était ensuite aspergé sur les fidèles.
Pourtant, dans certains cas, on peut légalement faire mal aux animaux, même si le but n’est pas de les manger.
Dans les années 60, la loi a introduit deux dérogations, pour les courses de taureaux, et pour les combats de coqs. Leurs organisateurs ne peuvent pas être poursuivis pour sévices et cruauté envers les animaux. A une condition : si et seulement si il existe une « tradition locale ininterrompue ». Plutôt au sud pour les corridas, plutôt au nord pour les coqs.
C’est ce que soulevait la prêtresse vaudou : pourquoi des spectacles comme la mise à mort de taureaux, ou des coqs qui s’entretuent, sont ils licites? Et pas des offrandes dans le cadre d’un rituel religieux? Ses avocats soulignaient une inégalité de traitement.
Selon Jean-Philippe Duhamel, « il est possible que cela évolue. On est passé de la conception du code civil en 1850 de l’animal comme étant un bien meuble, à celle d’un être doué de sensibilité. Il se peut que la question des courses de taureaux et celles des combats de coq reviennent à l’avenir dans le débat« .
On l’a compris : l’air du temps ne va pas dans le sens de nouvelles exceptions, même pour les rites vaudous, mais plutôt dans celui d’une plus grande protection des animaux.
Corinne Audouin – Journaliste au service Enquêtes-Justice de France Inter
https://www.franceinter.fr/emissions/dans-le-pretoire/dans-le-pretoire-05-avril-2019
Espagne : l’histoire d’une jeune fille nigériane sauvée de la prostitution et des rites vaudous
SOURCE : Efe
Quelque 250 kilomètres séparent Benidorm (Alicante, Espagne) de Cuevas del Almanzora (Almería), distance qui reste à parcourir par le bus dans lequel se trouvait Sandra, une jeune Nigériane. Heureusement, elle n’a pas atteint sa destination car la Garde civile l’a libérée avant qu’elle ne soit exploitée sexuellement dans des conditions extrêmement précaires. La jeune femme est maintenant à Murcie, où elle est en sécurité. Sagrario Ortega l’a dit à l’agence Efe.
Elle a eu la chance qu’une opération soit en cours et qu’elle soit sauvée de l’enfer que constituaient les autres compatriotes vivant dans les grottes de cette ville d’Almería, mais avant cela, elle avait déjà subi un calvaire depuis sa ville natale, Benin City, où elle a été capturée, jusqu’à Bilbao, en tournée dans divers pays africains, dont la Libye, où elle a été violée. Aujourd’hui, Sandra travaille et suit des cours d’agriculture biologique et de manucure. Elle a été recueillie par la Congrégation des Adorateurs peu après avoir été secourue par les agents de la Section Traite des êtres humains de l’Unité centrale opérationnelle (UCO) de la Garde civile.
Le réseau n’était pas satisfait du sauvetage de Sandra, au point qu’une des « dames » a même tué deux personnes dans l’entourage du trafiquant. Les responsables de cette section ont expliqué à l’Efe l’opération qui a permis ce sauvetage, mais aussi la libération de 31 autres. 18 d’entre eux ont décidé de profiter de la « ressource », c’est-à-dire des oenegés, un chiffre élevé et inhabituel dans ces opérations de lutte contre la traite, puisqu’elle est volontaire pour les adultes.
C’était l’été et une patrouille de la Garde civile a détecté dans un rond-point de la ville de Torrevieja Alicante une jeune femme noire se livrant à la prostitution. Elle est sans papiers et les services médicaux testent son poignet : elle était mineure. C’est pourquoi c’est le groupe de l’institut armé spécialisé dans les femmes et les mineurs (EMUME) qui l’interroge. Cette jeune femme avait été capturée à Benin City et contrainte au rite du « Voodoo-Juju ». Elle rendait des comptes à une « madame » basée à Torrevieja et payait la dette qu’elle avait contractée pour son transfert en Espagne (entre 30 000 et 35 000 euros) à l’homme qui l’a attrapée et est allé la chercher à Lampedusa (Italie), où elle est entrée dans une patera de Libye après avoir traversé le désert, selon sa propre histoire.
Son ravisseur, également nigérian, l’a remise à la « madame », qui contrôlait trois autres filles : deux à Torrevieja et une à Alicante. Le suivi du Nigérian indique qu’il est l’un des maillons les plus bas de la confrérie Eiye, une élite nigériane très puissante, qui est devenue une sorte de mafia pour la traite des femmes et qui est installée dans de nombreux pays, y compris en Espagne. Leur chef vivait à Tudela (Navarre).
Et la Guardia Civil note également que la plupart des jeunes femmes sont entrées en Espagne par l’aéroport de Bilbao, où un célèbre DJ nigérian était chargé de leur transfert. La zone industrielle Marconi à Madrid, Cuevas del Almanzora, Torrevieja et Malaga ont été la destination de ces femmes, qui ont été contraintes à la prostitution. Précisément, l’un de ceux qui avaient été transférés à Cuevas de Almanzora a eu le courage de s’échapper et de se rendre à la Guardia Civil pour dénoncer. Elle était mineure lorsqu’elle a été capturée et a raconté aux officiers son tragique voyage, qui comprenait un double viol en Libye.
Son témoignage conduit les agents de l’UCO dans cette ville d’Almeria, où deux « madames » – l’une d’entre elles se disait même plus dure qu’Hitler – contrôlaient un groupe de femmes nigérianes dans des maisons de caverne, contraintes de se prostituer pour 5 ou 10 euros par service. Les enquêteurs ont dit à Efe que c’était la pire chose qu’ils avaient vue dans ce domaine. Sans lumière ni eau, les femmes nigérianes vivaient mal et recevaient les clients sur des matelas nus séparés par des draps comme des écrans.
Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 770 –17.08.2020 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES) (Deepl traduc)
Espagne : prison pour un réseau qui prostituait des femmes nigérianes et les soumettait au vaudou
SOURCE : PE
La Cour provinciale de Cantabrie (Espagne) a condamné à des peines de prison allant de 14 à 28 ans sept personnes qui faisaient partie d’un réseau de traite des êtres humains pour exploitation sexuelle qui recrutait des jeunes femmes au Nigeria. Selon Europa Press, les membres de ce réseau – cinq femmes et deux hommes, tous ressortissants nigérians – ont transporté les victimes de leur pays en Libye et les ont ensuite chargées sur des bateaux à destination de Naples, où l’un des accusés leur a fourni de faux papiers et des billets pour l’Espagne.
Certaines d’entre elles se sont retrouvées chez un couple nigérian vivant à Torrelavega, qui a agi en collaboration avec d’autres femmes, l’une vivant à Gijón (Asturies) et l’autre à Sodupe (Biscaye), en contrôlant des jeunes qui se prostituaient dans différents clubs du pays et qui étaient obligés de remettre l’argent qu’ils gagnaient afin de payer la dette de 30 000 euros qu’ils avaient acquise en acceptant le voyage.
Dans un arrêt bien connu du 12 janvier, la Cour de Cantabrie a condamné à 28 ans de prison l’homme qui avait accueilli des femmes arrivant de Libye dans un bateau de patera et leur avait donné de faux documents et de faux billets pour qu’elles puissent atteindre l’Espagne, l’accusant de trois crimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle et d’un crime d’aide à l’immigration clandestine.
Il a également condamné le couple marié vivant à Torrelavega à 24 ans de prison et à 25 000 euros d’indemnisation pour chacune des deux femmes qui ont comparu en tant que témoins protégés dans le procès contre ce réseau, qui s’est déroulé début octobre. Tous deux sont considérés comme les auteurs de deux crimes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle en concurrence avec un autre crime de prostitution forcée, ainsi qu’un autre crime d’aide à l’immigration clandestine.
Avec eux, le tribunal a condamné la femme qui opérait à Gijón à 14 ans de prison pour le crime de traite des êtres humains en concurrence avec la prostitution forcée, et pour le crime d’aide à l’immigration clandestine. Il impose également trois ans et huit mois et une amende de 3 240 euros à la femme qui opérait depuis la Biscaye, en tant qu’auteur d’un crime de prostitution forcée ; et la même peine pour le même crime à une autre femme qui a également participé aux événements.
Enfin, la sentence comprend une peine d’un an et demi de prison et une amende de 900 euros pour une femme qui a travaillé comme prostituée dans un club de Valladolid et qui était chargée de vérifier qu’une des victimes qui se trouvait au même endroit travaillait et envoyait de l’argent aux précédentes, en tant que complice d’un crime de prostitution forcée.
L’Audience souligne dans la sentence que les condamnés actuels se sont consacrés, « d’un commun accord et en répartissant les différentes fonctions et tâches », à recruter des jeunes femmes dans leur pays d’origine, en les faisant voyager en Libye puis en Italie par différents moyens de transport, parmi lesquels des pateras, afin d’arriver en Espagne avec de faux papiers qui leur ont été remis pour qu' »elles puissent accéder à notre pays et y séjourner de manière irrégulière ».
Il souligne également qu’elles ont été amenées « à les forcer à se prostituer en profitant de l’immaturité et de la précarité économique de ces femmes, auxquelles elles ont également fait de fausses promesses de conditions de travail et de statut, cachant dans la plupart des cas le fait qu’elles devaient se prostituer ». Ils les ont ensuite « obligés à se livrer à cette activité de prostitution pour satisfaire une dette de 30 000 euros, l’organisation recevant l’argent obtenu par eux dans cette activité et le répartissant entre ses différents membres ».
Ils étaient également soumis à des rites vaudous, « profondément enracinés dans leur pays », dans lesquels ils juraient d’obéir aux membres de l’organisation et s’engageaient à ne pas aller à la police et à payer leur dette « sous peine de subir, eux et leurs familles, de terribles malheurs, y compris la mort ». Cela « a généré un état de peur intense chez les jeunes femmes et leur a donné le sentiment d’être liées aux accusés afin qu’elles ne subissent pas les conséquences des rituels qu’elles avaient effectués avec eux », selon l’Audiencia.
La sentence, qui peut faire l’objet d’un appel devant la chambre pénale de la Haute Cour de justice de Cantabrie, explique également que les accusés ont maintenu des contacts téléphoniques réguliers entre eux, échangeant des informations et des données sur les femmes qu’ils contrôlaient, le travail qu’ils effectuaient et les bénéfices qu’ils réalisaient. En outre, ils se sont informés mutuellement sur les conditions de travail et ont comparé les méthodes utilisées pour obtenir le paiement de leurs dettes, et ils ont également parlé des clubs et des lieux de prostitution. (Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 805 –16.01.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Un réseau qui a soumis des femmes nigérianes à des rites vaudous en Espagne est jugé.
SOURCE : Levante-EMV
Un réseau nigérian de traite d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, basé à Gandía (Valence, Espagne), prostituait des compatriotes qui étaient amenées par la ruse dans le pays, avec la promesse d’étudier et d’obtenir un emploi en Espagne. Ainsi, après les avoir soumis à des rituels vaudous, dont la croyance est profondément enracinée dans leur pays d’origine, principalement parmi les groupes les plus démunis, effrayés et menacés, eux et leurs familles, ils leur ont demandé de payer avec leur corps une dette de 50 000 euros contractée auprès de l’organisation pour le voyage et le logement, qui augmentaient pour que leurs victimes soient exploitées pratiquement à vie. Ignacio Cabanes le raconte à Levante-EMV.
