Médecines spiritualistes et alternatives

Le confinement a inspiré les charlatans de la santé. – La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a reçu 70 signalements d’arnaques et de dérives en lien avec le Covid-19, rien que pendant le confinement.
Le Quotidien du Pharmacien – Par Pascal MARIE, le 08/10/2020
L’organisme, désormais rattaché au ministère de l’Intérieur, veut alerter sur l’influence de plus en plus forte qu’exercent certains gourous toujours prêts à faire la publicité d’un produit miracle censé prévenir et/ou guérir le Covid-19. Invitée de « FranceInfo », Anne Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a ainsi dénoncé tous ceux qui jouaient sur « le marché de l’espoir » et trouvent en YouTube et les réseaux sociaux un formidable moyen pour diffuser leur propagande. « Ils proposent des solutions comme des bains de lumière métatronique avec des soins énergétiques ou d’autres protections pratiquées par téléphone », explique Camille Chaize. Soit, « des arnaques qui jouent sur la fragilité des gens et sur les dérives sectaires. » – Avant même l’épidémie de Covid-19, « les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentaient près de 40 % de l’ensemble des signalements reçus », souligne la Miviludes, qui n’a donc pas été très étonnée que l’apparition de ce virus soit une source d’inspiration pour les charlatans de tous bords. « Nous nous attendions à ce que cette épidémie stimule les réflexes conspirationnistes, puisque c’est le cas à chaque fois. Mais nous n’avions pas prévu que cet imaginaire complotiste se banalise aussi rapidement », analysait récemment le directeur de l’observatoire du complotisme, Conspiracy Watch, dans les colonnes de la « Voix du Nord ». Autre élément qui démontre l’ampleur du phénomène : les agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui s’occupent de la traque des pratiques commerciales trompeuses en ligne reconnaissent qu’ils « n’ont jamais autant travaillé que pendant le confinement ».
“J’ai perdu ma mère” : ils racontent comment les thèses complotistes autour du Covid-19 ont contaminé leurs relations avec leurs proches
Benoît Zagdoun – France Info – France Télévisions, le 24/12/2020
Ils ont un parent, un conjoint ou un ami qui a basculé dans le complotisme à cause de l’épidémie de Covid-19. Des divergences d’opinion qui ont transformé leur relation, les amenant parfois à couper les ponts.
“Il faut que je fasse le deuil de ma mère. Je n’y arrive pas. Ce n’est pas facile.” Delphine, 43 ans, a vu Christine, sa maman de 70 ans, “basculer dans le complotisme” au cours de l’épidémie de Covid-19. Comme des centaines d’autres personnes, cette fonctionnaire territoriale à Bordeaux a répondu à l’appel à témoignages lancé par franceinfo. Elle confie son désarroi. “J’ai perdu ma mère. Je ne sais plus qui elle est. C’est une inconnue qui me cache des choses. Ça m’effraie. C’est irréel.” …
Qu’est-ce qui rend ces théories du complot si attrayantes aux yeux de certains ?
Il y a plusieurs éléments qui les rendent séduisantes. Les théories du complot ont un côté “conte de fées”. On y décrit un monde souvent très dichotomique, assez simple à appréhender. C’est quelque chose de très séduisant quand on se sent un peu perdu. Les théories du complot, comme celles présentées dans Hold-up, reposent sur une base d’éléments bizarres, de coïncidences. A partir de ces “données errantes”, on va construire un récit qui aura l’air très convaincant. “La qualité d’une théorie du complot dépend de la qualité de son scénario.”
Quel danger représente, selon vous, le complotisme pour notre société ?
On a une nouvelle forme inquiétante de complotisme qui ne se base plus sur des faits. On voit ça avec QAnon. On n’a même pas besoin de prouver le complot, il va de soi. C’est quelque chose qui devient imperméable au “fact-checking”. C’est une approche qu’utilise Donald Trump quand il dit que les élections sont truquées le jour-même de l’élection, alors qu’il n’y a pas le moindre élément de preuve. Dans son réseau, tout le monde va répéter ce message, qui va devenir une évidence pour toute une série de gens. C’est ce qu’on appelle une validation sociale. Parce que des gens que j’aime bien, qui sont dans mon groupe, le disent, alors c’est vrai. On n’a plus besoin de faits pour l’étayer.
“Si on évolue en Europe avec ce type de théories du complot qui n’ont plus besoin de faits pour être étayées, alors ça devient vraiment dangereux pour la démocratie.”
Elle finit par le tuer, persuadée qu’il conspire contre elle. Tous les deux, membres de QAnon
Paris Match, le 19/11/2020 – Une femme a été arrêtée pour le meurtre, dimanche, d’un homme en Floride. Ce membre du groupe complotiste QAnon pensait que la victime conspirait contre elle, avec le gouvernement, pour lui refuser la garde de ses enfants. Ils partageaient les mêmes idées, pourtant, elle a fini par le tuer. Une mère de famille américaine, membre du mouvement complotiste QAnon aux Etats-Unis, a été arrêtée pour le meurtre, dimanche, d’un homme, lui-même adepte de ces théories. Le «Tampa Bay» indique que la victime, Christopher Hallett et la suspecte, Neely Petrie-Blanchard doutaient tous les deux de l’autorité gouvernementale. Peu à peu, ils avaient tissé des liens, au point que Neely Petrie-Blanchard fasse appel à celui qui se qualifiait d’expert en droit amateur mais n’avait aucune formation juridique.
DH – 21/12/2020 – Maïli Bernaerts – L’influenceur belge exilé au Canada tient des discours de plus en plus délirants et dangereux, estiment des spécialistes des sectes. Le nom de Jean-Jacques Crèvecœur ne vous dit peut-être rien. Mais parmi les adeptes des théories du complot, ce Belge a acquis une immense renommée. Depuis mars dernier, il se fait remarquer en publiant sur YouTube des vidéos dans lesquelles il propose une interprétation très personnelle de la crise du coronavirus qui serait selon lui un complot de l’OMS pour contrôler les populations.
