Source : “DECOUVERTES SUR LES SECTES ET RELIGIONS” bulletin trimestriel n° 45 du 1er avril 2000, du GEMPPI
SOMMAIRE
Introduction
Anthroposophie
Fondateur
Profil idéologique
Doctrine
Effectifs
Pratiques
Finances
Filiales et organisations liées
Editions et revues
Organisations en rapport avec l’Anthroposophie
Siège mondial
Les objets de controverse concernant l’Anthroposophie
Le rapport parlementaire
Le Docteur J-M Abgrall
Le rapport parlementaire belge
Guerre à la drogue
Anthroposophie et liberté
La position du GEMPPI
Survol historique
Racisme et éducation Waldorf
Certains écrits de R.Steiner sont en fait racistes
Les doctrines et croyances racistes de R.Steiner
Anthroposophie, sagesse de l’homme
Droit du sol, droit du sang
La race des indiens d’Amérique
Bonjour les bonnes castes
R.Steiner était conservateur
En conclusion de ce chapitre
La pédagogie de R.Steiner selon Paul Ranc
La pédagogie selon Steiner
La pédagogie selon R.Steiner dans les textes
L’enseignement public laïc
Au programme d’histoire
Rôle des enseignants
Notes bibliographiques
Introduction
Dans ce bulletin, nous avons souhaité donner nos impressions sur l’Anthroposophie fondée par Rudolf STEINER du fait qu’elle soulève actuellement des controverses. En ce qui nous concerne, nous considérons ne pas disposer des éléments nécessaires selon nos paramètres, dont certains jugent qu’ils ne sont pas assez restrictifs, pour baptiser l’Anthroposophie de secte.
Cependant, – nous mettons l’accent sur les théories occultistes et racistes de Rudolf STEINER, qui en tout cas à notre connaissance, ne sont pas suivies d’effets visibles et clairs chez ses adeptes.
Ceci explique que nous n’ayons pas acquis la nette conviction, jusqu’à présent, que l’Anthroposophie soit une secte au sens péjoratif du terme. A moins qu’on nous apporte des témoignages et des faits précis concernant des attitudes racistes, des pratiques dangereuses en matière de santé, des comportements inacceptables dans le domaine de l’éducation, nous ne considérerons l’Anthroposophie que comme un groupe contestable du fait qu’il diffuse sans mise en garde appropriée les propos racistes de son gourou dans les ouvrages concernés.
Une fois de plus nous nous plaçons dans le rôle d’une association de consommateurs de spiritualités, en décrivant l’un des nombreux produits se disputant les parts du marché de la métaphysique et du paranormal.
Ce marché est saturé des mêmes produits à vendre: gris-gris, porte bonheurs, enseignements, formations, séminaires, thérapies, livres, cassettes, produits bios, saintes babioles porteuses d’énergie positive et surtout du vent.
La mention (G) précédant une note indiquera à nos lecteurs qu’il s’agit d’une de nos réflexions.
Que nos lecteurs veuillent bien nous excuser de paraphraser ou de résumer certaines citations notamment de STEINER, le format et les moyens modestes ce journal nous y obligent Par contre, il est possible de se reporter au texte, puisque nous en donnons les références précises
Anthroposophie en bref
Fondateur : Rudolf STEINER (1861-1925)
Né à : Kraljevec, à la frontière austro-hongroise (actuelle Tchéquie). Adepte de haut niveau puis dissident de la Société Théosophique. II crée la Société anthroposophique en 1912.
Profil idéologique: New âge,
Syncrétisme de type gnostique se réclamant du Rosicrucianisme (3) et du Catharisme (6).
Doctrine: Hindouisme habillé de vocabulaire chrétien.
Effectifs: Cette organisation internationale et multiformes a environ 1 300 adeptes en France.
17000 à 80000 dans le monde selon les sources.
Effectifs en stagnation.
Pratiques : Recrutement par bouche à oreille et conférences.
4 temps forts sont célébrés au cours de l’année, aux solstices et équinoxes: Noël, Pâques, Saint Jean et Saint Michel.
Religion holistique englobant tous les aspects de la vie humaine
Education, scolarité, santé, médecine, spiritualité et vision métaphysique du monde, agriculture bio dynamique, psycho anthropologie…
Finances :
Les ressources financières proviennent essentiellement des cotisations des membres (3) (environ 1 500 F par an) (5), des dons et des subventions (4).
1/3 de ces cotisations sont reversées au siège mondial en Suisse, le Goetheanum de Dornach. Le second tiers est réservé au siège national de chaque pays et le dernier tiers sert au fonctionnement du groupe local. Selon le rapport parlementaire n°1687 de 1999, “les Sectes et l’Argent”, il y aurait d’autres recettes provenant de différents centres de formation pour adultes, écoles, établissements thérapeutiques, stages, séminaires, agriculture, diverses industries (minières, produits bio, laboratoires,) et banque (la N.E.F., agréée par la Banque de France).
Le patrimoine immobilier de l’Anthroposophie, en France appartenant à l’organisation ou mis à sa disposition est évalué à 33 M.F., toujours selon ce rapport (dont plusieurs châteaux).
Au point de vue financier, rien d’irrégulier n’a été relevé à notre connaissance, au sujet de toutes ces activités commerciales ou associatives.
Filiales et organisations liées : Communauté des chrétiens
Editions et revues : Perspectives chrétiennes, L’esprit du Temps, iona, Triades, Les trois arches.
Siège mondial : Université Libre de Sciences Spirituelles du Goetheanum.4143 Dornarch – Suisse.
Les objets de controverse concernant l”anthroposophie
Ci-dessous, nous passons en revue les principaux détracteurs de la Société anthroposophique. Pour chacun, le GEMPPI donnera son impression qui n’est pas toujours en phase avec eux.
1) Le rapport parlementaire n°1687 du 10 juin 1999: “Les sectes et l’argent” désigne l’anthroposophie comme une secte.
Mais semble-t-il, cette inclusion dans le rapport tient moins au fait que l’Anthroposophie remplirait “certains critères sectaires retenus dans le rapport de 1996 “, que parce qu’elle a ” acquis un poids économique financier certain “, qui a amené la commission à “l’inclure dans le champ de ses investigations “.
Les informations principales du rapport parlementaire de 1999 :
Le rapport met l’accent sur la N.E.F., banque en relation avec l’Anthrophosophie. Mais rien d’illégal n’a été relevé dans ses activités.
Dans le domaine de l’enseignement scolaire nous trouvons page 112 du rapport : ” Les enfants inadaptés à la méthode STEINER, seraient soumis à des sévices et beaucoup ne seraient pas à jour de leurs vaccinations. Alors que les tarifs de scolarité affichés peuvent être considérés pour certaines familles, abordables (entre 14 000 et 18 000 francs par an), l’inspection de l’Education Nationale a repéré des établissements ou les tarifs pratiqués étaient si élevés que les parents d’élèves, afin de pouvoir les honorer, s’étaient trouvés contraints de travailler pour l’Anthroposophie”.
Dans le domaine de la santé le rapport souligne page 125 que “la médecine anthroposophique n’implique pas l’abandon de la médecine traditionnelle. On cite seulement des cas de patients, atteints de leucémie, de troubles neuroleptiques ou de cancer du sein, dont on avait arrêté le traitement médical pour les soigner exclusivement avec des poudres ayant subi des “manipulations spirituelles “, des massages, des tisanes et… le port de maillot de corps en soie (susceptible de guérir le cancer), “
(G)Comme les témoignages recueillis et les dossiers ayant permis à la Commission parlementaire de tirer ces conclusions ne nous sont pas accessibles, nous ne pouvons nous former une opinion qui nous soit propre au travers de ce rapport parlementaire.
2) Le Docteur Jean-Marie ABGRALL dans son livre “Les charlatans de la santé “ document PAYOT 1998
Ce psychiatre, expert auprès des tribunaux, s’emploie à démasquer certaines paramédecines et leurs prêtres guérisseurs.
II explique que ces médecines parallèles reposent sur de l’ésotérisme (maladies dont le diagnostic repose sur l’évaluation de la dette karmique des vies antérieures), et sur de la magie et de l’astrologie.
P.95 : Le Docteur ABGRALL, inclut donc la médecine anthroposophique dans le lot des paramédecines ou patamédecines.
P.101: L’auteur s’étonne au regard des connaissances scientifiques modernes que la thérapie majeure du cancer préconisée par STEINER jusqu’en 1925, est fondée encore aujourd’hui, sur le gui.
Elle est appliquée aussi pour le traitement du SIDA.
L’auteur conclut: ” si les pratiques Steinériennes et anthroposophiques ne sont pas toutes à rejeter d’emblée (on peut retenir le rôle relaxant de l’eurythmie), elles ne présentent aucun intérêt thérapeutique réel et peuvent s’avérer dangereuses, voir mortelles, quand elles éloignent le patient de pratiques médicales cohérentes comme c’est le cas pour le traitement Steinérien des cancers.”
On lira en contrepartie “Alternative santé ” n°251 de décembre 1998 traitant de l’intérêt de la médecine anthroposophique.
P.93 : Le Dr Abgrall nous révèle que: “A l’avènement du nazisme, une osmose partielle entre anthroposophes et futurs nationaux socialistes se crée, d’abord sous forme d’échanges idéologiques. Mais les steinériens finissent par s’opposer aux nazis… Les persécutions sonneront le glas des échanges entre les 2 groupes, qui s’opposent alors à travers la dichotomie ésotérique, magie blanche steinerienne contre magie noire des nazis “.
(G) N’ayant pas de compétences médicales, nous ne pouvons que prendre note avec intérêt de l’analyse du Docteur ABGRALL sur la médecine anthroposophique.
3) Le rapport parlementaire belge du 28 avril 1997 ,Visant à lutter contre les pratiques illégales des sectes et le danger qu’elles représentent.
4) Guerre à la drogue, 11 mars 1983. (Trimestriel de la coalition anti-drogue).