Trois membres de cette organisation criminelle – deux femmes et un homme – ont été jugés le 25 mai dans la quatrième section du tribunal provincial de Valence. Le ministère public demande pour chacun d’eux des peines s’élevant à 31 ans de prison pour les crimes de traite d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, de prostitution forcée, d’organisation criminelle, de blanchiment d’argent et d’atteinte au droit des travailleurs étrangers et de facilitation de l’immigration clandestine.
De même, un quatrième accusé, également de nationalité nigériane, n’a pas comparu au procès car il se trouvait à Londres et a été déclaré in absentia, tandis qu’un cinquième accusé, mari de la meneuse présumée du groupe qui prostituait des femmes dans les rues de Gandía, est décédé pendant la phase d’enquête. De même, d’autres tierces personnes, qui ont agi dans le pays d’origine des victimes, n’ont pas été identifiées et traduites en justice.
Les enquêtes de la police nationale ont permis de découvrir au moins deux victimes, qui apparaissent dans l’affaire en tant que témoins protégés. Entre 2013 et 2016, l’accusé aurait obtenu un bénéfice de 95 660 euros avec l’argent des clients qui ont loué les services sexuels des deux femmes, et qui sont restés dans leur intégralité. Bien que les trois accusés aient nié les faits hier, aucun d’entre eux n’a été en mesure de donner des arguments raisonnables sur les paiements qu’ils ont reçus sur leurs comptes bancaires. L’un d’eux s’est justifié en disant qu’il travaillait comme vendeur pour une compagnie de téléphone et qu’il s’agissait des recharges de cartes, montants qu’il soutirait à son tour à la banque pour les verser à sa compagnie.
Ils ont également nié avoir soumis ces femmes à des rituels vaudous. Un témoin, qui figurait initialement sur la liste des personnes mises en examen mais dont l’affaire a été classée sans suite parce qu’il n’était qu’un client, a tenté de faire comprendre au tribunal que ces femmes se prostituaient volontairement parce que c’était le seul emploi qu’elles avaient en Espagne.
Toutefois, la procureure détaille dans son rapport comment les deux accusés ont contacté des jeunes Nigérianes dans le besoin et, après leur avoir proposé un emploi en Espagne, leur ont fourni de l’argent, un visa et d’autres documents. Avant de les faire entrer dans le pays via Madrid ou Paris, ils les ont obligés à participer à un rituel vaudou et les ont contraints à payer une dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ils ont également été menacés de nuire à leurs proches au Nigeria. Une fois leur volonté contrainte, ils les prostituaient dans les rues de Gandía. (Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 839 –07.06.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Procureur espagnol sur les femmes prostituées : « il est très difficile de briser un serment vaudou ».
SOURCE : El Día-La Opinión de Tenerife
Dans ce reportage, publié dans El Día-La Opinión de Tenerife et signé par Pedro Fumero, la procureure chargée de la traite des êtres humains à Santa Cruz de Tenerife (Espagne) explique qu’elle donne la priorité au sauvetage des femmes concernées si leur vie est en danger, plutôt que de mener à bien l’opération contre leurs exploiteurs. Il souligne qu’il est gratifiant d’observer le changement qu’ils connaissent quelque temps après leur sauvetage.
Carolina Barrio Peña est entrée dans la carrière de procureur en 2003, après avoir réussi les concours de recrutement l’année précédente. Elle est titulaire d’un diplôme en droit et d’un diplôme en sciences politiques. Elle a combiné ce dernier avec son travail au sein du ministère public au cours des huit dernières années. Originaire de Santander, toute son activité au sein du ministère public s’est déroulée à Santa Cruz de Tenerife. Elle est procureur délégué aux étrangers depuis 2010 et à la coopération juridique internationale depuis 2015. Elle est également chargée des opérations de lutte contre la traite des êtres humains. Elle commente qu' »ici, à Tenerife, il y a eu de nombreux cas de traite à des fins d’exploitation sexuelle ».
Il rappelle qu’en 2019, l’un des procès contre l’un des plus importants réseaux démantelés aux Canaries s’est tenu dans la capitale de Tenerife et a abouti à l’une des condamnations aux peines les plus élevées tombées en Espagne. Certaines des personnes condamnées ont fait appel et la décision de la Cour suprême est attendue. Il s’agissait d’une organisation composée d’hommes et de femmes originaires du Nigeria. Peut-on dire que les îles Canaries sont un point chaud dans ce domaine ? « Il y a beaucoup de cas. Aujourd’hui, logiquement, la situation est au point mort », déclare le procureur. « Malheureusement, il s’agit d’un commerce et, en tant que tel, il est basé sur l’offre et la demande », dit-elle. Elle rappelle que, « dans la mesure où, jusqu’à présent, les contrôles étaient plus rigoureux, où il n’y avait pratiquement pas de touristes, où l’on ne pouvait pas se trouver dans la rue à cause du couvre-feu, entre autres choses, il est beaucoup plus difficile pour les mafias de déplacer les femmes à des fins d’exploitation sexuelle ».