Les dérives inquiétantes de Jacques Crèvecœur, le gourou qui fait peur aux autorités ! L’influenceur belge exilé au Canada
Dans certaines vidéos, le Belge explique par exemple que le port du masque est comparable à une forme d’esclavagisme. Ses discours, assimilés par plusieurs observateurs à des dérives sectaires dangereuses, ont fait l’objet de plusieurs signalements et articles de presse ces derniers mois. “Des personnes fragiles et isolées ont plongé dans la spirale depuis presque un an.” – Mais vendredi passé, le Belge a franchi un pas supplémentaire en publiant une vidéo délirante, suivie en direct par 5000 personnes, dans laquelle il encourage ses followers à se préparer à quitter leurs proches et leurs bien matériels “pour passer dans une autre dimension”. Dans sa vidéo, ponctuée d’allusions aux reptiliens, aux Atlantes et à la physique quantique, il indique également que des “forces de l’ombre cherchent à modifier notre code génétique en nous vaccinant”. Un discours qui inquiète fortement les observateurs des organisations sectaires. “Jean-Jacques Crèvecœur commence à préparer ses adeptes à ce qu’ils ne revoient plus leurs proches quand ils quitteront avec lui la troisième dimension pour passer à la cinquième. On n’a jamais été aussi près des discours mystiques de Jean-Claude Jouret planifiant les suicides collectifs de l’Ordre du temple du soleil. Le discours amusera ceux qui le regardent de l’extérieur. Mais le problème, c’est que des personnes fragiles et isolées ont plongé malgré elles dans une spirale d’engagement depuis presque un an. Car ce Monsieur a habilement suifé sur la vague du Covid, capitalisant sur la défiance souvent légitime du public. Rappelons qu’il est cité en exemple à la fin du film Hold-up”, note ainsi l’Extracteur, une association qui se présente comme un “collectif d’information sur les dangers des pseudo alternatives en matière de santé, de médecine et d’alimentation ».
Covid-19 : docteur YouTube en son cabinet improvisé
La Croix – Jeanne Ferney, le 14/09/2020 –
L’épidémie de Covid-19 a ouvert un boulevard aux vidéos de conseils médicaux. Ces derniers sont parfois judicieux, mais souvent complètement farfelus voire dangereux. Qui n’a pas été tenté de jeter un œil à Internet à la suite de l’apparition d’un symptôme ? Un mal de tête persistant, des douleurs au ventre inhabituelles, un drôle de bouton apparu dans la nuit… et vous voilà en train de demander à Google quelle maladie rare et incurable vous avez bien pu contracter. Des dizaines et des dizaines d’articles s’affichent alors, plus ou moins sérieux, plus ou moins rassurants. Des vidéos aussi, dont les titres promettent parfois un soulagement rapide voire une guérison totale.
C’est sur l’une de ces vidéos qu’est tombé Alexandre, un homme d’une vingtaine d’années souffrant de diabète. Fin juin, il a été admis en réanimation dans un hôpital du sud de la France, rapporte le site Futura santé. Parce qu’il avait modifié son alimentation, il était persuadé qu’il n’avait plus besoin de piqûres d’insuline. Une contre-vérité, soufflée par un certain Thierry Casasnovas, dont la chaîne YouTube, baptisée Régénère, réunit plus de 500 000 abonnés. Suivi de près par la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), cet ancien boulanger affirme que le crudivorisme va « sauver l’humanité ». Il dit aussi que le sida est une « supercherie » et le cancer une « opération marketing », recommande aux personnes atteintes de dépression ou de schizophrénie de ne surtout jamais mettre les pieds chez un psychiatre, explique aux parents comment faire pour éviter de faire vacciner leurs enfants… Et aux diabétiques de type 1, comme Alexandre, promet que la pratique du jeûne, couplée à l’ingestion d’un mélange de plantes, permet de « vaincre définitivement » la maladie.
Audience en augmentation avec le coronavirus. Etude menée en mars 2020 par des chercheurs canadiens
En France comme ailleurs, l’apparition du Covid-19 a ouvert un boulevard à ces pseudo-experts, qui ont vu leur audience augmenter. Ainsi du dénommé Jean-Jacques Crèvecœur, lequel se présente comme « auteur, formateur et conférencier international depuis 1989. » Et invite les internautes, sur fond de théorie du complot, à ne pas suivre les consignes liées à la crise sanitaire, comme à refuser une éventuelle vaccination.
Difficile d’évaluer l’influence exacte de ces spécialistes autoproclamés. Mais la désinformation est bien réelle. Repérée par le docteur Marc Gozlan, une étude menée en mars 2020 par des chercheurs canadiens estime que plus d’un quart des vidéos les plus regardées sur YouTube contiennent de fausses informations sur l’épidémie, sa transmission, ses symptômes ou son traitement.
Bien sûr, les informations relayées sur YouTube ne sont pas toujours aussi dangereuses. C’est d’ailleurs sur cette plateforme que s’organise une partie de la résistance. Spécialisé dans le démontage des infox médicales circulant sur la toile, le collectif L’Extracteur fait partie de ces précieuses vigies…
Pyrénées-Orientales : le pape controversé du crudivorisme, élu conseiller municipal à Taulis
Publié le 26/07/2020 – Thierry Casasnovas, dont les vidéos vantant les bienfaits de la consommation de fruits et légumes crus cartonnent sur internet, fait partie de la nouvelle équipe municipale du petit village de Taulis, en Vallespir. Le naturopathe est actuellement dans le viseur de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Taulis, petit village d’une cinquantaine d’habitants perché au-dessus d’Amélie-les-Bains, vient de se doter d’un conseiller municipal atypique. À savoir : Thierry Casasnovas, le pape controversé du crudivorisme, doctrine qui prône la consommation de fruits et légumes crus pour être en bonne santé… “Des alertes pour risque de renoncement à des traitements efficaces”, précise l’organisme. “Dans ses vidéos, Thierry Casasnovas fait un choix partisan de publications qui discréditent la médecine classique, même s’il le fait rarement de manière frontale, analyse Didier Pachoud, le président du Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu (GEMPPI). Dans une vidéo, il déclare tout de même que la chimiothérapie et la radiothérapie ne sont pas des techniques de soin… Par ailleurs, il parle d’une manière péremptoire, comme si tout ce qu’il disait était une vérité indéniable. Beaucoup de gens lorsqu’ils ont des maladies graves peuvent être tentés d’appliquer à la lettre ce qu’il dit. Dans ce genre de situation, l’émotion prend souvent le pas sur le rationnel.”