Cette publication accuse les anthroposophes d’être des adorateurs de Lucifer. Elle s’appuie pour cela sur des jugements rendus par le tribunal de Hambourg, qui en octobre 1982, avait temporairement interdit la brochure de l’Europaische arbeiterpartei, dans laquelle il était affirmé que les anthroposophes adoraient Lucifer. Mais en décembre, le tribunal levait l’interdiction en précisant que si on ne pouvait les qualifier “d’adorateurs du diable “, l’expression “adorateurs de Lucifer “, leur convenait; Rudolf STEINER, père de l’Anthroposophie, avait créé en 1903 La revue “Lucifer”, ensuite appelée ” Lucifer-gnosis”.
Les anthroposophes s’expliquent à ce sujet en affirmant qu’il s’agit d’un autre Lucifer que celui qui est traditionnellement connu pour être le diable. (voir aussi “Mouvements Religieux” n°44 décembre 1983).
(G) Le GEMPPI ne se mêle pas de juger si les croyances religieuses sont licites, quand bien même leur objet serait Lucifer.
5) Anthroposophie et liberté :
Courrier d’échanges et de libres réflexions d’inspiration anthroposophique.
Secrétariat: José DUPRE “la Claverie “, 24650 CHANCELADE.
Ce bulletin nous semble être une fronde au sein de la Société anthroposophique française (S.A.F.).
Dans leurs publications ces anthroposophes contestataires reprochent à la S.A.F., les choses suivantes :
Absence de dialogue et centralisme.
Selon eux la direction de la S.A.F. est défaillante, sclérosée et soumise au siège mondial du Goetheanum – de Dornach (Suisse). Résultat: de 1990 à 1997 la S.A.F est passée de 1 500 à 1 300 membres, et la chute d’effectifs se poursuit. (courriers n°19 et 20).
A l’assemblée Générale du 21 mars 1998, seuls 117 des 1 300 membres de la S.A.F étaient présents.
La bonne rentrée de “l’impôt” (sic) conditionne les chances d’avancement des “directeurs” nationaux vers des postes du Goetheanum.
L’argent nécessaire pour payer ” les exorbitants frais de déplacement des messieurs dames du Comité Directeur “ (C.D.) s’élèvent à 130 000 F (courrier n°22 novembre 1998), alors que le recouvrement des cotisations connaît depuis 1990 une chute de 25 % en raison de la perte d’adhérents.
Dans Anthroposophie et liberté ri°21 (mai 1998), nous lisons que les adhérents sont exhortés à verser leur cotisation (1 500 F/an) sous peine d’exclusion, alors que les frais de déplacement de la direction sont très élevés, ainsi que les charges de copropriété (104 000 F).
L’auteur estime qu’il y a là ” une dilapidation du patrimoine “.
II fait remarquer aussi que dans “les nouvelles “ (bulletin de la S.A.F.) de mars 1991, la direction explique que ces dépenses sont normales et que le déficit est dû aux cotisations en retard, sans jamais reconnaître la responsabilité du Comité de Direction .
Ainsi l’auteur conclut : les membres de la S.A.F. sont réduite à de simples contribuables et poursuit
” L’actuel Comité Direction aggrave le processus de marginalisation de la S.A.F. par sa rigidité arrogante et prétentieuse dans une pratique suicidaire de l’exclusion.
Seuls quelques riches oisifs pourront s’offrir égoïstement les coûteuses voluptés culturelles décrites dans Les nouvelles de mars 1998 “.
Le congrès inaugural de la grande salle du Goetheanum en avril 1998 proposait une participation libre, mais avec un montant indicatif de 4 800 F.
L’auteur conclut : ” l’Anthroposophie, religion de luxe. Il sera dorénavant moins coûteux de suivre le pape “.
Dans le courrier n°18 de mai 1998, les contestataires protestent sur la décision du C.D. de réduire la fréquence d’édition de bulletin d’info de la S.A.F. “Les nouvelles”, qui de mensuel devient bimestriel par mesure d’économie.
Pour les opposants, les économies auraient pu se faire sur les frais de déplacement des dirigeants, ainsi que sur les royalties versées au Goetheanum : ” Les déplacements du Comité Directeur coûtèrent, en 1998, 50 % de plus que le bulletin “Les nouvelles de la S.A.F.”, et que la part des cotisations reversées au siège mondial de Dornach dévora 8 fois plus “.
(G)Dans ces courriers Anthroposophie et liberté, il nous est livré la position d’un mouvement contestataire interne à la Société anthroposophique française. Ceci nous amène à penser, qu’il faudrait contrebalancer et nuancer ces appréciations de la situation par celles de la direction nationale de la S.A. F.
Ces documents nous éclairent sur les tendances internes et les débats sur les orientations et la gestion de la S.A.F. : Les libéraux contre les conservateurs.
6) La position du GEMPPI au sujet de l’Anthroposophie
En ce qui nous concerne, ce ne sont pas les croyances anthroposophiques qui tendent à se présenter comme une connaissance scientifique sous le titre de “Science spirituelle” qui nous posent question.
Ce qui passe mal en ce qui nous concerne, ce sont les affirmations racistes de. Rudolf STEINER principalement à l’égard des gens de race noire et des indiens d’Amérique.
Nous nous interrogeons sur l’impact d’une telle “philosophie” sur ceux qui s’en nourrissent l’esprit.
Apparemment ces enseignements loufoques, s’ils ne choquent pas la plupart des adhérents, ne provoquent à notre connaissance, pas de comportements racistes. Ce qui nous amène à conclure que la Société anthroposophique n’est pas une secte (à moins que nous ne disposions pas de toutes les informations nécessaires), mais plutôt un groupe contesté à rapprocher d’une catégorie de groupes mentionnée dans le rapport de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes de janvier 2000
” Les mouvements qui sont l’objet d’une suspicion dont l’origine n’est pas toujours aisément décelable mais dont les effets nocifs perdurent en dépit du caractère négatif ou peu probant des investigations demandées. Ces mouvements doivent être soigneusement distingués de la masse des associations sectaires..”
Ce rapport a l’avantage d’envisager différents niveaux de nuisance ou de dangerosité des sectes pour éviter tout amalgame.
Jacques GUYARD, Président de la Commission d’enquête parlementaire sur les “Sectes et l’argent” de juin 1999, lors d’une émission de télévision fut interrogé au sujet de l’.Anthroposophie.
Le journaliste lui demandait sur quels critères est-ce que l’Anthroposophie avait été considérée comme une secte. M.GUYARD, non préparé à cette question précise, répondit par la description de caractéristiques typiques de certaines sectes, mais qui ne concernaient apparemment pas l’Anthroposophie : ” Ces mouvements sont d’abord séduisants et puis il s’avère que leur objectif principal, c’est quand même ou de détourner de l’argent ou d’exercer un pouvoir absolu sur des personnes… Là, il y a endoctrinement tout à fait clair… “.
Même si M.GUYARD semblait parler de généralités, le tribunal lui a donné tort en première instance, car ces généralités ne s’appliquaient pas à l’Anthroposophie, compte tenu des éléments produits. (Le monde 23.03.2000).
II faut préciser cependant qu’aucun des témoignages et documents ayant permis à la commission Parlementaire de tirer les conclusions que nous pouvons lire dans le rapport, ne peut être rendu public. De telle sorte que le juge, n’ayant pas accès à ces pièces, était totalement incompétent pour apprécier la validité du rapport parlementaire.
De même, cette inaccessibilité publique n’a pas permis à Jacques Guyard d’utiliser les témoignages et documents soumis à la Commission Parlementaire, même s’il en connaissait la teneur, afin de justifier éventuellement sa position.
Survol historique
Rudolf STEINER est né le 27 février 1861 à KRALJEIVIC (Tchéquie). Son père était libre penseur et travaillait dans les chemins de fer. A l’âge de 7 ans Rudolf fit une expérience décisive: Il vit derrière des arbres des êtres spirituels, que l’on peut voir avec d’autres yeux que ceux du corps. Dès lors
l’enfant fut en contact avec les entités spirituelles habitant les arbres et les pierres ((G) : animisme).
Le jeune Rudolf selon son témoignage, vécut ses années scolaires dans une sorte “d’état de rêve “. Mais à 12 ans il connut l’éveil intellectuel. Son père le plaça ensuite à l’école de formation des ingénieurs du chemin de fer.
A 14 ans, Rudolf se passionne pour la philosophie. II relit plus de 20 fois certains passages de “la critique de la raison pure” de Kant. En 1879, Steiner rencontre son premier Maître Spirituel, herboriste et adepte de la nature. Cette même année Rudolf entre au collège technique supérieur de Vienne ou il étudiera la biologie, la chimie et la physique. L’un de ses professeurs l’initiera à l’oeuvre de Goethe.
En 1883, Steiner collabore à l’édition complète des oeuvres de Goethe. II établit de ce fait des relations avec l’intelligentsia d’époque. Mais il s’écartera de ces scientifiques à cause de leur refus d’accepter “le renouvellement de l’esprit “cher à Goethe.
En 1891, Goethe décroche un doctorat dont la thèse portait sur “la théorie de la connaissance “.
Installé à Berlin, Steiner donne à partir de 1900 des conférences “ésotériques “ chez les théosophes avec lesquels il collabore jusqu’en 1913.
Il sera d’ailleurs secrétaire général de la section Théosophique allemande.
C’est dans cette période qu’il fonda son propre mouvement: ” L’Anthroposophie “, car Steiner trouvait que la Société Théosophique était trop orientaliste.
Rudolf STEINER aborde alors l’art, la médecine, la biologie, la physique, la musique, le théâtre et l’architecture sous l’angle occultiste.
1913, est aussi la construction d’un grand bâtiment Anthroposophique : le Goetheamum à Dornach près de Bâle, dont la décoration s’inspire de la métamorphose des formes décrite par Goethe (6):
En 1919, c’est la pédagogie qui est mise à l’honneur par STEINER. Les ouvriers d’une usine de cigarettes sollicitent STEINER afin qu’il mette en place une “nouvelle éducation “ pour leurs enfants. Le directeur de l’usine fut le sponsor du projet. Quelques employés de l’usine sont formés par STEINER à devenir professeurs de cette nouvelle école. La première école WALDORF est née, et essaimera avec succès en Allemagne, Suisse et Angleterre.