Pour Barrio, « eux-mêmes s’adaptent au marché, tout comme ils font tourner la marchandise en fonction des goûts, et je suis désolé de dire marchandise, mais c’est ce qu’ils (les exploiteurs) considèrent ». Dans cette ligne, il prévient que, en général en Espagne, « il y a quelque temps, le client aimait la femme d’Europe de l’Est, blonde et belle, et ensuite ils ont commencé à introduire des femmes sud-américaines, surtout paraguayennes, ou africaines ». « Ils gèrent tout comme un véritable marché et les victimes sont considérées comme du bétail », dit-elle. « Et n’attendez jamais la moindre empathie de la part d’un trafiquant de femmes à l’égard de ces femmes », dit-elle.
En un peu plus de dix ans, il estime que les forces de sécurité ont démantelé une douzaine de réseaux dédiés à la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. Il précise qu’il s’agissait de « très grandes organisations ayant des succursales dans d’autres provinces ». L’inverse s’est également produit, c’est-à-dire que des arrestations ont été effectuées à Tenerife à la suite d’enquêtes ouvertes dans d’autres pays ou d’autres communautés autonomes espagnoles.
Le groupe de Nigérians jugé en 2019 à la Cour provinciale a utilisé la procédure habituelle. Ils ont capturé des femmes dans ce pays africain ; ils les ont soumises à des pratiques vaudoues, ce qui est quelque chose d’absolument classique, et de là, ils leur font traverser tout le désert du Sahara jusqu’en Libye. Sur les côtes de ce dernier état, ils les embarquent vers l’Italie, où ils restent dans un centre de réfugiés, jusqu’à ce qu’ils soient transférés à Madrid par la route ou par avion.
Dans la capitale espagnole, ils sont logés dans les appartements du gang, où ils sont autorisés à se reposer. Puis ils les emmènent à l’Office pour traiter leurs demandes d’asile. Puis ils déplacent les victimes dans des endroits comme Valence, Bilbao ou Tenerife, par exemple. Quant aux gangs démantelés sur l’île, ils sont pour la plupart constitués de citoyens roumains, nigérians, vénézuéliens et colombiens.
L’enquête sur ces groupes nécessite un travail très complexe, car toutes les personnes concernées ne sont pas prêtes à coopérer avec les forces de sécurité ou le bureau du procureur. « Il est très difficile d’obtenir une déclaration d’une victime de la traite des êtres humains », déclare le procureur. « L’image selon laquelle ils coopèrent immédiatement n’est pas réelle, au contraire », affirme Carolina Barrio. Elle précise que ces personnes contraintes de se prostituer « sont paniquées, elles savent que leur famille dans leur pays d’origine est menacée ; elles ne témoigneront jamais en sachant que quelque chose pourrait arriver à leurs proches », surtout avec l’effet intimidant du vaudou.
« Il est difficile pour nous de comprendre » de telles pratiques, « mais ils (les trafiquants) ont un pouvoir de conviction absolu ; il est très difficile de briser un serment vaudou », dit Barrio. « Et, attention, nous parlons de dommages psychologiques et psychiatriques permanents pour ces victimes », précise le représentant du ministère public dans ce domaine. Une fois qu’ils sont jugés, tous les membres des organisations ne sont pas condamnés, et tous les procès ne se terminent pas par des coupables.
Dans le cas des ressortissants nigérians jugés en 2019, « tous n’ont pas été condamnés, car dans ce type de réseau, il y a différents niveaux. Par exemple, certains membres sont responsables de l’hébergement des femmes, d’autres du transfert, d’autres de l’exploitation directe, et d’autres encore de la collecte de l’argent et de son transport au Nigeria afin qu’il soit indétectable en Espagne. Et parfois, selon le procureur, il est difficile d’obtenir des preuves des personnes impliquées dans le transport entre la maison et le lieu où la prostitution est pratiquée.
Pour Barrio, l’obstacle est que « nous ne pouvons pas faire reposer ce type de procédure, exclusivement, sur le témoignage de la femme exploitée, et, de plus, dit la directive européenne réglementant la protection des victimes de la traite des êtres humains », lorsqu’elle stipule que les autorités veilleront à ce que la procédure aille de l’avant, même si la personne concernée décide de ne pas témoigner ou se rétracte. « Je prépare toujours le dossier en pensant que la victime ne va pas témoigner et la police, en ce sens, fait un travail très important lorsqu’il s’agit de collecter toutes sortes de preuves, parce qu’elle sait qu’à un certain moment, elle va faire marche arrière », explique le procureur. Dans tous les cas, ils travaillent avec les personnes touchées dès le début, elles sont orientées vers des ONG spécialisées, elles bénéficient d’une protection juridique ou d’une assistance médicale, « car beaucoup ont besoin de plusieurs années pour se rétablir ».
Aux îles Canaries, il n’y a pas de grands clubs de prostitution. L’activité se déroule principalement dans la rue et dans des appartements, ce qui la rend assez clandestine et difficile à localiser. Parmi les femmes, il y a beaucoup d’Espagnoles, de Sud-Américaines et d’Africaines. Une fois l’organisation démantelée, des soins spécialisés sont apportés à la victime. « Ils sont emmenés hors du contrôle du trafiquant, même dans d’autres provinces pour qu’ils ne puissent pas être près d’eux, et ces ONG font un travail merveilleux, où ils reçoivent une formation, afin qu’ils apprennent un travail et puissent sortir de la rue ; ils sont avec des travailleurs sociaux et commencent un processus de récupération, tout en recevant une assistance psychologique et psychiatrique », dit Barrio.