L’Agence régionale de santé saisit Les déclarations de Thierry Casasnovas faisant l’objet de polémiques sont légion. Notamment en ce qui concerne le cancer. “La priorité, ce n’est pas de supprimer la tumeur, mais de permettre au corps d’évacuer tous ses déchets et la tumeur, elle disparaîtra”, assure-t-il par exemple dans une récente publication.
Par ailleurs, sur le site de son association, Régénére, qui vend des formations (“hygiénisme”, “cure de jouvence”…) oscillant entre 200 et 300 euros, la notice biographique de Thierry Casasnovas, qui se présente comme autodidacte, soutient que celui-ci aurait contracté “une tuberculose, une hépatite, une pancréatite aiguë et une cachexie sévère” à l’âge de 33 ans et qu’il aurait “échappé au pronostic vital grâce à une alimentation majoritairement crue”.
Légumes crus, spiritualité et politique – Pour ajouter encore aux inquiétudes des autorités et des professionnels de santé, dans certaines vidéos, le discours de Thierry Casasnovas mélange spiritualité et recommandations alimentaires, notamment à travers d’abondantes citations des Evangiles. “Pour l’instant son discours religieux est plus au service de ses conceptions hygiénistes qu’autre chose, note Didier Pachoud. C’est déjà inquiétant car il s’agit d’un message à risque pour les personnes fragiles. Mais ce sera encore plus inquiétant si un jour le discours religieux prend le pas sur le reste.” Thierry Casasnovas s’est également démarqué en invitant l’an dernier l’humoriste controversé Dieudonné aux Rencontres de la régénération, un événement autour du crudivorisme. Il bénéficie également du soutien du mouvement d’extrême droite Egalité et réconciliation, fondé par Alain Soral, dont le site relaie régulièrement ses vidéos. Contacté par téléphone, Thierry Casasnovas n’a pas répondu à nos sollicitations.
Gare aux gourous : le poids et l’impact des dérives thérapeutiques Enquête sur les dérives thérapeutiques d’aujourd’hui” aux éditions du Rocher 2020,
05 septembre 2020 – Atlantico.fr – Georges Fenech
publie “Gare aux gourous – Santé, bien-être : Enquête sur les dérives thérapeutiques d’aujourd’hui”
aux éditions du Rocher 2020, des extraits ci-après. Depuis l’avènement du New Age dans les années soixante, des charlatans ont pris possession de notre santé et de notre bien-être. Georges Fenech lève le voile sur les dangers de certaines pratiques…personne n’est à l’abri du piège. Les charlatans ne se limitent plus à attraper des personnes en état de faiblesse. Les victimes se comptent tout autant parmi les personnes parfaitement équilibrées et pleinement insérées dans la société. Un sondage commandé par le service d’information du gouvernement à l’institut Ipsos, en septembre 2016, a révélé que 20% des Français connaissent dans leur entourage au moins une victime de dérives sectaires dont la grande majorité est de nature thérapeutique, ce qui représente le nombre impressionnant de quinze millions d’individus. Comment en serait-il autrement quand le marché mondial des médecines complémentaires et alternatives a été estimé, en 2017, à 316 milliards d’euros?…En France, le Groupe d’appui technique (GAT) rattaché au ministère de la Santé retient essentiellement trois critères : les PNCAVT (Médecines parallèles) sont exclues de la formation initiale du professionnel de santé; elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie; elles ne font pas l’objet d’études cliniques rigoureuses…Ces groupes entretiennent le fantasme du complot supposé mené contre eux par de puissants lobbies médicaux et pharmaceutiques soucieux de protéger leurs intérêts. Ils exploitent les scandales sanitaires (vache folle, sang contaminé, amiante, Mediator, etc.) pour mieux discréditer la médecine et la pharmacie. Quiconque se lèverait face à eux pour réveiller l’esprit critique se verrait à coup sûr taxé de liberticide. De fait, plus rien ne semble pouvoir stopper leur montée en puissance. Les chiffres sont sans appel : 4 Français sur 10 ont recours aux médecines alternatives ou complémentaires, dont 60% parmi les malades du cancer; on recense quelque 400 PNCAVT sur un marché en constante évolution; 1 800 centres d’enseignement ou de formation à risques ont été identifiés; environ 4 000 psychothérapeutes autoproclamés ne peuvent justifier d’une formation qualifiante et ne sont inscrits sur aucun registre professionnel. Enfin, et c’est sans doute là le plus inquiétant, environ 4 000 médecins seraient liés à des mouvements thérapeutiques alternatifs, certains n’hésitant pas à se faire radier du Conseil de l’ordre pour pouvoir exercer leur nouvel art, sans encourir de sanction ordinale. Comment expliquer qu’un médecin, homme de l’art ayant suivi un long cursus universitaire et prononcé le serment d’Hippocrate, bascule tout à coup dans le monde magique des pratiques non validées, aux antipodes des données acquises de la science? « Aujourd’hui, de nombreux médecins s’interrogent sur ce qu’ils peuvent appeler… les échecs de la médecine allopathique classique, explique un médecin repenti (Commission d’enquête parlementaire – Assemblée nationale – 1995). Ils cherchent donc des voies nouvelles dans les médecines parallèles que l’on voit fleurir : médecines qui nous viennent de la Chine ou de l’Inde, en particulier les médecines énergétiques. Dans ce contexte, le médecin peut être amené à rencontrer un confrère qui appartient déjà à la “secte” et qui lui dira : “J’ai trouvé la réponse à ton problème; nous sommes un groupe de médecins et nous sommes en train d’étudier les théories énergétiques, viens et tu verras!” Le nouvel arrivant a ainsi la caution de ses confrères, qui est quand même importante, sur un plan scientifique. Il entre donc dans la secte, il y découvre un groupe accueillant, sympathique et un gourou qui n’est pas un imbécile. Tous les gourous que j’ai été amené à rencontrer étaient d’une grande intelligence! »
Comment les fake doctors s’y prennent-ils? Ils procèdent habituellement en trois étapes pour « recruter » le futur patient : la séduction, la démonstration et la soumission….Lorsqu’on procède à une recherche sur Internet en tapant les mots « cancers médecines naturelles » sur Google, la première réponse est « quand la médecine naturelle soigne mieux »; la deuxième correspond à un article intitulé « Cancer – les médecines douces font leurs preuves ». Le site officiel e-cancer.fr, de l’Institut national du cancer (INCA) n’arrive qu’en troisième position!