En 1921, une doctoresse anthroposophe, crée “l’Institut clinique et thérapeutique “ à Arlesheim près de Bâle, ainsi qu’un laboratoire pharmaceutique pour la fabrication des produits Weleda.
Le 30 mars 1925, Rudolf STEINER s’éteignit après une longue maladie.II est une référence importante pour de nombreux adeptes du new age, dont notamment Max Heindel, fondateur d’une organisation Rose-croix.
Racisme et éducation Waldorf
Bulletin d’étude : WALDORF Education Research lnstitute, juin 1996.
Ce bulletin comprend un article de l’éditeur Douglas SLOAN en réponse à cet article. II est possible de se procurer la publication complète contre 4 $ S au: WALDORF EDUCATION RESEARCH OF NORTH AMERICA, Sundbndge Collège, 260 Hungry Hollow Rd, Spring Walley, NY 10 977 en demandant le
” Request Bulletin.” VOL. N°2. (Juin 1996).
Durant le printemps 1994, une équipe d’experts scolaire est allée visiter une école urbaine WALDORF à Milwaukee, dans un quartier difficile.
Le rapport de ces experts souleva le problème du racisme dans l’école WALDORF en corrélation, semble-t-il avec les enseignements de Rudolf STEINER. Le témoignage d’une femme blanche, dont le fils mulâtre, très brillant dans ses études, nous est rapporté. Cette dame appréciait l’école WALDORF de son fils mais elle devait constamment résister aux avis des enseignants qui voulaient la convaincre des limites ” évolutionnistes “ des enfants noirs.
Dans un autre cas, c’est un professeur juif, qui recherchant des méthodes alternatives d’enseignement, s’est entendu dire qu’un juif ne peut pas être un enseignant WALDORF. Ces témoignages ne sont pas représentatifs et sont même contraires aux comportements de beaucoup d’éducateurs des écoles WALDORF, notamment dans les townships d’Afrique du sud ou à Milwaukee. De plus la présence de quelques enseignants noirs américains, et de beaucoup d’enseignants juifs dans les écoles WALDORF, relativisent complètements ces témoignages.
(G) : Ceci serait peut être à rapprocher de la nécessaire compatibilité spirituelle des enseignants avec la pédagogie Steiner, plutôt qu’à leurs origines).
Aux Pays-as, le gouvernement a ordonné une instruction judiciaire sur les écoles WALDORF accusées d’enseigner ouvertement le racisme (de VOLKSKRANT, 04 FEVRIER 1995).
Heureusement pour les écoles WALDORF, l’instruction judiciaire attribua la responsabilité des faits aux enseignants personnellement, qui lisaient et interprétaient littéralement les théories sur les races de Rudolf STEINER sans esprit critique. Cependant, il fut conseillé aux écoles WALDORF d’être plus attentives aux dérives de ce type.
Il est vrai que Steiner finissait souvent ses cycles de conférences en disant qu’il ne fallait surtout pas le croire sur parole (8), qu’il fallait éprouver ses paroles… Cependant, Steiner ne se privait pas de laisser entendre que ses déclarations relevaient de la plus haute sagesse. On peut alors comprendre les débordements d’admirateurs de Steiner, maladroits et rigides intellectuellement.
Qu’en est-il des théories douteuses de Steiner sur les races ?
Tout d’abord, il faut les situer dans leur contexte historique des années 1900 en Allemagne. A cette époque, on estimait que les progrès de l’Europe consacraient la supériorité de la race blanche aryenne caucasienne. Cependant Steiner n’a jamais directement parlé de “supériorité”. Mais il n’était pas plus éclairé que ses contemporains. En matière de races, il avait une mentalité tout aussi primaire que celle qui prévalait à cette époque. De même que notre Voltaire national avait des propos antisémites, Steiner exprimait les conceptions de son temps, qui d’ailleurs avaient séduit les partisans du III ème Reich, même si en définitive ils ne firent pas affaire avec l’Anthroposophie.
Dans ses conférences populaires (Volkgeist), Steiner écartait soigneusement l’affirmation que les Européens de race blanche étaient “supérieurs” aux autres races, bien que la raison avancée était que ” tout homme s’incarne dans chacune des races au cours de ses vies successives”
Cette subtilité ne le décharge pas de l’accusation d’opérer ouvertement une distinction entre les 5 races humaines qu’il avait déterminées. Son système implique qu’il y aurait 5 sortes d’humains, dont chacune tient une place plus ou moins avancée dans l’évolution de la conscience.
La biologie du XXè siècle tient pour hautement suspecte la mise en catégories des variantes physiques des populations humaines. Certains décident qu’il y a 5 races, d’autres 500.
De cela il ressort que les paramètres choisis pour distinguer une race sont très imprécis, et ceci donne la possibilité à nombre de groupes culturels d’user des catégories raciales ainsi concoctées pour entretenir une hostilité ou une discrimination préjudiciable.
En choisissant d’utiliser ces concepts populaires sur les races, les distinguant par les couleurs, noire, rouge, blanche, jaune et brune, Steiner en était resté à la pauvre dimension de sa propre culture d’époque, et certainement aussi, était-il influencé par les thèses racisantes de H.P.Blavatsky, fondatrice de la Société Théosophique à la mode au début du XXe siècle, et dont il avait été adepte.
Dans une de ses dernières conférences en 1923, Steiner exacerba le problème en affirmant que l’histoire des races était la clé de la compréhension des différents modes de pensée accessibles au peuple. Et pire, il traça les divers types d’intelligences en fonction de la propension naturelle des membres des différentes races, en relation avec certaines parties du cerveau.
Ses spéculations sur l’importance de la couleur de peau en matière de variantes humaines, indiqueraient une piètre information sur le sujet, et même une vision rétrograde des choses par rapport à l’élite de son temps.
II est probable qu’un esprit aussi fin que celui de Steiner pris en défaut sur un point aussi grossier, indique sans doute qu’il privilégiait ses croyances religieuses irrationnelles de type théosophique, plutôt que la science et la raison.
Cette version singulière de l’évolution de la conscience humaine suggère qu’au cours de l’histoire, dans d’importants domaines, l’Europe a fait des progrès supérieurs à ceux de l’Asie et de l’Afrique, de même que le Christianisme par rapport au Judaïsme et que la science rationnelle par rapport aux connaissances traditionnelles.
Selon Steiner chaque peuple a des limitations caractéristiques dans les domaines de la science ou de la spiritualité.
Bien que STEINER incitât ses fidèles à penser par eux-mêmes et à ajuster ses enseignements aux nouvelles circonstances, une étude sociale sur les anthroposophes d’Angleterre a mis en évidence le fait que. beaucoup d’entre eux considèrent STEINER comme infaillible (Morne 1984).
(G) : Peut être n’ont-ils pas tout lu de lui
Il est difficile d’appréhender comment ces conceptions sur l’évolution de la conscience en fonction des différents peuples pourraient être appliquées sur des enfants de différentes traditions sans une once de racisme, par certains adeptes de Steiner qui ne feraient pas fonctionner toute leur raison, y compris critique. Peu de théories au sujet du fonctionnement de l’univers peuvent être appliquées aisément à la complexité et la multitude des vies individuelles.
Quand une quelconque tradition spirituelle accepte la croyance en des vies successives, pour expliquer l’individualité d’un enfant, i! y a toujours des risques énormes d’erreur et d’injustice.
Et quand cette vision Karmique de l’enfant est mise en relation avec son appartenance ethnique ou raciale, le risque s’accroît.
Nous sommes déjà dans une idéologie raciste, que nous étudierons plus loin dans les discours de Rudolf STEINER.
Heureusement, beaucoup d’autres anthroposophes gardent leur esprit critique envers les croyances et théories steineriennes.
Certains écrits de Steiner sont en fait racistes.
Du journal “DE VOLKSKRANT” 14 août 1996 (Pays Bas).
Les écoles WALDORF ont défrayé la chronique en 1995, lorsqu’il devint public qu’un enseignant à Zuphen demanda à ses élèves d’écrire dans leurs calepins, lors d’une leçon sur la “race”, que les “gens de race noire ont des lèvres épaisses et qu’ils en sont à une phase développement infantile “.
(G) : C’est effectivement un dogme de Steiner, voir plus loin.
La responsable de l’école répondra à cela que ” l’enseignant s’est trompé et que les matériaux du programme d’enseignement dans les écoles WALDORF sont réunis par les professeurs sur la base des écrits pédagogiques de STEINER. Chacun sait ce que STEINER a dit en tant que philosophe et ne devrait jamais l’utiliser comme matériel d’instruction ” .
L’inspecteur scolaire en a accepté l’explication et a conclu que ce qui s’est produit à Zuphan n’est pas représentatif de ce qui se passe dans toutes les écoles WALDORF.
Néanmoins des difficultés subsistent. Par exemple, 2 étudiants de l’école WALDORF furent menacés d’expulsion pour avoir désiré discuter de la question des écrits racistes préjudiciables de STEINER.
En substance, selon la responsable de l’école WALFORF, le problème vient de ce qu’il y a, comme dans d’autres religions, au sein de l’Anthroposophie, des fondamentalistes et des libéraux. Certains sont pour une étude critique et ouverte des écrits du fondateur de l’Anthroposophie alors que d’autres, minoritaires, le tiennent pour infaillible.
Les doctrines et croyances racistes de Rudolf Steiner
Au travers de l’ouvrage “Amas des peuples de Rudolf STEINER, 1910 à OSLO, Editions Triades 1990
Rudolf STEINER, avant de fonder l’Anthroposophie, était adepte de la Société Théosophique fondée par H.P. BLAVATSKY. Cette dernière, notamment dans l’ouvrage qui sert de “Bible “ à ses disciples ” La doctrine secrète “ (Tome 3) éditions ADYAR 1991, déclarait P.203 ?” II s’agit ici des races inférieures dont il subsiste encore quelques échantillons, tels que les Australiens, qui tendent maintenant à disparaître rapidement, et quelques tribus de l’Afrique et de l’Océanie… “ et P.246 “les survivants des derniers lémuriens…devinrent les ancêtres d’une partie des tribus aborigènes actuelles. Comme ils appartenaient à. une sous-race très inférieure, à l’origine engendrée d’animaux, de monstres… “.
