• 28 mars 2024 23 h 48 min

Association GEMPPI

Aide aux victimes / Informations / Sensibilisation sur les dérives sectaires

Temps de lecture : 10 min.

 

 
(Extrait du bulletin n° 9 du GEMPPI, 1992)
 
Fondateur : LALAJI : Son nom et ses titres (grand maître, etc. …).
                                  : Samarth Guru Mahatma Shri Ram chanddraji Maharaj
 
Successeurs : BABUJI, puis RAJAGOPALA CHARI
Tous originaires de l’ouest de l’Inde.
 
But :
 
L’indouisme ayant sombré dans les ténèbres, le « Maître » restitue le yoga originel, naturel et épuré, permettant d’atteindre rapidement la réalité ultime et d’obtenir aussi simplement la libération du cycle des réincarnations.
 
 
 
 
 
LA HIERARCHIE
 
1°) Le Maître (suprême) ou Master : Tout vient de lui, il se trouve en haut de la pyramide, une obéissance absolue lui est due, si on désire se réaliser.
2°) Senior Précepteur
3°) Précepteur : Dirigeant Local ou Enseignant
4°) Précepteur assistant (aspirant)
5°) Abhyasi : c’est le simple adepte.
 
ORGANISATION
 
Environ 80 adeptes à Marseille selon une responsable locale et 4 précepteurs (dirigeants locaux), et une aspirante.
Toulon par exemple possède un groupe plus important, qui organise tous les dimanches, des réunions de méditations (appelées Sitting) et de cleaning.
 
En plus de ces réunions hebdomadaires a lieu chaque mois une rencontre de tous les adeptes de la région, qui en profitent pour inviter leurs amis et connaissances.
Cette manifestation mensuelle, se déroule en divers endroits de Provence, fixés en fonction des circonstances et des impératifs, par exemple : de manière à avantager équitablement les adeptes selon leur répartition géographique. Les niçois puis les Toulonnais ensuite les Marseillais etc. … sont, tour à tour, organisateurs de ces réunions. Ceci permet aux adeptes des villes d’accueil d’inviter facilement leurs amis connaissances, en donnant l’impression, par ce regroupement régional, que le mouvement est d’une importance et d’une vivacité considérables.
 
 
 
LE FONDATEUR
 
Samarth Guru Mahatma Shri Ram Chandraji Maharaj alias LALAJI né en Inde en 1873.
Il sortit, selon lui, l’Inde des ténèbres, et ressuscita la transmission Yoguique authentique et originelle, et amena l’élévation spirituelle de l’humanité. Il est la puissance de la nature incarnée descendue sur terre avec une forme humaine ; lit-on dans les brochures explicatives.
Il est aussi l’expression, la manifestation de Dieu lui-même. Son accession à une vitesse foudroyante à la perfection est un CAS SANS EGAL, dans toute l’histoire de l’humanité. Il est le créateur d’une nouvelle ère d’entraînement yoguique par transmission, dont il est le « maître », autrement dit : inutile de chercher ailleurs.
 
 
LES SUCCESSEURS
 
Un de ses disciples RAM CHANDRA, né le 30 avril 1899 en Inde, porte le même nom que son maître, mais n’a aucun lien de parenté avec lui.
 
Alors qu’il était au pieds de LALAJI, (en 1922) il fut subjugué et découvrit en lui « Le Maître », à tel point que la Divine Présence de LALAJI s’établit d’une façon permanente dans le cœur du disciple.
 
Le 15 août 1931, le vénéré LALAJI meurt, ou plutôt entre en état de « Maha Sam Adhi » : Etat d’adsorption spirituelle, de libération, de vide, ou il n’y a plus ni pensées, ni conscience « comme une pierre » : ça c’est l’état divin ; ce vers quoi, tendent tous les « abhyasis » (membres de la S.C.R.M.).
 
Ce même jour, son disciple Ram Chandra se sent investi de la force du pouvoir suprême à l’intérieur et à l’extérieur de lui même. Son maître défunt avait fusionné en lui.
 
Les affaires de Ram Chandra, (dorénavant appelé BABUJI) vont bien, les disciples deviennent assez nombreux pour que le 31 mars 1945, il fonde la « SHRI RAM CHANDRA MISSION », destinée à rétablir le véritable Raja Yoga (yoga royal) par la « voie naturelle » : le Sahaj Marg.
 