La procureure reconnaît qu’elle éprouve « de l’admiration pour les femmes qui sont capables de s’asseoir au tribunal et de raconter ce qu’elles ont vécu ». Et c’est que, en plus de la peur, il y a la honte d’expliquer que « vous avez été avec des clients, que vous avez été trompé ». Pour Barrio, une autre façon de rejeter la responsabilité sur les personnes concernées est de demander : « Et vous ne saviez pas ce qui allait se passer ? Selon elle, « il est très difficile d’être tenu responsable de son manque de prudence ».
« Il n’y a rien de plus gratifiant que lorsque la police sauve une victime et que vous la revoyez quatre ans plus tard, lorsque vous voyez le travail qu’elle a fait, qu’elle se souvient de vous et vous raconte sa vie ; le processus de rétablissement qu’elle a eu, savoir qu’elle s’est rétablie, indépendamment de la façon dont le procès se termine », dit le procureur.
Il arrive que les procès n’aient même pas lieu, parce que les victimes partent et qu’il n’est pas possible de recueillir leurs déclarations. « Il est possible de démanteler un réseau de traite et de libérer les femmes concernées sans passer par un procès », dit-elle. D’autres fois, « il faut couper l’enquête avant même d’atteindre la victime, car l’essence de tout est de protéger la victime, et non de sauvegarder l’opération de police ; si je dois choisir entre maintenir l’enquête pour attraper les responsables et sauver la victime, je dois la sauver, même si l’action de la police s’effondre », dit-il.
Elle avertit que l’exploitation sexuelle n’est qu’une partie de la traite des êtres humains, car ce domaine comprend également la mendicité forcée ou l’exploitation du travail, par exemple, car « il existe des hommes d’affaires sans scrupules et les personnes qui ont faim sont prêtes à faire n’importe quoi ; ce sont des personnes qui peuvent être réduites en esclavage ».
Le procureur Barrio rappelle que, avant 2011, a pris un cas de favoriser l’immigration irrégulière avec l’exploitation du travail. Et elle l’expose comme « l’exemple classique d’une victime qui n’est pas reconnue comme telle ». Il s’agissait d’une personne venue d’un pays asiatique et qui travaillait dans un restaurant du sud de Tenerife. Elle a passé toute la journée au restaurant et a ensuite séjourné dans un appartement avec six ou sept autres personnes. Pendant plus d’un an, sa vie s’est déroulée, exclusivement, dans ces deux endroits. Il a appelé le propriétaire de l’entreprise « mon maître ».
Le procureur précise que « c’est une question culturelle, puisque dans son pays il est normal d’utiliser cette expression ». Mais cet homme ne s’est même pas senti exploité, « car il vivait dans une telle condition de misère dans son pays d’origine que, après être venu en Espagne, le fait d’avoir un lit garanti et une assiette de nourriture, pour lui, cela signifiait une amélioration significative de sa situation ». Ce travailleur a trouvé horrible que la police et le ministère public aillent à l’encontre de « son maître, car nous attaquions la poule aux œufs d’or ». Il a notamment déclaré : « il m’aide, il me donne à manger, il m’aide à envoyer de l’argent à ma famille ». Au final, l’homme d’affaires a été condamné pour exploitation du travail. (Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 839 –07.06.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Espagne : peines de prison pour avoir prostitué des femmes nigérianes et les avoir menacées avec du vaudou.
SOURCE : Naiz
L’Audience provinciale de Biscaye (Espagne) a condamné trois personnes, deux femmes et un homme, à six ans et sept mois de prison pour avoir transféré illégalement deux femmes du Nigeria vers Euskal Herria (Pays basque), plus précisément à Bilbao, qui ont ensuite été contraintes de se prostituer, selon Naiz. En outre, trois autres personnes ont été condamnées à moins de deux ans de prison pour des délits de prostitution forcée, d’encouragement à l’immigration clandestine et de blanchiment d’argent.
Selon le jugement, daté du 6 juillet, les deux femmes et le compagnon de l’une d’elles – condamné à six ans et sept mois de prison – avaient « recruté des jeunes femmes dans leur pays d’origine, le Nigeria, dans le but de les faire venir illégalement en Espagne pour les exploiter sexuellement », en profitant de leur situation économique précaire dans leur pays d’origine, en les soumettant avant leur départ à des cérémonies vaudoues qui ont généré chez les jeunes femmes un état de peur intense et en les forçant à payer d’importantes sommes d’argent comme prétendue dette pour le voyage ».
Plus précisément, l’un des défendeurs, avec l’aide d’un citoyen nigérian, a recruté une femme résidant à Benin City, à qui il a dit qu’elle pouvait poursuivre ses études en Europe. Lorsque la jeune femme a accepté, en raison de sa situation de besoin, elle a été contrainte de subir une cérémonie vaudou en février 2017 au cours de laquelle ses cheveux et ses ongles ont été coupés, et on lui a dit que si elle désobéissait, elle mourrait. Au cours de ce voyage, qui a commencé peu après et qui a été financé par la défenderesse, elle a été emmenée au Niger et, de là, en Libye.
Le 26 juin 2017, elle a été emmenée sur une plage en Libye où, avec d’autres migrants, « elle a été forcée de monter sur un bateau pneumatique alors qu’elle ne savait pas nager, voyageant avec 150 autres personnes ». Après plusieurs jours, ils ont été secourus et emmenés dans un camp de réfugiés en Sicile, d’où elle a été transférée à Milan, où elle a pris contact avec l’accusé. Peu de temps après, la jeune femme a reçu un appel du partenaire de la défenderesse, qui lui a ordonné de quitter le camp de réfugiés et de se rendre en Espagne.