P.249, tandis que la “crème “ de la 4ème race s’élevait de plus en plus vers le sommet de l’évolution physique et intellectuelle, laissant ainsi à la 5ème race (Arienne) naissante, en guise d’héritage, des langues hautement développées…
“Les Sémites, et spécialement les Arabes, sont des aryens plus récents, dégénérés au point de vue spirituel… “.
Les conceptions douteuses de STEINER sur les races avaient certainement leur fondement dans la doctrine théosophique. Max HEINDEL, qui fut un des élèves de STEINER, restera dans la ligne lorsqu’il fondera son propre mouvement Rose-Croix. Ainsi dans la “Cosmogonie des rose-croix “ de Max HEINDEL, éditions Association Rosicrucienne 1983, nous pouvons lire P.646 : ” l’indien et le noir ont des corps beaucoup plus durs que les autres races, et l’infériorité de leur système nerveux les rend moins sensibles aux blessures… “.
” La race Teutonique Anglo-Saxone (particulièrement la branche américaine de cette race) possède… un système nerveux plus développé qu’aucune autre race actuellement existante… “
P.329 : ” Les Sémites primitifs… étaient obstinés et opiniâtres et,… presque exclusivement poussés par les désirs et la ruse… Jéhovah, les a rejetés… “
P.309 : ” Ils sont devenus un peuple sans patrie, une anomalie parmi les hommes “.
HEINDEL était donc un digne héritier de la lignée BLAVATSKY / STEINER.
Anthroposophie signifie sagesse de l’homme – Illustrations ci-dessous
Pour en revenir à Rudolf STEINER, voici donc quelques extraits de son livre “Ame des peuples “ (TRIADES 1990)
P.64 : Les esprits de forme oeuvrent sur les races, et non sur les peuples. C’est par l’action des esprits anormaux de mouvement: stagnant au niveau des esprits de forme que l’humanité s’est divisée en races.
P.69: De la même manière que l’homme connaît 3 grandes phases d’évolution dans sa vie, les diverses races et peuples connaissent aussi ces diverses phases d’évolution karmique. Trois périodes humaines: de 0 à 21 ans, de 21 à 40 ans et au-delà de 40 ans. La période de 0 à 21 ans est divisée en 3 âges
de 0 à 7 ans (enfance), de 07 à 14 ans (puberté, et de 15 à 21 ans (âge adulte).
P.69 : C’est seulement dans sa 21ème année que l’homme s’éveille
(G) : faire la correspondance avec les méthodes pédagogiques de STEINER: voir plus loin.
P.71 : Ces 21 premières années de l’homme sont régies par les entités anormales de la forme. Le deuxième tiers de la vie, c’est-à-dire de 21 à 40 ans, correspond aux esprits normaux de la forme.
P.72: Nous ne sommes donc vraiment gouvernés par les entités normalement évoluées, qui nous dirigent à proprement parler, que pendant la partie médiane de notre vie; nos périodes de croissance et de déclin sont sous l’influence d’entités toutes différentes, qui ont renoncé d’une façon ou d’une autre à leur évolution normale.
En résumé: de même que l’homme a 3 âges dans sa vie, croissance (0 à 21 ans), vie normale épanouie (21 à 40 ans), déclin, sénilité (après 40 ans). De môme chaque race et peuple évolue dans l’histoire en s’incarnant successivement au travers de 3 périodes : croissance, apogée et déclin.
Droit du sol, droit du sang
P75 : Si les hommes sont différents, et qu’il y a des races différentes, c’est le résultat de l’influence du sol terrestre
(G) : habité d’entités spirituelles,
et de celle des Esprits de forme.
P75: L’appartenance à une race exprime l’influence de l’habitat et les caractères raciaux transmis héréditairement..
P.75: Le sous-sol et le sol terrestre font émaner un rayonnement qui imprègne les hommes.
P82: Ces grandes vérités… Elles expriment l’aspect intérieur de notre mission, qui concerne chaque parcelle de terre. Les grandes lois qui régissent l’ensemble du phénomène humain sont comme cela, contents ou pas contents (sic).
C’est le caractère de tout le rosicrucianisme d’agir dans 1e sens de l’évolution humaine toute entière.
(G) : défini par STEINER)
P82: C’est pourquoi un jour la race caucasienne a été créée par les entités pour une mission, qu’un terrain propice lui a été assuré, et qu’un Platon a pu venir au monde.
(G) : Voilà qui justifierait bien certaines invasions et épurations ethniques.
P86 ; Si ces considérations sont bien comprises, nous ne regretterons pas de nous êtres incarnés dans une certaine race ou peuple. La description des caractères raciaux ou ethniques pourra faire naître des antagonismes, aussi longtemps que les gens ne seront pas prêts à accueillir ces différences.
Nous allons définir les caractères des races et des peuples…
P101 ; ” Nous sommes environnés d’entités, d’esprits tentateurs déchus… très dangereux… Ces esprits opèrent dans ce qui fait les races humaines… ils sont chargés de perpétuer les races.
Pénétrer trop vite dans l’occulte risque de se payer très cher au contact des entités démoniaques. “
P104 ; ” Nous ne serions que d’une race si les esprits normaux de la forme avaient pu s’exprimer dans leur pureté. “
P107 ; Les différences raciales proviennent des esprits anormaux des 5 planètes.
De Mercure résulte la race noire (éthiopienne). La race malaise résulte de l’esprit de Vénus. La race mongole résulte de celui de Mars et la race européenne de celui de Jupiter.
Les indiens d’Amérique en régression ou involution résultent de la race sombre de Saturne.
P110: La prépondérance de Mercure se manifeste dans la-race éthiopienne par les glandes… Ce qui fait que la forme générale, la même pour tous les hommes, est déviée et a abouti à celle si. particulière de la race Ethiopienne avec sa peau noire, ses cheveux crépus etc…
(G) : et si c’étaient les autres races qui étaient particulières par rapport à la race noire ? Croyances racistes de STEINER en vogue à son époque.
P111: Les esprits anormaux de Vénus agissent sur le système nerveux des asiatiques de race jaune. Les esprits anormaux de Mars agissent sur les Mongols par le sang.
P112: Les Sémites seraient issus des mongols, du fait d’une corrélation entre Mars et la Lune (dominée par Jéhovah).
P113 : Les esprits de Jupiter agissent sur le système nerveux des caucasiens ou aryens (européens).
La mission dont est chargée spécialement la race caucasienne, c’est de tracer la voie menant au spirituel par les sens…
(G) : La race noire est infantile, la race jaune juvénile, la race blanche est mature et accomplie.
P76 : Ce que nous appelons la race noire est essentiellement conditionnée par ces caractères. En Afrique, il y a un point â la surface de la terre ou les forces impriment durablement à l’homme des caractères propres à l’enfance. En Asie, ces caractères sont propres à l’adolescence. L’entité qui gouverne la race jaune et les races brunâtres (sic) lui donne un caractère racial de jeunesse.
En Europe, les caractères raciaux correspondent à l’âge moins juvénile qui suit la jeunesse. (G: Ce qui correspond à l’âge adulte, à l’autonomie de pensée et d’action et à l’apogée de la vie humaine, qui est régie par les ” esprits normaux de la forme “, par opposition aux dangereux ” esprits anormaux “).
P77: L’africain est infantile, l’asiatique juvénile, l’européen est mature. Cela correspond tout bonnement à une loi. “On pourra certes nous objecter que dans ce cas, l’Européen est avantagé par rapport aux races noires et jaunes ; mais en réalité aucune race n’est défavorisée, du fait que tous les hommes s’incarnent dans les différentes races au cours des vies successives “.
(G) : ce qui signifie que ceux qui s’incarnent actuellement dans les races noires et indiennes d’Amérique, moins favorisées, sont dans une sorte de purgatoire, en attendant de s’incarner dans une race plus évoluée.
La race des indiens d’Amérique, déclin, dégénérescence
P.77 : En Amérique, les forces agissent sur le dernier tiers de la vie … en rapport avec ce qui en l’homme va vers la mort. Le peuple indien d’Amérique s’éteint, non parce que cela arrangeait les Européens (G: merci de les excuser pour ce génocide), mais parce qu’il a dû prendre en lui les forces qui l’entraînaient vers son déclin.
P.115: Regardez, donc les dessins d’anciens indiens et vous verrez la dégénérescence de la race.
(G): Le destin des indiens était leur mort, leur extinction, pour laisser place à une race plus évoluée: dure loi de la nature. Qu’il en soit ainsi, puisque leur dette karmique et Mère Nature le veulent.
P.79: Plus on va vers l’ouest, plus les civilisations sont vieillissantes. L’Europe est donc au centre, à l’apogée des civilisations du monde. (G.: Ceci expliquerait selon cette doctrine, que les grandes inventions sont à mettre au crédit de la race ” caucasienne ” d’Europe.)
P.80 : ” L’extrême est de l’Europe est plus jeune que l’extrême Ouest au point de vue de l’évolution de sa
civilisation. ”
P81 : STEINER propose donc que le centre de l’Europe (sa région natale), puisque l’impulsion créatrice y est plus forte qu’à l’Ouest, soit incité à ” se consacrer à la créativité. ”
(G) : la race ou l’appartenance ethnique des élèves entre-t-elle en compte dans la pédagogie STEINER ?
P119: Ce sont des entités (invisibles) qui guident et dirigent les événements terrestres, l’évolution humaine, conduisent et organisent les races.
P120 : C’est au début de l’ère atlantéenne (ne cherchez pas cette ère dans vos manuels d’histoire) que les 5 races principales ont été formées. Noire, Malaise, Mongole, Aryenne Caucasienne et Indienne (d’Amérique).
Bonjour les bonnes castes
P.120 : L’Archange le plus élevé à l’époque de l’élaboration des races, était celui de l’Inde. C’est lui qui forma la caste supérieure en Inde.