Il faut reconnaître que les choses lorsqu’elles sont dîtes dans la langue mystérieuse et incompréhensible de l’Inde, ont beaucoup plus de classe que dîtes clairement en français :
 
Au lieu de « SHRI RAM CHANDRA MISSION » imaginez l’effet de « La Mission du Seigneur Dupont Raoul » ou encore « Grand Maître Divin et Royal Seigneur Dupont Raoul » à la place de « Samarth Guru Mahatma Shri Ram Chandraji Maharaj ».
 
Ainsi la voie naturelle et royale de ce yoga amène tout chercheur sincère à l’ultime réalité. C’est une complète réforme du yoga hindouiste, actualisé, épuré du superflu et de l’amalgame occulte et ésotérique dont il s’est chargé au cours de siècles, selon Ram Chandra bien-sûr. C’est une réduction à sa plus simple et plus pure expression, du yoga royal : tout exercice physique, pratique occulte, rite et cérémonie ont été supprimés. Tout se passe dans la pensée. Pour cela il est indispensable d’être dirigé par un « maître » (patenté par la Mission S.C.R.M.).
 
BABUJI meurt en 1983 (ou se divinise) et c’est Shri Parthasarathi Rajagopalachari un des ses disciples, qui devient la nouvelle « Lumière » de la Mission et du Monde à laquelle il se dévoue depuis 1964. Il est le dirigeant actuel (1991).
 
 
RECAPITULATIF :
 
Tous les avantages que la S.C.R.M. prétend avoir sur tous les autres cultes et yogas :
 
          Restaure la pureté originelle et l’authenticité du Raja Yoga que l’hindouisme traditionnel a perdue, du fait de nombreux amalgames et déviations.
          En la personne du « Maître », Dieu est sur terre, tout puissant, il supplante tous les autres gourous et offre la voie de la libération la plus courte et la plus facile qui soit : La voie naturelle.
          Il est introducteur d’une nouvelle ère pour le monde.
 
 
IMPRESSION ET  REFLEXIONS APRES EXAMEN
 
C’est un hindouisme facile, dont toutes les rigueurs sont éliminées. On pourrait y voir conne une répétition simplifiée de l’œuvre de Bouddha, une sorte de réforme de l’hindouisme, de son système de caste, abolition des rites etc. … Mais ce qui frappe le plus, dans le système proposé par la S.C.R.M., c’est une indigence doctrinale et philosophique, sans rapport avec les systèmes religieux orientaux.
 
L’intelligence, la pensée la réflexion ne sont vraiment pas à l’honneur dans ce mouvement qui prétend être révolutionnaire dans ses conceptions, mais qui en réalité, se résume à une chose :
 
« Sois éperdument obéissant au Maître, ne pense à rien d’autre »
 
En fait c’est du déjà vu ; c’est un produit oriental, comme il en arrive en masse en Europe (Soka Gakai, Mahikari etc. …) se proposant aux occidentaux avides de sensations fortes et agréables, de stimulations dans leur vie fade, de résultats immédiats et facile ne compromettant pas le confort et le mode de vie matérialiste….
 
Ainsi, les religions orientales, souvent sélectives par leurs exigences spirituelles, sont exportées par des marchands de pacotilles (spirituelles), aplanissant toute difficulté et offrant un produit de masse très accessible, permettant d’obtenir une clientèle très large, (c’est le but d’ailleurs).
Ainsi, le « Master » (Rajagopalachari) de la S.C.R.M. enseigne que « Dieu est simple et donc le chemin pour l’atteindre doit l’être également ».
 
Comment Master définit-il Dieu ?
 
Réponse : « Dieu est Dieu, qu’est ce que Dieu peut-être d’autre ? On ne peut connaître Dieu, mais on peut en faire l’expérience ».

Comme nous le voyons, la démonstration de Dieu consiste uniquement en sensation subjectives, dont l’accès est l’obéissance absolue à un Maître : ceci est le secret de la réalisation spirituelle, la vertu cardinale pour un Abhyasi de la S.C.R.M.

 
Voici donc le cœur de la spiritualité de la « Shri Ram chandra Mission » s’abandonner le plus totalement possible au Maître. Voilà la finalité de ce Raja Yoga ou fusion royale (avec le Maître).
 
 
Pour illustrer cela, voici quelques citations édifiantes d’un livre de la S.C.R.M. intitulé « Mon Maître »
 
(c’est nous qui soulignons).
 
P.42… même l’éducation n’est pas nécessaire, Tout ce qui est essentiel pour réussir est contenu dans la bonne volonté de l’Abhyasi à accepter le Maître pour guide et à poursuivre le sentier inexorablement …. Ce concept de « bonne volonté »… tend vers la nécessité d’un abandon total au Maître.
 