Suivant les ordres, le témoin est arrivé à Rome, où elle a contacté un autre prévenu, qui a remis à la victime un passeport nigérian. Munie de ces documents, elle s’est rendue à Valence et, de là, à Bilbao en bus. Une fois à Bilbao, elle a été contrainte de se prostituer dans le quartier de la rue Cortes dans des « conditions douloureuses et pendant de très longues heures », afin de payer une dette que son trafiquant a fixée à 35 000 euros, sous la menace que si elle s’échappait ou désobéissait « elle mourrait par le vaudou ».
Pour sa part, l’autre femme condamnée à six ans de prison a capturé au Nigeria en 2016, grâce à la collaboration d’une Nigériane, une autre des victimes, en lui disant qu’elle pouvait l’emmener en Espagne en échange de 35 000 euros, qu’elle pourrait rendre parce qu’ils l’aideraient à trouver un emploi, sans lui dire qu’elle se prostituerait. Compte tenu de sa situation économique précaire, la femme a accepté la proposition, étant contrainte, sur ordre du défendeur, de se soumettre à une cérémonie vaudou avec un sorcier, et menacée de mort à l’issue du rituel si elle dénonçait le défendeur ou si elle ne payait pas la dette.
La victime s’est rendue sur les côtes libyennes, où elle a été embarquée sur un bateau pneumatique avec 120 autres personnes. C’est dans un tel bateau qu’elle s’est rendue sur la côte italienne. Une fois en Italie, et après être passée par un camp, elle a pris l’avion pour Madrid avec le passeport nigérian d’une autre personne, et de là, elle s’est rendue à Bilbao en bus.
À son arrivée dans la capitale biscayenne, le témoin a séjourné chez l’accusé, qui lui a donné des instructions pour se prostituer dans la région de San Francisco. La femme a commencé à travailler comme prostituée dans « des conditions douloureuses et pendant des journées interminables, remettant l’argent à son trafiquant et recevant des ordres et des menaces pour continuer à se prostituer ».
Le juge a condamné ces trois personnes à six ans de prison chacune, en tant qu’auteurs d’un délit de traite d’êtres humains en concurrence médiate avec un délit de prostitution forcée, ainsi qu’à sept mois et 15 jours de prison pour chacune d’entre elles en tant qu’auteurs d’un délit de favorisation de l’immigration clandestine. En outre, les deux victimes doivent être indemnisées par les défendeurs à hauteur de 60 000 euros chacune, pour le préjudice moral subi.
Une autre des accusées a agi en tant que coursière pour transférer, au moyen de fréquents voyages en avion qu’elle effectuait elle-même depuis l’Espagne jusqu’au Nigeria, l’argent obtenu par les autres accusées grâce à l’exploitation sexuelle des témoins protégés, et l’a envoyé, « sans contrôle des autorités espagnoles », au Nigeria, ayant effectué ces actes de transfert d’argent « en connaissant l’origine illicite de l’argent, contribuant ainsi à garantir le profit que les autres accusées ont tiré de la prostitution exercée par les victimes ».
Cette personne a été condamnée à sept mois d’emprisonnement pour blanchiment d’argent et doit payer une amende de 44 500 euros. Une autre femme a été condamnée à deux ans d’emprisonnement pour le délit de prostitution forcée et à une amende de 2 160 euros. Elle est la fille d’une des femmes condamnées à six ans de prison et qui s’est occupée d’une des victimes, la forçant à continuer à payer la dette et la menaçant et lui reprochant constamment de travailler davantage dans la prostitution.
En outre, l’homme qui a remis le passeport à l’une des victimes a été condamné à sept mois et 15 jours de prison pour le délit d’aide à l’immigration clandestine. Une quatrième personne, une femme, a été acquittée du délit de facilitation de l’immigration clandestine dont elle était accusée. Cette sentence peut faire l’objet d’un recours devant la Chambre civile et pénale du Tribunal supérieur de justice du Pays basque (TSJPV), dans un délai de dix jours ouvrables à compter du jour suivant sa notification.
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº856– 07.08.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Espagne : la Cour suprême confirme les condamnations de proxénètes utilisant le vaudou.
SOURCE : ElDiario.es
Douze membres de deux organisations de proxénétisme ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 35 ans pour avoir exploité sexuellement de jeunes Nigérianes dans plusieurs villes espagnoles. Dans deux sentences auxquelles ElDiario.es a eu accès, la Cour suprême confirme, d’une part, les peines de près de 8 ans pour un couple marié qui a exploité sexuellement deux femmes à Almería et, d’autre part, les peines allant jusqu’à 35 ans pour un groupe de proxénètes qui ont fait de même avec près d’une douzaine de victimes à Torrevieja. Les juges disent de l’une des victimes que les proxénètes « ont essayé de la déshumaniser à des extrêmes difficiles à décrire ». Alberto Pozas raconte cette histoire dans ce journal.
Tous les cas décrivent des situations similaires. De jeunes femmes nigérianes – dont certaines étaient même mineures – ont été convaincues de venir en Espagne avec la promesse d’une vie meilleure et d’argent pour aider leur famille. La plupart d’entre eux ont traversé le Niger et l’Algérie avant de traverser la Méditerranée sur un bateau et d’arriver dans un camp de réfugiés en Italie, où l’organisation a réussi à les faire entrer dans notre pays. D’autres victimes ont franchi la frontière de Ceuta en se glissant dans le coffre ou le tableau de bord d’une voiture. Elles ont presque toutes été violées en chemin.