Internet est devenu le « Web-open-bar » des charlatans et des prodiges médicaux les plus extravagants.
Pour juguler ce déferlement sur la Toile, le Parlement a contraint les principaux sites internet consacrés à la santé (ex. : doctissimo.fr) à faire figurer sur leur page d’accueil des liens avec des sites institutionnels comme celui de la Haute Autorité de santé proposant un système de certification des sites dédiés à la santé…Malgré tous ces efforts, le développement des outils numériques reste une source inépuisable de recrutement. On constate que des groupes protéiformes se créent sur les réseaux sociaux et s’échangent leurs expériences. Ce processus d’isolement virtuel favorise encore davantage l’emprise sur des individus déjà fragilisés par la maladie.
Médecines douces – C’est l’anarchie !
Que Choisir ?- 20/12/2019 – La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené des contrôles dans le secteur des médecines douces, et constaté une méconnaissance généralisée de la règlementation.
Aromathérapie, hypnothérapie, naturopathie, réflexologie… les médecines dites « douces », « naturelles », « parallèles » ou encore « alternatives » ont le vent en poupe auprès du grand public, car réputées moins risquées que la médecine classique. Mais attention, des opportunistes ont flairé le filon et n’hésitent pas à pousser leur avantage, sans trop s’encombrer du respect de la loi ! Pour preuve, l’enquête des services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Sur 675 professionnels contrôlés inopinément, 460 étaient en infraction, soit 68 %. Un chiffre impressionnant, qui reflète une « méconnaissance générale de la règlementation ». Dans la plupart des cas, la DGCCRF a choisi de croire en la bonne foi des intéressés, et a préféré la pédagogie à la sanction. Une quinzaine de cas ont tout de même été transmis à la justice pour exercice illégal de la médecine et usurpation de titre, la plupart concernant des acupuncteurs. Les autres manquements constatés relevaient essentiellement de la pratique commerciale trompeuse, rien de moins. Les prestataires, souvent issus des professions paramédicales, ont en effet tendance à abuser d’allégations qu’ils ne sont pas en mesure de prouver, par exemple en mettant en avant le soulagement de la douleur, en faisant miroiter une guérison ou encore l’arrêt du tabac en une heure. « De telles allégations sont interdites en l’absence de qualification médicale des professionnels, et présentent également des risques pour la santé des patients qui pourraient se détourner des soins reconnus lorsque les pratiques “non conventionnelles” leur sont présentées comme alternatives et non seulement comme complémentaires aux soins conventionnels », souligne la DGCCRF dans son rapport.
En plus des termes « consultations » ou « patients » qu’ils utilisent volontiers, et à tort, les professionnels font preuve d’une grande imagination pour se donner de l’importance et se hisser au niveau des médecins, assurant qu’ils sont « diplômés », « certifiés » ou « agréés ». Ces qualificatifs ne renvoient à aucun titre officiel mais donnent un vernis de sérieux qui fait toujours son effet. La DGCCRF note que la formation revendiquée peut aussi bien reposer sur un vague séminaire de quelques heures à distance que sur un enseignement suivi pendant plusieurs années. Le contrôle des sites Internet, important point d’entrée vers les médecines parallèles, a montré, outre l’usage d’allégations infondées, de grosses faiblesses. L’information sur les prix a été jugée insuffisante, et des clauses abusives ont été relevées dans les conditions générales de vente. Méfiance, donc, face à des pratiques qui sont loin d’être saines !
«Marchands de bonheur» et thérapies alternatives: la santé, cheval de Troie des sectes
La Croix – AFP, le 21/12/2019
Ils sont la principale porte d’entrée dans les dérives sectaires, peuvent toucher absolument tout le monde, et génèrent énormément d’argent: les nouveaux marchands de bonheur et autres thérapies alternatives fleurissent en France, jouant sur les peurs de la mort et la recherche d’une vie meilleure. «Quand on évoque les sectes, on pense tout de suite à la Scientologie», explique Philippe Guichard, à la tête de l’Office centrale pour la répression des violences aux personnes. Or, «s’il nous est arrivé d’avoir des dossiers en rapport avec ces structures, ce n’est pas ce qui nous occupe le plus en ce moment. On s’occupe davantage d’organisations moins importantes en nombre en rapport avec le bien-être et le développement personnel», ajoute-t-il. De plus petites organisations, mais des chiffres qui interpellent: selon le dernier rapport publié de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), on estime à environ 3.000 le nombre de médecins «en lien avec la mouvance sectaire», sur les quelque 220.000 exerçant en France. La mission dénombre aussi «1800 structures d’enseignement ou de formation +à risques+ dans le domaine de la santé, 4.000 +psychothérapeutes+ autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre», près de 200 «bio-décodeurs», et plus de 800 kinésiologues. Cette dernière spécialité, qui consiste à étudier la réaction musculaire au stress, est considérée par la mission comme un potentiel vecteur de dérives sectaires. Tout comme le reiki, venu du Japon, fondé sur l’énergie et l’imposition des mains sur des parties du corps…
Val-d’Oise : le coach conjugal condamné pour le viol de cinq femmes
Le Parisien , 22 octobre 2019, par Frédéric Naizot – Après 6 jours de procès aux assises, Thierry L., fervent catholique et adepte de la «bioénergie» à Moisselles, a été condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis. Thierry L., 73 ans, n’avait jusqu’alors jamais connu la détention. A l’issue de son procès devant la cour d’assises du Val-d’Oise, le coach conjugal de Moisselles a quitté le palais de justice ce mardi soir pour dormir à la maison d’arrêt du Val-d’Oise. Il a été condamné, après plus de 6 heures de délibéré, à cinq ans de prison dont un avec sursis et une mise à l’épreuve d’une durée de trois ans. Pendant cette période, il devra réparer le préjudice de ses victimes, ne pas entrer en relation avec elles. La cour lui a également interdit toute activité de thérapeute ou de masseur. La peine prononcée correspond en tout point à celle requise lundi par l’avocat général.