P137: Les indiens (d’Inde) avaient des facultés spirituelles bien plus riches que les facultés psychiques des peuples occidentaux… Ils observaient directement le monde spirituel.
P175 : La prodigieuse civilisation indienne et sa vie spirituelle grandiose.
P.127 : et 131 : Heureusement, ce sont les peuples germano-nordiques qui vont relever le niveau en unissant leurs qualités psychiques et spirituelles reçues de l’Inde.
(G 🙂 Ce sont les germano-nordiques qui sont actuellement au top des civilisations (P.201).
STEINER était très conservateur
P.155 : L’homme nordique ressentait d’abord dans sa vision clairvoyante que Lucifer avait fait de lui un homme libre qui ne veut pas s’en remettre à des puissances extérieures. Loki, Dieu nordique en qui, se cache Lucifer, procure les idées de liberté d’indépendance.
G : Notons à ce sujet que dans la même lignée hyper conservatrice , nombre d’adeptes de STEINER pensent que la révolution française a été un échec parce qu’elle est survenue trop tôt (G : pour les nobles sans doute)
Maints auteurs anthroposophes, à la suite de STEINER, citent le Moyen Age comme une époque idéale… et que la pensée rationnelle survenue à partir de la Renaissance (après le XIVè) fut la perte de l’homme, ” une métamorphose de l’âme… à la manière de la révolution française… mais à la place, ce fut… la caricature horrible de ce qui aurait dû venir “.
La démocratie reposant sur la pensée rationnelle est vue comme un échec
G :les bienfaits de la théocratie du Moyen Age sont loin de couler de source, sauf pour la noblesse et le clergé.
Lire à ce sujet : Education des éducateurs. Rudolf STEINER 1924 Editions Anthroposophiques romande 1988.
Voir aussi: “Les arrières plans spirituels de la révolution française “. Michel Joseph. Ed. Les trois Arches 1990.
Toujours dans ce même esprit conservateur, le docteur Mees, autre anthroposophe, nous fait comprendre page 127 de son ouvrage La maladie, une bénédiction (Les Trois Arches 1999), que l’avortement et la contraception sont signes d’incroyance.
En conclusion de ce chapitre
Pour STEINER (Ame des peuples P114) il y a 2 centres d’évolution dans l’humanité qui s’incarnent dans la race blanche (caucasienne) et la race jaune.
Les autres races et leurs civilisations sont défaillantes ou quasiment inexistantes des plans historiques échafaudés par STEINER.
Ceci proviendrait des révélations occultes d’entités du ” surmonde ” faites à STEINER qui s’accrochait irrationnellement à classifier l’humanité en plusieurs races selon des caractéristiques physiques et mentales de son choix (P110 de ” Ame des peuples).
Le pire, c’est qu’il qualifiait ces croyances superstitieuses d’un autre âge de ” Science ” spirituelle.
Les mots sont piégés dans la langue anthroposophique de STEINER.
Espérons qu’aucun anthroposophe n’ajoutera foi à ces délirantes et prétentieuses fariboles moyenâgeuses.
Cependant nous recherchons, encore vainement à l’heure qu’il est (notamment dans les ouvrages récents précités), des publications anthroposophiques qui soient critiques et qui condamnent les enseignements racistes de leur maître.
Si elles existent, que l’on veuille bien nous les indiquer afin que nous puissions leur rendre justice car “qui ne dit rien consent”
Art.225.1 du Code pénal: Est punissable toute distinction opérée entre les personnes physiques en raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs moeurs, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion
déterminée.
La pédagogie de Rudolf Steiner selon Paul Ranc
Le bonheur a tout prix ? Diffusion certitude 1987.
Selon l’analyse (protestante) de Paul RANC, la pédagogie de STEINER est d’essence théosophico-occulte. Son but premier est le développement de la “vie de l’âme”, c’est à dire des pouvoirs cachés de l’enfant, ce qui serait assimilable à une préinitiation. L’enseignement anthroposophique ne se bornerait pas à donner un savoir “classique”, mais aussi à introduire dans la pensée de l’enfant des connaissances d’ordre occulte ou panthéiste.
En ce qui concerne le GEMPPI, ceci est tout aussi légitime que ce qui se fait dans les écoles privées religieuses des autres obédiences.
Cependant par loyauté, il est nécessaire que les parents qui placent leurs enfants dans les écoles appliquant la pédagogie STEINER, soient clairement informés.
Pour en revenir à l’analyse de Paul RANC, il note que le fondement ésotérique de la pédagogie est résumé par George HARTMANN, ancien directeur du séminaire pédagogique du Goetheanum de Dornach
” une troisième attitude est possible: celle qui perçoit dans les phénomènes la révélation des puissances créatrices divines. L’âme alors se sent en accord immédiat avec le monde des phénomènes. Car ceux-ci sont pour l’être religieux l’assurance qu’en eux le divin est vivant, comme il l’est en l’âme elle-même ” (G.HARTMANN “Pour éduquer l’enfant, connaître l’homme” P.46).
La pédagogie selon Steiner
Au travers de l’ouvrage : Education des éducateurs. Rudolf STEINER 1924. Ed. Anthroposophiques Romandes 1988.
L’animisme et le panthéisme enseignés par STEINER donnent aux choses et aux gestes les plus quotidiens une double signification l’une est commune, l’autre est spirituelle, cosmique, astrologique et invisible aux regards non initiés.
Les objets de culte ne sont donc pas distincts des objets profanes, ce qui rend la confusion aisée entre le connu et le cru.
Dans cette religion, que le maître tendait à faire passer pour une science, il n’est pas besoin d’autel, d’encens, de prêtres revêtus d’habits sacerdotaux, de calices, de chandeliers ;
Les instruments du culte sont les personnes et objets quotidiens, auxquels on a donné une signification spirituelle.
Le maître d’école est prêtre.
A la place des signes de croix, des génuflexions, et des prières, ce sont la poésie, les arts plastiques, la peinture, la musique (dont, celle inaudible aux profanes, des sphères cosmiques “)(8), qui donnent accès et relient à l’absolu, au monde astral.
Le geste courant est “eurythmisé “, mis en phase et en harmonie avec les entités du monde occulte.
Même les arbres, le soleil, le corps humain, l’histoire… sont habités de ces forces et entités invisibles, et de ce fait reçoivent une double signification
Une signification commune exotérique qui conviendra bien aux inspecteurs de l’Education Nationale (laquelle est décriée, abhorrée par STEINER)
Une signification occulte, qui sera invisible à ceux de l’extérieur.
Car l’école Waldorf de STEINER a vraiment une vocation d’école religieuse.
Comme nous le disions, ceci est légitime, du moment que les usagers en soient informés.
Les dépliants publicitaires qui sont en notre possession, de certaines écoles STEINER, répondent à cette condition en spécifiant qu’elles s’occupent aussi de la spiritualité des enfants ;
Ainsi le plan scolaire de l’une d’entre elles se présente ainsi
Ce plan ” tient compte des métamorphoses successives de l’enfant à travers le rythme des septaines, ainsi que leur rapport avec l’évolution historique de la conscience humaine.
Cette connaissance s’appuie sur une étude physique, psychique et spirituelle de l’homme telle qu’on peut la trouver dans l’oeuvre de Rudolf STEINER”. (G : y compris l’évolution au travers des races ? Voir à ce sujet chapitre précédant)
La présentation de ce programme scolaire dans ses orientations religieuses est pour le moins lapidaire. Les parents auront à approfondir leurs démarches pour comprendre les bases idéologiques de cet enseignement religieux.
Au passage notons que les “métamorphoses de l’enfant au rythme des septaines ” reposent sur les croyances occultes à tendance hindouiste/gnostique révélées par STEINER et conditionnent toute la stratégie pédagogique.
Rappelons que le fait d’adhérer à ces révélations n’a rien de péjoratif.
La pédagogie Steiner dans les textes
Extraits de ” Education des éducateurs ” de R. STEINER
P9 et 25 : Les idées et méthodes qui servent de base à l’enseignement de l’école Waldorf, la science spirituelle (G : c’est à dire l’inverse de la science au sens usuel du terme), la science anthroposophique, s’édifient sur la connaissance simultanée du corps, de l’âme et de l’esprit de l’être humain.
P11: Le maître doit être capable de se pénétrer de cet art particulier, de cette communion avec l’âme de l’enfant… élément essentiel de l’éducation…
P20 : ” …la science spirituelle, fondée sur la véritable connaissance de l’homme, établit ces rapports (P12) : ” Il faut savoir développer en soi le regard intérieur capable de percevoir ce jeu subtil et fuyant de courants spirituels qui s’établissent entre les âmes “.
P25, 26 : Comment prouver le bien-fondé de la pédagogie anthroposophique ?
(P29).Par des investigations faites selon les méthodes utilisées au moyen âge, c’est â dire, avec un regard spirituel
P32: “L’enfant, jusqu’à 7 ans, se trouve dans l’état religieux du croyant… l’éducateur sent naître en lui l’état d’âme religieux du prêtre. Sa profession devient un sacerdoce. Cet être, venu du monde spirituel, lui est confié par la grâce des puissances
divines… Tant que l’éducateur n’est pas pénétré de ce sentiment sacerdotal, cette éducation ne remplit pas les conditions vitales dont elle a besoin… Croire que les conditions nécessaires à l’éducation pourraient être créées par le raisonnement, baser la pédagogie sur une observation purement intellectuelle… et extérieure à la nature de l’enfant, c’est édifier une pédagogie boiteuse “.
L’enseignement public laïc et ses professeurs, ne valent pas grand chose
P17, 18 : D’ailleurs tout le corps enseignant de l’école publique est flegmatique, même lorsque certains ont d’autres tempéraments
au départ. Ceci est dû à leur conception matérialiste du monde. Ce flegme non maîtrisé affectera la santé de l’enfant lorsqu’il sera parvenu à l’âge mur, sous forme de pathologies nerveuses, neurasthéniques, psychiques.