Une fois dans notre pays, elles ont été contraintes de se prostituer sous la menace de nuire à leur famille et sous l’influence d’un rituel vaudou pour renforcer leurs menaces. Elles étaient exploitées sexuellement jour et nuit pour rembourser des dettes inexistantes allant jusqu’à 50 000 euros qu’elles auraient acquises auprès de leurs ravisseurs pour le coût de leur voyage vers l’Espagne. Les deux jeunes femmes amenées à Almería en 2016 ont été exploitées sexuellement dans une ferme de Níjar. Les personnes exploitées sexuellement dans la ville de Torrevieja, à Alicante, sont arrivées en Espagne entre 2014 et 2016, alors que ce groupe de proxénètes opérait depuis 2010.
Une affaire a été jugée par l’Audiencia de Almería et l’autre par l’Audiencia Nacional et aujourd’hui, les deux condamnations ont été confirmées par la Cour suprême. Dans le premier cas, les juges ont infligé des peines de 7 ans et 9 mois de prison au couple qui a exploité sexuellement deux femmes et des peines également de 9 mois de prison aux deux gérants de deux locaux où elles se prostituaient et au serveur de l’un d’eux.
Dans la deuxième affaire, jusqu’à sept victimes ont été détectées et sept personnes ont été condamnées à des peines allant de 6 à 35 ans de prison. La peine la plus lourde est prononcée à l’encontre de la femme qui a dirigé l’organisation, bien que la justice précise qu’elle passera, au maximum, 15 ans derrière les barreaux. Outre les peines de prison, les tribunaux obligent également les proxénètes à dédommager leurs victimes d’un montant similaire à celui qu’ils leur ont fait croire qu’elles devaient leur verser en échange de leur liberté : dans certains cas, jusqu’à 50 000 euros.
« Déshumanisation des victimes
Ces dernières années, la Cour suprême a qualifié la traite des êtres humains d' »esclavage du XXIe siècle » et, dans l’un de ces arrêts, le juge Javier Hernández, rapporteur, décrit l’enfer auquel les proxénètes soumettent ces femmes jeunes et vulnérables. « Les faits dont elle a été victime visaient à la déshumaniser à des extrêmes difficilement descriptibles, la privant de la qualité de vie minimale à laquelle toute personne a droit », indique la Cour suprême dans l’affaire des femmes prostituées de Torrevieja. Le préjudice moral, selon les juges, « est si intense et sa projection sur la valeur de la dignité et du libre développement de la personnalité et des droits à la liberté, à l’autonomie et à l’intimité si grave et évidente » qu’ils approuvent la réparation imposée par l’Audience nationale.
Les deux arrêts décrivent en quoi consistait cette déshumanisation. Une fois dans notre pays, elles étaient complètement isolées de leur famille et forcées de se prostituer jour et nuit. Les proxénètes gardaient tout l’argent et obligeaient les femmes, dans certains cas, à leur payer un loyer et des dépenses. Ils ne pouvaient parler à personne et devaient marcher dans les rues, quelle que soit la température du moment. La Cour suprême décrit qu’ils étaient « sans documents propres, sans connaître personne à part le proxénète, sans soutien familial ou financier, se trouvant dans un pays inconnu dont la langue leur était étrangère et sans autre possibilité de survie ».
Les deux phrases décrivent comment une grande partie de la subjugation initiale des victimes a été réalisée grâce aux rituels vaudous pratiqués au Nigeria avant le départ. Des rituels qui convainquaient les victimes que si elles désobéissaient, elles et leurs familles en subiraient les conséquences. L’une des menaces était que s’ils ne se soumettaient pas à leurs ravisseurs, ils « deviendraient fous ». L’Audiencia Nacional décrit que « ces rituels impliquaient des pasteurs de confessions religieuses, qui agissaient en collusion avec les ravisseurs, et qui coupaient des échantillons de poils pubiens et d’ongles des victimes, et leur ordonnaient d’obéir aux responsables du voyage et du séjour en Europe ».
Le rôle de ces personnalités religieuses est généralement limité à la phase de recrutement qui a lieu dans les pays d’origine, en l’occurrence au Nigeria, mais l’affaire ouverte devant la Cour nationale visait également à explorer le rôle des pasteurs susmentionnés dans notre pays. Dans un premier temps, la police nationale a accusé un pasteur de la Mission pentecôtiste de l’église du dernier royaume à Torrevieja de participer à une exploitation sexuelle, mais il a finalement été acquitté après avoir entendu les témoignages des victimes qui le dissociaient.
Les soupçons qui pèsent sur le pasteur proviennent de ce que la police a trouvé lors de la perquisition de l’église en février 2016 : les passeports de 8 jeunes filles nigérianes capturées par le groupe et l’argent provenant de leur exploitation sexuelle. Certaines victimes avaient désigné l’ecclésiastique nigérian comme faisant partie de l’organisation, mais elles ont fini par raconter comment il a contraint nombre d’entre elles à sortir de la prostitution et a essayé de les aider. La police a accusé le réseau d’utiliser « l’influence d’un chef spirituel, un pasteur d’une église de cette ville d’Alicante » qui obligeait les victimes « à payer le pasteur pour être pardonnées de la prostitution ».
Près de 500 victimes
Le dernier rapport du bureau du procureur général révèle que tout au long de l’année 2020, les enquêteurs ont ouvert 136 procédures judiciaires avec 470 victimes d’exploitation sexuelle détectées et 437 personnes enquêtées. Près de la moitié de ces victimes se trouvaient « dans une situation de risque grave », plus de 95 % d’entre elles étant des femmes. Le bureau du procureur a ajouté que « pour la première fois, on peut dire qu’ils viennent des cinq continents », le nombre de victimes colombiennes et vénézuéliennes ayant augmenté de manière « spectaculaire » par rapport aux années précédentes.