La dérive sectaire reconnue. Thierry L., qui a pratiqué son activité pendant une vingtaine d’années auprès des catholiques de la paroisse de Domont, a été reconnu coupable du viol des cinq patientes qui s’étaient constituées partie civile. Des femmes qui avaient dénoncé des pénétrations digitales effectuées lors de séances de « bioénergie ». La cour d’assises a également reconnu la dérive sectaire de son activité en le déclarant coupable d’abus de faiblesse. Elle a enfin estimé que l’infraction de travail dissimulé était constituée.
Il ne fera pas appel. Thierry L., qui avait prononcé une dernière prière à la Vierge Marie avant que la cour ne se retire pour délibérer, semble avoir accueilli le verdict mesuré avec sérénité, se préparant à sa première incarcération. Selon son avocat, Me Frédéric Zajac, qui avait plaidé une pratique consentie par les parties civiles, concernant des faits dont les plus anciens remontaient à dix-sept ans, Thierry L. ne fera pas appel de la décision…La procédure a débuté il y a sept ans, c’est long et difficile pour elles, comme cela l’a été également au cours de l’audience », confie Me Picotin-Gueye, avocate d’une des parties civiles.
Les victimes «ont découvert qu’elles n’étaient pas isolées». « La décision de culpabilité et la peine d’emprisonnement étaient importantes pour elles parce qu’elles ont vraiment vécu dans une prison mentale, reprend-elle. L’audience leur a également permis de voir d’autres victimes, et de retrouver le même système, le même processus, la même exigence de rompre avec leur famille. Elles ont découvert qu’elles n’étaient pas isolées. Les familles se retrouvent peu à peu. » L’enquête des gendarmes avait débuté fin 2012, à la suite du recueil de plusieurs témoignages de femmes décrivant les consultations dans les locaux de Moisselles. Comme la séance d’écoute pendant laquelle la personne raconte son enfance et ses rêves, puis celle de bioénergie, qui nécessite que les femmes se déshabillent. Viennent ensuite le massage et les exercices suspects, les palpations. Les plaignantes décrivaient enfin le débriefing au cours duquel Thierry L. avait une emprise mentale. Certaines victimes ont fréquenté longtemps et avec régularité le coach conjugal. L’une d’elles a suivi des séances toutes les semaines pendant cinq ans. Elle y a consacré plus de 12 000 euros à raison d’une cinquantaine d’euros la séance.
Montpellier : la fausse psy usait de méthodes sectaires pour dépouiller ses clients
Le Parisien, 10 novembre 2019. Par Julien Constant. C’est une fausse psychothérapeute qui a dépouillé une cinquantaine de personnes vulnérables depuis plus d’un an en utilisant les mêmes méthodes qu’une secte. Cette femme de 63 ans a été mise en examen, jeudi à Montpellier, pour escroquerie et abus de faiblesse avant d’être écrouée. L’histoire commence en novembre 2018, lorsque la Sûreté départementale de l’Hérault et l’office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) sont chargés de mener les investigations sur les activités de Simone. « Depuis plusieurs années, de nombreuses personnes se sont manifestées auprès de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires ( MIVILUDES ) pour dénoncer les pratiques douteuses de cette sexagénaire qui se présentait comme psychothérapeute et somatothérapeute », explique une source proche du dossier. En fait, cette femme déjà connue des services de police n’a aucun diplôme et, sur sa page Internet, elle se dit spécialiste du toucher thérapeutique pour débloquer les tensions, affichant des compétences dans toutes les disciplines du genre : Shiatsu, réflexologie plantaire, rêve éveillé etc. Les enquêteurs ont rapidement découvert qu’elle ne déclarait pas ses revenus. Et surtout, qu’elle était aidée par son conjoint et quatre autres femmes pour mettre en place une stratégie destinée à dépouiller des gens vulnérables psychologiquement qui poussaient la porte de son cabinet… « Elle leur proposait des stages très coûteux qu’elle animait elle-même et usait de son influence pour accélérer la désocialisation de ses patients. Elle les coupait de tout lien d’amitié et avec leurs familles afin de mieux parvenir à ses fins », précise une source proche de l’affaire. Les enquêteurs, épaulés par le GIR (groupe d’intervention régional) du Languedoc ont surveillé et écouté les escrocs durant de nombreux mois. Ils sont parvenus à identifier une cinquantaine de victimes depuis 2013. Mais seule une dizaine a été entendue, pour lesquelles le préjudice s’élève à 120 000 euros. La fausse praticienne, son époux et ses quatre complices, âgés de 38 à 65 ans, ont été arrêtés mardi dernier à Montpellier. Lors des perquisitions les forces de l’ordre ont mis la main sur 19 000 euros en espèces au domicile d’une des complices. 4000 euros ont été saisis sur le compte bancaire du couple. Leur Audi Q3 a aussi été saisie. Les six suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux de la Sûreté. La fausse psychothérapeute a reconnu du bout des lèvres en tentant de minimiser l’ampleur de ses méfaits. Son époux a été mis en examen mais il a pu recouvrer la liberté sous contrôle judiciaire. Les quatre complices ont été laissées libre à l’issue de la garde à vue. La suite des investigations s’avère déjà longue car les policiers devront entendre une centaine de victimes et le montant du préjudice pourrait atteindre le million d’euros.