P38: Lisez aujourd’hui les ouvrages scientifiques… on est entraîné par ces livres aux conceptions les plus froidement intellectuelles…
(G ): Rebonjour le Moyen Age ; faut-il brûler les livres hérétiques laïcs ?
P.40 : … la pédagogie classique… Concepts morts.
P42 : La race humaine a rétrogradé au point de vue de la compréhension du monde. Par contre au moyen âge (avant le XIVème siècle) on possédait la connaissance instinctive de l’homme… nous sommes devant le vide spirituel. (G: En cette belle époque, Steiner aurait été brûlé pour ses croyances jugées hérétiques).
Au programme d’histoire
P.46: L’histoire du monde selon l’oracle Steiner: ” Pour déterminer la position de l’homme au sein de l’évolution, il faut savoir pénétrer dans les profondeurs de l’histoire du monde
P46: Les connaissances scientifiques modernes ne sont qu’une simple épellation de la nature, et non une lecture… L’homme moderne est persuadé qu’il connaît mieux le coeur et le foie que ses prédécesseurs pour lesquels ces organes avaient quelque chose de spirituel,, des sortes d’entités douées d’activités psychiques et spirituelles.
P.47: II faut que la pédagogie dépasse l’épellation (G: c’est à dire la science moderne), pour en arriver à la lecture (G: Les croyances superstitieuses du Moyen Age prônées par Steiner).
P.48: Nous imaginons avoir fait de grands progrès depuis le XlVè siècle, cela n’est pas exact.
Rôle des enseignants selon Steiner
P.105 : Le professeur est aussi un guérisseur appelé à exercer sa mission auprès des malades de la culture (G) Bouddha) par la connaissance de l’univers… “.
P.87: Le véritable éducateur doit toujours envisager la totalité humaine de l’existence.
P.88 : II accomplit une oeuvre spirituelle dans le monde terrestre.
P.91 : Sur une telle base ; nous développerons dans l’enfant qui grandit, le sentiment religieux à l’égard de ce qui est divin. C’est ainsi que nous planterons dans Pitre humain dès son enfance, l’élément Impérissable de son être.
Notes bibliographiques :
1) Le dico des sectes. Annick Drogou CCMM Milan 1998
2 )Les sectes et l’argent. Rapport parlementaire n°1687. Juin 1999
3) Dictionnaires de groupes religieux aujourd’hui. Jean Vemette, Claire Moncelon. PUF 1995
4) Les charlatans de la santé. Jean Marie Abgrall. Payot 1998
5) Anthroposophie et liberté. Dupré H La Cla*tie ” 24650 Chancelade
6) Encyclopédie des sectes dans le monde. Christian Plume, Xavier Pasquini Ed. Lefouvre 1980
7) Le bonheur à tout prix ? Paul Reno. Ed. Contrastes (Suisse) 1987
8) Ames des peuples. Rudolf Steiner, Triades 1990
9) La Rose croix, mythe ou réalité ? Paul Ranc. Ed. du Rocher 1985
10) Education des éducateurs. Rudof Steiner Ed. anthrosophiques romandes 1988
Anthroposophie dans la presse
Les maths à la sauce nouvel âge : controverses en Amérique du nord
Agence Science-Presse, 6 et 7 décembre 2003 – Caractéristique dominante de la pédagogie Waldorf : « les rythmes de développement » des enfants. C’est ainsi qu’on n’enseigne que par le jeu et l’imitation aux moins de sept ans… parce que l’âme n’a pas encore intégré le corps. De 7 à 14 ans, on mise sur l’oralité. Contes de fées, légendes et mythes sont alors à l’honneur des cours d’histoire… et de biologie ! Les mathématiques sont également revues à travers le tricot. L’histoire, par un modelage en cire d’abeille. Ici, pas de manuels scolaires. Pas d’ordinateurs ni de médias électroniques avant le secondaire parce qu’on est convaincu que ceux-ci « briment l’imagination » des jeunes. Une demande a été présentée aux commissions scolaires de Montréal d’implanter « la première école publique à vocation particulière basée sur la pédagogie Waldorf à Montréal ». Le mot
« Anthroposophie » ne fait l’objet d’aucune mention dans les 23 pages du document remis aux commissions scolaires en novembre 2001. C’est pourtant derrière ce terme que se dissimule toute la philosophie créée en 1919 par le fondateur des écoles Waldorf, Rudolf Steiner. Imbibant l’ensemble de la démarche scolaire, l’anthroposophie reprend entre autres la thèse de la réincarnation et du karma. Les « rythmes de développement » de l’enfant sont basés sur l’arrivée successive de trois « corps » qui, selon Steiner, composent l’être humain : le corps physique, qui s’incarne à la naissance, suivi du « corps éthérique » à la chute des dents (vers sept ans) et du « corps astral », qui provoque la puberté, à 14 ans. Steiner était convaincu que les humains ont déjà vécu en Atlantide et vont un jour vivre sur Vénus, Jupiter et Vulcain ( ?). « Les enfants n’entendent pas directement parler de réincarnation. Mais la pédagogie est basée sur ce fait », reconnaît Vincent Breton, fondateur de l’association Rudolf Steiner de Québec.
PLANS, People for Legal and Non-Sectarian Schools, un groupe basé en Californie, poursuit actuellement en justice deux écoles publiques Waldorf américaines. Il recense sur son site des enseignements douteux qu’il attribue à l’anthroposophie : les planètes influenceraient la croissance des plantes, les Égyptiens auraient déplacé les blocs des pyramides avec le pouvoir du son. « On a enseigné à mon garçon que Newton avait tort quand il disait que le spectre de la lumière était composé de plusieurs couleurs. Et un professeur m’a dit que le coeur ne pompait pas le sang », affirme Dan Dugan, un des membres de PLANS, renvoyé d’une école de San Francisco à la fin des années 80 parce qu’il posait trop de questions. L’AWSNA, l’association des écoles et instituts Waldorf en Amérique du Nord, fait l’objet d’une poursuite pour racisme et discrimination, une accusation qui colle depuis longtemps à l’anthroposophie.
Procès
Procès de PLANS (Association pour les écoles publiques non-confessionnelles) contre les écoles anthroposophiques Waldorf aux USA. PEOPLE FOR LEGAL AND NONSECTARIAN SCHOOLS, INC. (PLANS) contre Sacramento City Unified School District and Twin Ridges Elementary School District. Affaires jugées le 10 février 2003 par la 9ème court d appel de Sacramento (USA) . L’association PLANS soutenait que l’enseignement de cette école publique Waldorf était fondé sur l’occultisme anthroposophique. Selon PLANS, le programme pédagogique et les enseignants de ces écoles se basent sur une conception spirituelle très particulière de l’évolution des enfants qui est en infraction avec la constitution des Etats Unis et de la californie. PLANS avait donc engagé des poursuites à ce sujet en 1998 contre les écoles sus-mentionnées. Le point de départ à été la découverte de documents internes de ces écoles dans lesquels il ressortait que l’enseignement anthroposophique était la référence pédagogique. Un de ces documents (The teacher’s survival guide) publié par Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie, décrit ainsi le programme d’éducation Waldorf : « La plus grande partie de ce qui contribue à notre travail d’enseignant, le travail de préparation, le travail artistique et même le travail de méditation, est sous la garde de Lucifer ». Dans une autre affaire, des parents d’élèves catholiques avaient notamment désapprouvé plusieurs travaux scolaires dans une école de ce type parce qu’ils estimaient qu’un enseignement religieux de genre New age y était prodigué. Le juge avait trouvé recevable une partie des doléances dans la mesure où la fabrication d’une image du Dieu hindou Ganesha, l’usage des « poupées du souci » pour chasser les mauvais rêves, la liturgie de la « Célébration du jour du monde » et passer une cassette de méditation de « prières des indiens d’Amérique » étaient une violation de la charte de l’établissement. Par contre d’autres pratiques, telles que des « jeux magiques », une classe de yoga dirigée par un prêtre sikh et des exercices de méditation, ont été jugées inoffensives. Lors de ces procès 2 situations distinctes ont conditionné les jugements. Certaines écoles recevaient des fonds publics d’autres n’étaient pas subventionnées. Debra Snell, présidente de PLANS, expliqua « notre intention, par ces poursuites, est de bien cantonner les écoles Waldorf dans le secteur privé de sorte que la séparation des religions et de l’Etat soit bien respectée ». PLANS a été fondé en 1995 par d’ancien parents d’élèves des écoles Waldorf et des enseignants sensibilisés par la laïcité des institutions. Le document peut être consulté sur : http://www.ca9.uscourts.gov/ca9/newopinions.nsf/D9BE31CB175DCC2688256CC6 http://www.waldorfcritics.org
L’Anthroposophie déboutée.
La Société Anthroposophique belgevient de perdre le procès qu’elle a intenté contre la Communauté française de Belgique (regroupement des francophones de Bruxelles et de Wallonie). L’action avait pour objectif de faire interdire à la Communauté française de diffuser une brochure intitulée « Gourou, gare à toi ! J’ai ma liberté de penser». Pour décider que l’action de celle-ci est non fondée, le tribunal de Première Instance de Bruxelles s’est largement appuyé sur le rapport parlementaire belge de 1997, qui, en conclusion, attire l’attention des autorités sur la nécessité d’une information complète du grand public, en particulier celui des jeunes, à propos du phénomène sectaire. La publication de cette brochure «s’inscrit dans la ligne d’une campagne d’information remarquablement documentée sur les groupements sectaires nuisibles.» L’Anthroposophie, nommément citée, reprochait à la Communauté française d’avoir été mentionnée dans la brochure sans que la Communauté ait procédé préalablement « à une vérification de la véracité des informations diffusées et à une analyse parfaitement documentée et complète de la situation ». Les juges relèvent qu’il ne leur appartient pas de dire si l’Anthroposophie est une secte, mais d’examiner si, en faisant référence à l’anthroposophie dans la brochure incriminée, la Communauté française a commis une faute. En conclusion d’une série d’attendus particulièrement nuancés, fermes et percutants, les juges ont décidé que la Communauté française n’avait commis aucune faute, que l’action de l’Anthroposophie était donc non fondée et l’a condamnée aux dépens soit 12.900 FB. Le jugement rapporté a été prononcé le 19 juin 2001 par le Tribunal de Première Instance de Bruxelles.