Comme Master l’a répété avec insistance : pour que le travail du Maître réussisse, l’abandon est nécessaire …. Quelle devrait être l’attitude idéale de l’ABHYASI (adepte) ? Selon les propres mots de Master : « Il doit être tel un homme mort entre les mains d’un habilleur funéraire » c’est-à-dire que l’Abhyasi doit être tel un corps mort, exempt de désir personnel, d’opinions personnelles, et complètement dénué de toute résistance. Un tel abhyasi est un matériau idéal car il n’offre aucune résistance d’aucune sorte, pas plus physique que mentale, aux pouvoirs spirituels du Maître.
 
P.43… Dans la vie spirituelle nous demandons tout d’abord des preuves de l’existence de Dieu-Disons, la preuve de l’efficacité du système… Master dit que ceci est non seulement une fausse démarche mais de plus illogique. Il ajouta : « supposez que je veuille apporter une preuve, combien pourraient comprendre ? Supposez que vous demandiez à un scientifique de prouver certains concepts abstraits, combien peuvent comprendre ce qu’il prouve ? »…
 
(On comprend un peu pourquoi, il ne vaut mieux pas demander de preuves. Il est peut être difficile aussi de mettre en évidence quelque chose qui pourrait apparaitre comme une niaiserie)
 
P.66… C’est pourquoi la destruction n’est ni bonne ni mauvaise en elle-même. Au delà des apparence, c’est le motif dont il faut tenir compte. Il ne doit y avoir dans l’esprit ni pensée destructive ni émotion. Cela est mauvais. Un soldat tue impersonnellement. Il ne connaît pas celui qu’il tue. Ses actes ne sont motivés ni par intérêt ni par haine personnelles. Il remplit tout simplement son devoir.
 
En spiritualité l’obéissance est de la plus haute importance. Quand une personne s’abandonne à un maître, cela signifie qu’elle le fait totalement sur tous les plans. Elle est devenue simplement un instrument entre les mains du Maître. Comment une telle personne peut-elle décider de ce qui est juste ou faux ? Ici, seule l’obéissance est correcte.
 
P.67… Dans le travail spirituel, il n’est question ni de préférence ni d’opinion personnelle. Et si la nature réclame la destruction, il faut qu’elle s’exerce. Si un instrument s’émousse et devient inutile, l’artisan le jettera et en prendra un meilleur…. Ainsi l’obéissance est la vertu la plus élevée. Après tout, Master qui travaille pour la nature et met à l’exécution les ordres venus d’en haut, c’est ce qui doit être fait…
 
P.98… Nous devons nous détacher de la connaissance et de l’intellect… Elle a joué sont rôle qui est maintenant révolu et le temps est venu pour elle de quitter la scène. C’est tout !
(Les crétins sont les bienvenus)
 
Tout ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de volonté ; la volonté d’agir et d’obéir au Maître dans le moindre détail de son instruction. Pour ceux qui ont eu assez de chance pour parvenir à cet état élevé, le Maître n’est plus un guide pour la spiritualité seule. Il est maintenant devenu le Maître de notre vie dans tous les aspects de l’existence …. Il n’y a pas de rôle qu’il ne joue pas dans la vie de l’Abhyasi. Il a pris l’Abhyasi totalement en charge. (Bonjour les moutons)
 
Nous obéissons tout simplement. La personne qui donne les ordres en l’occurrence le Maître, assume l’entière responsabilité de tout ce que nous faisons. Nous ne sommes plus vulnérables au Monde. Alors un grand calme, une grande liberté nous envahit. En échange de la perte apparente de la liberté d’autrefois largement illusoire comme nous l’avons vu, nous recevons comme un don divin, la véritable liberté d’un état spirituel…

P.131… Finalement une condition spirituelle des plus élevée est atteinte au moment où l’existence de l’aspirant est gouvernée dans sa totalité et motivée par la direction du Maître. C’est ici la position généralement acceptée dans le système du Sahaj Marg (voie naturelle).

 
Fort heureusement ce précieux ouvrage (mon Maître) met en garde le lecteur contre les mauvais gourous ou les maîtres douteux, et ceci sur plusieurs pages.
 
Merci ! nous serons vigilants.
 
La liberté personnelle est un mal, seule l’obéissance au Maître est nécessaire – Du livre « Mon Maître ».
 