Le magnétiseur du Lot, interdit à vie d’exercer la médecine, s’était reconverti comme ostéopathe
La Dépêche, 07/11/2019 – Le couple Vignola, domicilié à Villeneuve-sur-Lot, était ce jeudi au tribunal de Cahors pour l’affaire du magnétiseur lotois condamné, puis devenu ostéopathe. Il devait être à nouveau jugé pour exercice illégal de la médecine… Valérie et Jean-Marie Vignola aimeraient enfin tourner la page de la douloureuse affaire qui a entraîné la condamnation de Michel Bousquet, par la cour d’appel d’Agen, en septembre 2015, à 2 ans de prison avec sursis, puis à l’interdiction à vie d’exercer la profession de magnétiseur et toute forme d’acte médical. Il n’en a pas les compétences, ni les diplômes. Michel Bousquet utilisait en outre ses prétendus dons à des fins mercantiles sans déclarer les revenus qui provenaient de ses « consultations. » En 2009, ce magnétiseur affirmait que ses dons lui avaient permis de guérir la petite Laura Vignola du cancer dont elle souffrait. La fille de Valérie et Jean-Marie Vignola n’avait que 7 ans lorsqu’elle a hélas succombé à la maladie.
Eau de Javel, secte et charlatans : les dessous du MMS, traitement soi-disant miracle de l’autisme (VIDEO)
Franceinfo – COMPLÉMENT D’ENQUÊTE / FRANCE 2 télévisions, 12/12/2019. En attendant que la médecine progresse sur l’autisme, des traitements soi-disant miracles font leur apparition sur les réseaux sociaux. Le plus inquiétant s’appelle MMS, pour “Miracle Mineral Solution“. Une “solution minérale miracle” à base de dioxyde de chlore… “Complément d’enquête” a cherché à savoir ce qui se cache derrière ce remède à l’eau de Javel. L’autisme, trouble complexe du comportement, toucherait 700 000 personnes en France. En attendant que la médecine progresse, des remèdes soi-disant miracles font leur apparition. Le plus inquiétant : le MMS, pour “Miracle Mineral Solution”, “solution minérale miracle”. A base de dioxyde de chlore, il est censé soigner l’autisme en détruisant les parasites de l’intestin. En réalité, ingérer ce produit revient à boire de l’eau de Javel, alertent les autorités sanitaires européennes et américaines. A l’origine du MMS, l’Eglise Genesis II, fondée par l’Américain Jim Humble. Loin d’être médecin, “c’est un ancien scientologue“, explique une maman d’enfants autistes qui mène un combat contre ce “remède de charlatan”. Son Eglise serait plutôt une secte, qui prétend soigner l’humanité à coups d’eau de Javel. “Complément d’enquête” a cherché à rencontrer l’un de ses “évêques”, à une heure de Dublin. En pleine campagne, la fameuse Eglise ressemble… à une casse automobile. L’homme se fait prier, puis propose une interview… à 10 000 euros de l’heure. Le magazine n’a pas donné suite. Mais la plus grande porte-parole du MMS est une autre maman d’enfant autiste, ancien agent immobilier. Aujourd’hui, elle prétend sur son site internet que “l’autisme est curable” grâce à ce “traitement sans danger”. Et propose des consultations à 120 dollars de l’heure ainsi qu’un protocole qui consiste à ingérer du dioxyde de chlore plusieurs fois par jour pendant des mois. En 2019, Amazon a retiré son livre de la vente. YouTube a supprimé les vidéos de promotion du MMS. Mais sur les réseaux sociaux, le pseudo-remède continue de faire des adeptes… Extrait de “Autisme : voyage vers l’inconnu”, un reportage à voir dans “Complément d’enquête” le 12 décembre 2019.
Une femme gourou condamnée à trois ans de prison ferme en appel
Le Parisien avec AFP, le 22 novembre 2019 – Elle avait appelé sa secte « La ferme des deux soleils ». Luce Barbe, une femme de 56 ans, a été condamnée par la cour d’appel de Besançon à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis et mise à l’épreuve, a-t-on appris ce vendredi auprès du greffe. Cette femme gourou avait été interpellée par les gendarmes à Mauron (Morbihan), en janvier, alors qu’elle était en fuite. Luce Barbe avait disparu quelques jours avant son procès de première instance, en octobre 2018 devant le tribunal correctionnel de Vesoul. À l’époque, elle avait été jugée par contumace et condamnée à 5 ans de prison ferme, la peine maximale pouvant être prononcée pour ces faits…
La cour d’appel l’a reconnue coupable d’avoir abusé de la faiblesse de personnes en état de sujétion psychologique, mais elle n’a pas retenu le chef de « travail dissimulé ». Entre 2009 et 2012, une vingtaine de personnes ont travaillé dans une ferme à Servance (Haute-Saône) sous la direction de Luce Barbe, sans être rémunérées. Elle avait basé son activité sur « le retour à la nature » en ayant recours à l’agriculture biologique. Certaines de ses victimes ont eu recours à des thérapies payantes auprès de la gérante. « Les investigations ont permis d’associer les agissements du groupe à des dérives sectaires fondées sur la manipulation mentale et centrées autour d’une seule personne », avait indiqué le procureur de Vesoul de l’époque, Jean-François Parietti. Selon des plaignants, Luce Barbe faisait naître un fort sentiment de culpabilité chez ses patients et les poussait ensuite à se « purifier » grâce à un discours ésotérique. Certaines des victimes sont toujours en thérapie dix ans plus tard. « Elle nous a détruits, on aurait pu aller au suicide collectif », a confié l’une des victimes à la barre, en 2018.