Anthroposophie contre J. Guyard
La Cour d’appel de Paris a débouté la Fédération des écoles Steiner (fondateur de l’Anthroposophie) de son procès en diffamation contre le député Jacques Guyard, Président de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes. La Cour d’appel ne s’est cependant pas prononcée sur le caractère sectaire du mouvement anthroposophique. AFP 07.09.01
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GUIDE CRITIQUE DE L’EXTRAORDINAIRE Parution : novembre 2002 Éditeur : Les Arts Libéraux (Bordeaux) ISBN : 2-915078-00-9
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LES INITIÉS (Renaud Marhic)
À toutes les époques, des hommes et des femmes prétendent à la singularité par le biais d’un enseignement transcendantal dont ils s’affirment dépositaires. Le concept d’Initié recoupe d’ordinaire des personnalités mystiques réputées « accomplies », ayant accédé à la connaissance d’un plan de réalité supérieur (astral, divin) à force de dévotion[1], ou ayant été élues par le même plan[2]. L’Initié est alors considéré comme un « maître spirituel » dont la pensée éclaire l’humanité sur une voie mystique particulière.
Ce concept, habituel à l’Orient, fait une apparition remarquée en Occident à l’occasion du renouveau occultiste de la fin du XIXe siècle (voir L’occultisme). Avec la Société de Théosophie, après son installation à Adyar (Inde), apparaissent des Initiés dont l’enseignement perdure aujourd’hui. C’est le cas d’Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891) mais aussi de Rudolf Steiner (1861-1925) ou Alice Bailey (1880-1949). En dehors du courant de la Théosophie Blavatsky, l’Américain Spencer Lewis (1883-1939), fort de ses incroyables aventures initiatiques, est à l’origine, en 1909, de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose+Croix (AMORC). Une résurgence rosicrucienne alléguée se référant au XVIIe siècle (voir L’occultisme).
L’Initié ne s’inscrit pas toujours dans un mouvement structuré. Cyril Henry Hoskins (?-1981), alias Lobsang Rampa, entame une carrière internationale en 1957 à travers la publication de nombreux ouvrages, et ce à son seul profit.
Le phénomène dépasse parfois le strict cadre du religieux pour concerner des personnages ne se réclamant pas, a priori, d’une quelconque mystique. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir des « psychothérapeutes » ou autres « psychosociologues[3] » exercer une attraction sur les masses participant clairement de la relation de l’Initié au profane[4]. Que l’intérêt du public participe d’une attente mystique ou affective, il permet à des personnages fort différents d’accéder au rang d’Initié[5].
LE DÉBAT
Les Initiés, placés devant les contradictions que sous-tendent leurs discours, en appellent fréquemment à un cadre de référence différent. Il ne s’agit plus alors de raisonner en fonction des valeurs scientifiques, philosophiques ou religieuses habituelles, seul le discours des intéressés devant guider la réflexion. C’est le fameux changement de paradigme, déjà en germe au XIXe siècle dans les prétentions occultistes à se rapprocher de la science (voir L’occultisme), et largement exploité aujourd’hui par le new age (voir Le new age).
Blavatsky et la redéfinition des mots
Blavatsky, n’a que faire de la méthodologie scientifique classique. À l’expérimentation elle répond par l’intuition[6]. Mais elle le fait dans un langage usant des termes du vocabulaire scientifique. Dans sa cosmogenèse, elle ne craint pas d’expliquer le développement des « atomes ». Pourtant, si la sonorité des mots employés est connue, ceux-ci n’en ont pas moins une signification tout autre que celle qui est habituellement la leur. Pour Blavatsky, la structure de l’univers correspond à « un schéma d’émanation (non de création ex nihilo), ou d’élaboration progressive des univers, procédant d’une source unique et absolue de conscience-matière-énergie, échappant à toute conception mentale[7]. »
C’est le même système qui prévaut en matière de religiosité. Tout en faisant grand cas du Christ, Blavatsky n’a de cesse de dénoncer les religions chrétiennes au profit d’un vague principe divin. Elle écrit : « Nous ne croyons point en un Dieu semblable à celui des Chrétiens, de la Bible et de Moïse. Nous rejetons l’idée d’un Dieu personnel, ou extra-cosmique et anthropomorphe, qui n’est que l’ombre gigantesque de l’homme sans même reproduire ce qu’il y a de meilleur dans l’homme. Nous disons et prouvons que le Dieu de la théologie n’est qu’un amas de contradictions, une impossibilité logique[8]. »
Pédagogie ou mystique Steiner ?
Chez Steiner également, le vocabulaire, pour classique qu’il soit, ne renvoie pas à des définitions communes. En matière d’éducation, il n’est pas rare que la pédagogie Steiner, diffusée par les écoles du même nom, soit mise en parallèle tant avec la Méthode Montessori[9] (1870-1952) qu’avec la Pédagogie Freinet[10] (1896-1966). En 2000, après que la Société d’Anthroposophie en France (SAF) a été classée en tant que « secte » dans un rapport parlementaire français[11], et que ses écoles ont fait l’objet de contrôles de l’Éducation nationale[12], certains journaux prennent la défense de la pédagogie Steiner, présentée comme injustement décriée parce que différente[13].
On peut souligner le quiproquo[14]. Passant pour une méthode novatrice, parfois perçue comme découlant des idées de Mai 68, la pédagogie Steiner participe en fait d’une mystique impliquant l’adhésion à de nombreux postulats irrationnels[15]. Pour Steiner l’individu évolue selon des périodes « de zéro à sept ans (enfance), de sept à quatorze ans (puberté), et de quinze à vingt-et-un ans (âge adulte). » « C’est seulement dans sa vingt et unième année que l’homme s’éveille (…). Ces vingt et une premières années de l’homme sont régies par les entités anormales de la forme. Le deuxième tiers de la vie, c’est-à-dire de vingt et un à quarante ans, correspond aux esprits normaux de la forme. Nous ne sommes donc vraiment gouvernés par les entités normalement évoluées, qui nous dirigent à proprement parler, que pendant la partie médiane de notre vie ; nos périodes de croissance et de déclin sont sous l’influence d’entités toutes différentes, qui ont renoncé d’une façon ou d’une autre à leur évolution normale[16]. »
Steiner précise : « De la même manière que l’homme connaît trois grandes phases d’évolution dans sa vie, les diverses races et peuples connaissent aussi ces diverses phases d’évolution karmique[17]. »
De fait, en 1995, le gouvernement hollandais incite à la prudence certains enseignants des écoles Steiner qui apprennent aux enfants que la race noire est au stade de l’enfance, et la jaune à celui de l’adolescence, seule la race blanche pouvant être considérée comme adulte[18]. Les mêmes errements sont signalés aux États-Unis par le groupe PLANS, (pour des écoles légales et non sectaires) et, en Allemagne, par l’AKDH, (mouvement des enfants de l’Holocauste).
Si la mystique Steiner est souvent qualifiée d’« ésotérisme chrétien[19] », il convient, comme chez Blavatsky, de scruter le sens des termes utilisés. Après avoir longtemps été hostile au christianisme, Steiner se ravise et fait de la vie de Jésus l’événement majeur de l’histoire de l’humanité[20]. À l’en croire, le Christ aurait été incarné par un être divin dans les trois dernières années de sa vie. Steiner signale encore l’existence d’un autre Jésus, réincarnation du réformateur religieux persan Zarathoustra, mort prématurément, et dont la mère entreprit l’éducation du Jésus de Nazareth[21].
Les emprunts sémantiques de Bailey
Bailey n’échappe pas à la règle de la redéfinition des mots. L’« énergie » dont elle fait grand cas, fut-elle « électrique », n’a que peu à voir avec la découverte de Benjamin Franklin (1706-1790) puisqu’elle représente une émanation de « Shamballa ». Qu’il s’agisse de sciences physiques ou humaines, Bailey multiplie les emprunts pour mieux les transfigurer : « Les divisions de la conscience (…) en subconscient, conscient ou soi conscient et superconscient, faites par certains psychologues, ont une réelle valeur ici. Il faut avant tout se souvenir que le disciple devient avant tout une unité véritablement consciente de l’humanité, et développe donc une vraie soi conscience. Il arrive à ceci par le discernement entre le soi inférieur et le soi supérieur, qui rend son aura magnétique sensitive à un aspect de lui-même qui n’a pas été jusqu’à présent un facteur de contrôle[22]. »
Au plan théologique, Bailey interprète la Bible d’une façon toute personnelle. Selon le concept oriental du temps cyclique, elle voit dans chaque ère zodiacale l’avènement d’une nouvelle religion, et dans l’ère du Verseau le retour d’un avatar qui n’a du Christ chrétien que le nom.
Rupture avec le sens et « principe de la gnose »
Pour d’aucuns, il s’agit là d’un indispensable recentrage. Mais le travestissement du discours mystique en discours scientifique constitue en fait une rupture avec le sens. Quant à la libre interprétation, ou plutôt, la récupération des dogmes, elle est connue sous l’appellation « principe de la gnose ». Fréquemment employé par les Initiés, ce principe vise à utiliser les mêmes termes doctrinaires que ceux en usage dans les religions majoritaires, voire les mêmes pratiques cultuelles, tout en les vidant de leur sens initial[23]. Jouant de la déstabilisation mentale qui s’en suit, la rupture avec le sens et le principe de la gnose sont largement usités dans les mouvements sectaires (voir Les sectes). Ils peuvent également s’avérer révélateurs d’un syndrome de déréalisation chez qui les emploie[24].