Le même rapport explique qu' »il y a une augmentation constante de la traite des êtres humains commise par des groupes organisés », même en pleine pandémie. Selon le ministère public, il est très difficile d’enquêter sur ces crimes en raison de la nature internationale de ces organisations : le rapport indique que « leur complexité réside dans le fait que beaucoup des personnes impliquées ne résident pas dans notre pays et que la coopération internationale est nécessaire pour les éclaircir complètement ».
Selon les données du ministère de l’Intérieur, tout au long de l’année 2020, la police nationale a libéré 204 victimes de la traite dans notre pays, en plus de l’arrestation de 220 personnes présumées impliquées dans ces réseaux internationaux d’exploitation sexuelle. Les canaux de coopération ont également reçu 1 119 appels et 1 317 courriels de citoyens alertant les enquêteurs sur d’éventuelles situations de trafic.
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 896 – 26.12.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Espagne : prison pour un réseau d’exploitation sexuelle qui utilisait le vaudoujuju.
SOURCE : El Periódico de Aragón
Il y a quatre ans, les environs de la Plaza Roma, dans le quartier Delicias de la ville de Saragosse (Espagne), étaient très différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. À la tombée de la nuit, autour de l’étang, des femmes nigérianes étaient contraintes de se prostituer. Une opération de la Brigada de Extranjería y Fronteras de la Jefatura Superior de Policía de Aragón, en collaboration avec la Brigada Central contra la Trata de Seres Humanos, a libéré seize femmes, âgées de 17 à 24 ans, qui étaient exploitées et contraintes par le rite vaudoujuju.
Comme nous l’avons lu dans El Periódico de Aragón, ce ne fut pas la seule conséquence, puisque treize personnes ont été inculpées et se sont retrouvées sur le banc des accusés du tribunal de Saragosse, même si trois seulement finiront derrière les barreaux. Les agents eux-mêmes, qui ont reconnu lors du procès combien ce type d’enquête est compliqué en raison de la peur des victimes de témoigner, l’avaient déjà fait savoir.
Le tribunal provincial considère que l’organisation criminelle était « structurée », avait un caractère international et se consacrait « au recrutement de femmes au Nigeria, en profitant de la situation de besoin dans laquelle elles se trouvaient ». Sous de prétendues offres de travail ou d’amélioration de leurs conditions de vie précaires, ils les incitaient à quitter leur lieu d’origine pour s’installer en Espagne, voire les accompagnaient pendant le transfert, et dont les frais de voyage et de séjour étaient financés par les membres de l’organisation eux-mêmes, qui les récupéraient ensuite sous la pression.
Une fois que les femmes étaient entrées sur le territoire national, de manière irrégulière, elles étaient reçues et accueillies pour être exploitées sexuellement dans la prostitution, avec ou sans leur consentement, activité dans laquelle elles devaient rester sous les instructions, le contrôle et la surveillance des membres de l’organisation, qui exigeaient le paiement des dettes contractées avec les bénéfices obtenus de la prostitution.
Au cours de l’enquête menée, il a été prouvé que, dans le réseau établi, depuis la ville de Saragosse, les accusés Adesuwa Nancy Osifo, Sandra Osifo et Roosvelt Boxter ont eu une participation active, en assumant toutes les fonctions nécessaires, avec une connexion intime entre eux, pour atteindre leurs fins illicites. À cette fin, ils ont réalisé, avec d’autres membres de l’organisation, à l’identité non reconnue ou par contumace, chacun dans son propre rôle, le recrutement, le financement et le transfert à Saragosse, puis l’hébergement, le contrôle et la surveillance de l’activité prostitutionnelle qu’ils les ont obligés à exercer dans cette ville, jusqu’à l’encaissement des bénéfices obtenus.
En conséquence, les accusés ont été condamnés à 50 ans de prison, représentés par les avocats Juan Manuel Vives et Olga Oseira, qui peuvent faire appel car la sentence n’est pas définitive. Les autres accusés, défendus par les avocats Laura Vela, José Luis Melguizo, Eva María Parra et Alfredo Medalón, entre autres, ont été acquittés. Le tribunal a estimé que les preuves étaient insuffisantes pour les condamner.
Les magistrats soulignent que les écoutes téléphoniques ont constitué un élément corroborant important, qui a permis de prouver que les sœurs Osifo étaient des membres actifs d’une organisation criminelle, chargée de l’hébergement et de l’exploitation sexuelle directe des deux victimes, et de l’imposition du paiement d’une dette avec les bénéfices obtenus de l’exercice de la prostitution.
Le tribunal de Saragosse souligne que les agents « connaissaient la situation sur la place de Rome, mais qu’ils n’avaient pas de plaintes des victimes pour agir », tout en précisant que « ce sont les premières déclarations des victimes qui leur ont permis de demander les écoutes téléphoniques et d’ouvrir l’enquête, en notant qu’ils n’ont pas exercé de pressions ni promis leur régularisation pour qu’elles fassent une déclaration ».
Le vaudou juju est un rituel africain ancestral qui a traversé les frontières lorsque les esclaves noirs ont été amenés en Amérique. Il est basé sur l’existence d’ancêtres et de divinités qui ont un pouvoir effectif sur les gens. Pendant la cérémonie, les femmes doivent abandonner leurs sous-vêtements, leurs poils pubiens et leur sang menstruel et même manger un cœur de poulet fraîchement plumé. Après avoir participé à la cérémonie, les filles reçoivent un collier ou une sorte de pochette qui sert de fétiche et de rappel du lien qu’elles ont établi. Certaines organisations n’utilisent pas ces amulettes car elles constituent des preuves contre elles.
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 1013 – 23.02.2023 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)