Thierry Casasnovas se défend d’être un psychopathe et nous appelle à résister à nos peurs inconscientes
Le Parisien– Par Elsa Mari – Le 8 octobre 2019. Dérives alimentaires : «Ma sœur est décédée, elle s’est fait embarquer dans le sectarisme» – Jeûner pendant 21 jours pour soigner une tumeur, parfois jusqu’à y perdre la vie. Nous avons recueilli les témoignages d’hommes et de femmes qui ont été abusés par des «gourous» de l’alimentation. La dernière fois que Michel R. a vu sa sœur, c’était à Noël 2017. Carole voulait qu’il fasse un jeûne de vingt jours avec elle. Il a refusé. Ils se sont disputés. Puis il a eu de ses nouvelles le 12 mars 2018. Un coup de fil de l’hôpital de Lille. « Votre sœur est totalement déshydratée, il n’y a plus de signe vital au niveau de ses organes. On n’a plus d’espoir. » Ce jour-là, à 23h57, Carole, 63 ans, souffrant d’hyperthyroïdie aiguë, est décédée après une semaine de jeûne, le deuxième, à l’Institut PranaHvital, centre de naturopathie dans la Somme. « On lui répétait que stresser ses organes la ferait guérir. Forcément, la promesse était belle », s’exclame Michel, en colère. Deux jours avant sa mort, son compagnon, la trouvant en très mauvais état, avait prévenu P., l’organisateur du stage. Ce n’est que le lendemain que ce pharmacien naturopathe l’emmène en voiture, mourante, à l’hôpital. Contrairement à ce que lui avait dit sa sœur, ce jeûne n’était pas encadré médicalement. « C’est comme les gens qui boivent ou jouent, ils mentent », lâche Michel, triste. Jamais il ne pensait qu’elle irait si loin. « Au début, elle était dans le crudivorisme puis elle est allée jusqu’au jeûne de longue durée. C’est simplement quelqu’un qui s’est fait embarquer dans le sectarisme ». Il n’a pas porté plainte à cause d’un conflit familial. Mais a fait un signalement à la Miviludes. Joint, le pharmacien précise que, « trouvant Carole très fatiguée à son arrivée au centre, où elle venait souvent, il ne lui a pas recommandé de jeûner mais de boire des jus de légumes. On ne sait pas de quoi elle est décédée. » Selon le Parquet d’Amiens, une enquête pour « homicide involontaire » et « abus de faiblesse » est toujours en cours.
Marie a jeûné pendant 21 jours – Son journal de bord a gardé la trace de son calvaire. 1er jour, palpitations, 8e jour, nuits agitées, griffonne Marie (NDLR : le prénom a été changé), à bout de forces. Pourtant, ce jeûne de 21 jours, c’est elle qui l’avait voulu en juillet 2017, au cœur de cette grande ferme de « l’Oasis de Lentiourel », 35 ha perdus dans l’Aveyron. Un processus « pranique », c’est-à-dire fondé sur la croyance que l’on peut vivre de lumière, sans se nourrir. Une « dérive sectaire » selon la Miviludes qu’elle décrit comme extrêmement dangereuse. « Je ne savais pas ce que c’était mais un ami m’a proposé d’y aller », confie Marie, la cinquantaine, atteinte d’une tumeur de l’hypophyse, une glande du cerveau. « Je ne pensais pas guérir mais au moins stabiliser sa progression. » Sa première opération en 2014 a été d’une « douleur épouvantable ». Alors, quand les médecins évoquent une deuxième intervention, Marie cherche à tout prix une alternative. En bonne santé, elle avait déjà fait plusieurs jeûnes, une fois de 10 jours. Confiante, cette femme de 50 kg se lance, remplit un questionnaire détaillé, paye 600 euros. Et la voilà au milieu d’un groupe de 40 participants. Quelques chambres individuelles, un dortoir, un camping. Deux réunions de discussion par jour avec l’animateur, sinon rien, aucune activité, « ni cadre médical ». Très vite, Marie ne se sent pas à l’aise, décrit une « diabolisation de la nourriture, c’était dogmatique ».
«Beaucoup de souffrance et de soumission» – Au fil des jours, chacun perd ses forces. Et la salle de réunion s’éclaircit. « Quand je demandais où étaient les autres jeûneurs, on me rembarrait, personne ne s’en souciait. » Les malaises s’enchaînent. Marie, elle, n’arrive plus à poser le pied à terre sans étirer ses jambes raidies par les crampes. « Il y avait à la fois beaucoup de souffrance et de soumission ». A côté, Matthieu, un voisin qui vit alors dans une roulotte sur ce même lieu, assiste, effaré, à ce spectacle « de zombies qui marchent au ralenti, la bouche ouverte ». Le 17e jour, Marie apprend lors de la réunion matinale que l’un des participants, « qui était cardiaque », présent avec sa femme lors du stage, est décédé dans l’ambulance l’emmenant à l’hôpital. « J’étais horrifiée. J’étais sûre que le stage allait s’arrêter. Mais non ! Rien ! L’animateur a juste dit qu’il avait quitté son corps et que c’était son choix. » Joints, les gérants du site qui ont accueilli le stage confirment cette mort : « On ne peut pas être tenus responsables. Ce monsieur était cardiaque et il nous avait dit que son médecin était d’accord. » L’animateur N., que nous avons joint, affirme que « ce décès n’est pas lié à la pause alimentaire qu’il pratiquait ».