P.95 … Nous voyons alors que la liberté semble porter en elle les germes d’un désastre potentiel. (C’est vrai, quelle plaie que d’être libre)
 
…Toute la formation pour mener une personne au niveau de l’adepte, semble finalement culminer dans la transformation de cette personne en un être instinctivement et totalement obéissant, aux ordres du Maître. Lorsqu’une personne a progressé jusqu’à ce niveau, il n’y a pas de réflexion, pas de raisonnement. Lorsqu’un ordre est donné par le Maître, l’activité nécessaire l’exécute immédiatement, presque au niveau d’une action réflexe. (En effet, le niveau d’abrutissement culmine à des sommets très élevés)
 
P.97… Tout ce qui est maintenant nécessaire c’est une obéissance aveugle aux instructions du Maître. Ceci seul, garantira l’heureux aboutissement de la quête spirituelle, rapidement et sans danger.
 
Ceci aussi nous permet de comprendre pourquoi dans le Sahaj marg aucune qualification … n’est requise … la seule qualification … est celle de la bonne volonté à suivre le Maître avec obéissance… La liberté…. Nous l’avons volontairement, de tout cœur avec dévotion, abandonnée au Maître de notre âme (Ram chandra).
 
 
Pourquoi les adeptes acceptent-ils cela ?
Que cherchent-ils ?
 
Ce passage de « Mon Maître » P.28 ,  peut-être un élément de réponse :
 
« Je me suis rendu à Shajahampur… et je séjournais avec Master. J’ai remarqué une chose en sa présence : pendant la durée de mon séjour, toute pensée ou tout souci concernant mon foyer ou ma famille s’évanouit au moment même où j’entre dans sa maison … toutes pensées concernant la maison, la famille, et en vérité le monde entier extérieur à l’Ashram, semblent quitter mon esprit, pour y revenir à nouveau, que lorsque je suis finalement ressorti de celui-ci. Cette absence totale de soucis, est une faveur, une bénédiction dont on n’a pas conscience tant que cela dure … (3 mois)… La réception d’une lettre de chez moi me rendait soudainement conscient du fait que j’avais réellement un foyer quelque part … La Divine présence de Master …. Jouissant d’une tranquillité qui est entièrement hors de ce monde »…
 
En fait, c’est mieux que l’opium.
 
 
Mais qui est ce Maître à qui nous devons abandonner notre liberté, notre personnalité, notre âme ?
 
Seul le Maître de la Shri Ram Chandra Mission (Rajagopalachari actuellement) peut nous apporter la libération définitive. Entre les mains d’un autre maître il faudrait encore d’autres existences pour arriver à la réalisation finale, qui de toute manière aboutie au Maître de la S.R.C.M. Ainsi que nous pouvons le lire dans leur ouvrage de base « Mon Maître ».

P.118… « Si nous adoptons la bonne méthode sous la direction du Véritable Maître alors il n’est plus besoin d’autre vie … Une fois que vous trouverez le Maître et la méthode suivez-les sans relâche … Le succès est alors assuré ».

 
FASTOCHE
 
Selon l’Hindouisme et le Bouddhisme traditionnels, chaque être humain subit les conséquences des actions effectuées dans ses vies antérieures. Cette dette Karmique se règle au travers d’une multitude de réincarnations purgatives amenant à la libération. Cette libération est donc longue et difficile à acquérir, et demande à l’approche du but, une ascèse.
 
Par contre selon le Shri Ram Chandra Mission un simple regard du Maître peut apporter la libération. Sinon une seule vie d’obéissance totale et absolue au Maître de la S.C.R.M. coupe court au cycle infernal des réincarnations. Quelle aubaine !
 
MODE DE VIE
 
En dehors de l’aliénation totale au Maître, il n’y a pas de pratique très rigoureuse à la S.R.C.M. pas de vie ascétique. Une vie de modération en toutes choses est conseillée. (Le végétarisme est préconisé).
 
Une méditation d’une heure le matin et un cleaning (sorte de méditation purificatrice) de 20 mn le soir suffisent.
 
Il est préférable de réserver une pièce chez soi, à l’usage de cette pratique.
 
En quoi consiste la méditation ? Imaginer que notre cœur est un soleil, une lumière en expansion jusqu’à n’avoir plus de limite, être tout dans le tout.

 

Telle est la nourriture spirituelle des adeptes ; celle-ci se substituant d’ailleurs à l’ancienne pitance, qu’étaient leurs pensées personnelles, leur volonté, leurs connaissances intellectuelles, leur liberté de choix, etc. Peu de choses finalement en comparaison de l’obéissance au Maître…
 
 
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