Les dangers du déterminisme
Si l’Initié « montre la voie », c’est celle du déterminisme. Ce concept scientifique (voir La divination), ne s’applique pas à l’homme ou à l’humanité sans quelques risques. La théorie des « périodes mondiales » de Blavatsky, avec son idée d’involution et d’évolution des races, enferme l’individu comme la société dans un avenir dont il est vain de vouloir s’échapper. Pour Steiner, en vertu de l’analogie entre microcosme et macrocosme, il existe un déterminisme latent imposant à l’homme une place et une seule au sein de l’univers. Le nouvel âge prophétisé par Bailey semble tout aussi inéluctable. Les trois Initiés partagent de plus la même croyance en la réincarnation.
Que ces notions renvoient à des éléments épars de l’hindouisme (temps cycliques, karma[25]), du christianisme (destinée), ou de l’hermétisme (« ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour accomplir le miracle de l’Unité ») (voir L’astrologie), elles ont en commun de priver l’homme de son libre arbitre. La vocation de l’Initié, dans ce cas, n’est pas de « libérer » le profane par la transmission d’un quelconque savoir, mais plutôt de le rappeler à un ordre immuable.
Du fait de ce déterminisme, la société que certains Initiés appellent de leurs vœux ne ménage aucune place pour ceux qui n’en suivent pas les dogmes. Les athées, par exemple, risquent d’être considérés comme inaptes au développement de l’espèce humaine, parce qu’ignorant les lois fondamentales qui régiraient l’univers[26]. Ces lois alléguées ont pour conséquence d’amoindrir l’image de l’homme, considéré comme l’objet de forces supérieures auxquelles il n’a d’autre choix que de se soumettre […].
[1] L’Initié, au sens majeur du terme, est celui qui a reçu une initiation (baptême religieux, intronisation à une société secrète, etc. ) censée le mener vers le divin.
[2] On peut reconnaître ces élus, qui ne jouissent pas simplement d’une quelconque initiation humaine, dans ces vers de J.M.G. Le Clézio : « Certains êtres semblent près de Dieu (…). Comme s’ils avaient quelque chose de plus. Comme s’ils avaient vécu quelque chose de plus. » Cf. L’inconnu sur la Terre, J.M.G. Le Clézio, Gallimard, 1978.
[3] En France, les termes « psychothérapeute » et « psychosociologue » ne sont pas légalement protégés. Des quidam sans formation ni diplôme peuvent donc les utiliser à loisir. La confusion entre ces « psy » autoproclammés et les psychanalystes, ou les professionnels de la santé mentale que sont psychologues et psychiatres, est permanente.
[4] En 1997, Jacques Salomé, « psychosociologue » adulé, déclare vouloir mettre un terme à sa carrière de conférencier plutôt que de devenir un gourou. Cf. Jacques Salomé : « C’est ma dernière conférence, j’arrête cette année… », par Georges Glanadda, L’Indépendant, 26 septembre 1997. Le personnage n’en poursuit pas moins ses activités littéraires et médiatiques.
[5] Cet intérêt est à l’origine de l’élargissement du concept. Des auteurs prétendant à la recension des Initiés ou « maîtres spirituels » d’hier et d’aujourd’hui ne craignent pas de faire figurer au rang de ceux-ci Jésus, Dom Helder Camara (1909-1999), Carl Gustav Jung (1875-1961), lesquels côtoient de classiques gourous tels Sathya Sai Baba ou Sri Chinmoy.
[6] Cette volonté de « détruire toute trace de culture et ne prendre pour guide que son instinct » est parfaitement analysée par l’écrivain Bernard Fillaire. Cf. Un bonheur mortel, Bernard Fillaire, Stock, 1996.
[7] H. P. Blavatsky (1831-1891) – aperçus biographiques, Textes Théosophiques, Mai 1981.
[8] La clef de la Théosophie, citée par Guénon, op. cit.
[9] Pédagogue italienne, elle fonde en 1907 une école prônant les « méthodes actives » : éducation sensorielle, développement de la mémoire, liberté de l’enfant dirigée par l’éducateur, etc.
[10] Instituteur, il introduit à l’école l’imprimerie, la correspondance, les journaux d’enfants. En 1948, il crée l’ICEM (Institut Coopératif de l’École Moderne, Pédagogie Freinet). Celle-ci est centrée sur l’enfant et basée sur les principes suivants : « Expression-Communication-Création, Autonomie, Responsabilisation, Socialisation, Coopération, Apprentissages personnalisés, Ouverture sur la vie, Tâtonnement expérimental, Méthode Naturelle ». La charte de l’ICEM indique notamment : « L’éducation est épanouissement et élévation et non accumulation de connaissances, dressage ou mise en condition. » Et : « Il n’y a, à l’ICEM, ni catéchisme, ni dogme, ni système auxquels nous demandions à quiconque de souscrire. Nous organisons au contraire, à tous les échelons actifs de notre mouvement, la confrontation permanente des idées, des recherches et des expériences. »
[11] Les sectes et l’argent, Jacques Guyard, La Documentation Française, juin 1999. Le 6 septembre 2001, la Cour d’appel de Paris relaxe le député Jacques Guyard, poursuivi en diffamation par plusieurs mouvements anthroposophiques. Le litige porte sur une déclaration de l’intéressé à France 2 et non sur le rapport, son auteur jouissant de l’immunité parlementaire. Le Tribunal estime n’avoir pas qualité pour « porter une appréciation quelconque sur la qualité des investigations entreprises et leur caractère contradictoire, sur la pertinence des opinions émises et d’une manière générale sur le contenu du rapport ».
[12] Rapport sur le contrôle des écoles Steiner effectué le 14 décembre 1999, par Daniel Grocolas, Ministère de l’Éducation Nationale, 17 mai 2000. Ce rapport pointe, à propos de plusieurs établissements, le non respect de la vaccination, l’absence de normes de sécurité et une pédagogie incohérente. Il fait état, pour l’école de Sorgues (Vaucluse), d’un « cérémonial avec : agitation de cloche, allumage de bougies, invocation divine à forte connotation naturaliste récitée collectivement les bras croisés sur la poitrine ». Il conclut : « (…) la plupart de ces écoles ont été dans l’impossibilité de présenter les progressions indispensables pour un enseignement maîtrisé. L’enseignement dispensé par la plupart de ces écoles ne répond pas aux obligations définies par la loi du 18 décembre 1998 et au décret du 23 mars 1999 et repose fréquemment sur des enseignants insuffisamment formés et n’ayant qu’une connaissance limitée de la pédagogie prônée par R. Steiner. »
[13] Les écoles Steiner victimes de sectarisme – le rapport d’inspection parlementaire [(sic), NdA] remis en cause, par Ondine Millot, Libération, 11 septembre 2000.
[14] La Société d’Anthroposophie en France (SAF) assure pour sa part : « On cherche moins à transmettre un savoir qu’à éveiller chez l’enfant toute la palette de ses facultés, de façon adaptée à son âge en respectant les rythmes de son développement. » Pour la SAF, « il ne s’agit en aucun cas d’inculquer une certaine “conception du monde” ni d’enseigner l’Anthroposophie, mais de cultiver le sens de la liberté et de la responsabilité. » Cf. Burlotte, op. cit.
[15] En 1978, l’écrivain Fanny Cornuault rapporte l’anecdote suivante à propos d’une école Steiner : « Une fillette souffrait de dépression : le (…) médecin de l’école (…) devait lui poser toutes les six semaines un révulsif sur le sacrum. Interrogé par la fillette sur la signification de cette thérapeutique, le médecin répondit : “Voyez-vous, quand on a tendance à la mélancolie, on marche la tête penchée et le dos courbé. Ce révulsif stimule les forces de la verticalité.” » Cf. La France des Sectes, Fanny Cornuault, Tchou, 1978.
[16] L’âme des peuples, Rudolf Steiner, Triades, 1990. Dans un article de Libération prenant la défense de la pédagogie Steiner, on note une description particulièrement édulcorée de celle-ci : « Rudolf Steiner, théoricien et pédagogue allemand du début du siècle, fondateur d’écoles où l’enfant évolue par “septaines” : de zéro à sept ans, dans l’imitation, de sept ans à la puberté, dans la création artistique ; ensuite, il intellectualise et conceptualise. » Cf. Millot, citée.
[17] L’âme des peuples, Rudolf Steiner, Triades, 1990.
[18] À l’école Waldorf, les noirs ont des lèvres lippues et le sens du rythme, Robert Sikkes, De Volkskrant, 4 février 1995. Le 1er avril 2000, une « Commission sur L’Anthroposophie et la question raciale » rend son
rapport au Conseil de la Société Anthroposophique aux Pays-Bas. Elle conclut que « l’œuvre de Steiner ne contient ni doctrine raciale, ni déclarations, faites dans le but d’insulter des personnes, ou groupes de personnes, à cause de leur race, et qui pourraient donc être qualifiées de racistes. » Cette commission, qui ne peut prétendre à la neutralité, reconnaît que sur les deux cent quarante-cinq citations de Steiner qu’elle a étudiées, « seize (…) si elles étaient reprises en public par une personne de sa propre autorité, pourraient représenter une violation de la prohibition de la discrimination raciale reprise dans le Code Criminel des Pays-Bas. »
[19] Cornuault, op. cit.
[20] En 1921, Steiner fonde la Communauté des Chrétiens, une petite église d’inspiration protestante.
[21] Wilson, op. cit.
[22] La télépathie et le corps éthérique, Alice Bailey, Lucis Trust, 1958.
[23] Fillaire, op. cit.
[24] Participant de la séméiologie psychiatrique, la déréalisation est une « impression de changement du monde extérieur ou encore une perte de familiarité avec l’ambiance ». Cf. Th. Lemperière, A. Féline, A. Gutmann, J. Ades et C. Pilate, op. cit.
[25] Le karma implique que l’âme, en attente de libération, se réincarne tant qu’il en est besoin. La vie présente est alors utilisée à purger les mauvaises actions des vies passées. En fin de cycle, l’âme se libère définitivement de la chaîne des réincarnations pour entrer dans un état de pureté absolue correspondant au nirvana du bouddhisme.
[26] Pour Steiner, l’une des solutions au « problème social » est l’éveil des prolétaires « amputés d’une partie essentielle de leur humanité » à la connaissance de l’« être intérieur, invisible ». Cf. Burlotte, op.cit.