«C’était de la non-assistance à personne en danger» – Après ce choc, pourquoi Marie est-elle restée ? « Je voulais savoir si ma tumeur allait diminuer, c’était une réponse extrême à un cas extrême », estime-t-elle. Au bout de 21 jours, les trois quarts des participants ont cassé le jeûne ou abandonné. Marie, le corps décharné, ne pèse plus que 35 kg pour 1m62. De retour chez elle, elle boit un jus de pomme, sur les conseils de l’animateur, et fait un malaise. Elle deviendra ensuite boulimique pendant deux ans. « C’était terrible, j’avais toujours peur de manquer de nourriture. » Aujourd’hui, sa tumeur continue de grossir. « Je reste persuadée que le jeûne est bon de temps en temps mais ce stage, c’était de la non-assistance à personne en danger. Il faut les dénoncer. Tous les jours, je pensais que j’allais mourir. » Selon le Parquet de Rodez, l’enquête de la gendarmerie sur le décès du participant a été classée sans suite, l’autopsie n’ayant pas conclu à une mort suspecte. Le même stage a eu lieu en juillet.
«Une armée de fanatiques me culpabilisait» – Dominique, devenue crudivoriste sous l’impulsion de Thierry Casasnovas. A force d’entendre ses amis louer Thierry Casasnovas et son crudivorisme, Dominique, ancienne professeure de dessin de 62 ans à l’époque, décide de suivre ses recommandations. En 2017, elle se met à manger uniquement des fruits et légumes crus. Des noix, des avocats, des bananes, du chou chinois. Peut-être que ce changement alimentaire lui permettra de guérir naturellement sa bipolarité. « Je n’avais rien à perdre », raconte Dominique, lassée des antidépresseurs. Au début, elle perd du poids, renoue avec le sport, se sent belle. Mais au fil du temps, ses cheveux blonds commencent à tomber. Ses dents, déjà abîmées, lui font mal. Alors, elle cherche du soutien dans les groupes Facebook. « A chaque fois, on me disait, c’est normal, c’est la détox. Pour tes dents, mets de l’huile de coco, elles repousseront ». Mais ses questions embarrassantes lui valent d’être exclue des groupes. « Une armée de fanatiques me culpabilisait, en disant c’est ta faute ! Pourquoi tant de prosélytisme ? C’est comme une secte. » Après 17 kg perdus en un an et demi, Dominique, sous-alimentée, stoppe tout. Avec du recul, elle réfléchit à porter plainte pour abus de faiblesse. Et regrette de s’être laissée convaincre. « Mais vous savez, quand vous êtes mal, vous n’êtes plus en état de choisir. »
Australie : un enfant diabétique meurt des suites d’une pseudothérapie orientale.
28.11.19 RIES. La médecine est un poison, la médecine occidentale ne peut pas te guérir. C’est ainsi que Hong Chi Xiao, pseudothérapeute australien, a été très clair lorsqu’il s’est agi de diagnostiquer le problème de santé d’un enfant, selon la mère lors du procès sur la mort de l’enfant. Les parents et la grand-mère ont été disculpés de l’accusation d’homicide involontaire, mais pas le guérisseur, qui vient d’être condamné pour la même accusation. Paida lajin : c’est le nom de la méthode de guérison supposée appliquée par Xiao, une thérapie basée sur le battement de mains ouvertes sur la peau du patient alors que le patient doit adopter plusieurs positions pour étirer ses muscles. Selon l’essai, l’enfant de six ans s’est plaint à ses parents de la lassitude d’avoir à recevoir quatre injections d’insuline par jour, et les adultes ont décidé de placer l’enfant dans un des ateliers de guérison “médicaux” de paida Lajin à Sydney. L’agonie : là, le médicament a été retiré et ils ont commencé à frapper son corps pendant plusieurs séances. Le quatrième jour, malgré le fait qu’il ne pouvait ni parler ni ouvrir les yeux, les participants ont continué à le gifler pour le tenir éveillé et continuer la thérapie. Le lendemain, l’enfant a commencé à vomir une substance noire et a eu des convulsions. Il mourait d’acidocétose diabétique, une accumulation d’acides dans l’organisme due à un manque d’insuline. Le groupe a laissé le garçon allongé dans une chambre d’hôtel et bientôt il est mort. Une thérapie déjà célèbre dans les chroniques d’événements : le même charlatan, qui vit maintenant en Californie, est en attente de la résolution d’un autre procès ouvert en 2016 pour la mort d’une femme britannique. Selon son fils, et à cause de la peur des aiguilles, sa mère cherchait des thérapies alternatives pour traiter son diabète depuis 11 ans. D’autres thérapeutes ont également été récemment condamnés pour homicide involontaire, dont un aux États-Unis pour le décès d’un garçon de 13 ans dont l’insuline a été remplacée par de l’huile de lavande et un autre cas d’un mineur italien dont les parents ont consenti à ce que l’otite de son fils soit traitée par homéopathie. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) est la dernière arme du ” soft power ” de la Chine : c’est ce que titrait le South China Morning Post, un quotidien anglophone de Hong Kong appartenant au groupe Alibaba, qui s’enorgueillissait des bons chiffres du secteur. Selon les chiffres du chef adjoint de la Commission chinoise de la santé, l’industrie pharmaceutique dans le cadre de la MTC a augmenté de 20% au cours des cinq dernières années, et sa dernière estimation l’a estimé à plus de 100 milliards d’euros, un tiers de toute la production nationale de médicaments. A la recherche de l’identité nationale : ce qui est encore plus grave, c’est que cette croissance de l’industrie de la MTC est conforme aux plans du gouvernement, comme Xi Jinping l’a récemment exprimé après sa décision de réduire les exigences de licence et l’ouverture des hôpitaux dans le cadre de ces pratiques. Le pays a décidé que la concurrence de la médecine scientifique, associée à l’Occident, est trop coûteuse, et encourager l’utilisation des thérapies alternatives réduit les dépenses de santé par habitant et permet de se pencher sur la prétendue unité ethnique qu’ils utilisent comme épine dorsale du pays. L’officialisation de la pratique : au début de l’année, l’OMS a décidé d’inclure des remèdes ancestraux et non scientifiques typiques du jargon de la MTC dans sa nouvelle classification des maladies, au désespoir des multiples voix scientifiques. Beaucoup blâment l’ancienne directrice de l’OMS, Margaret Chan, qui a dirigé l’OMS jusqu’en 2017 et entretenait des liens étroits avec la Chine, pour ce geste. (Deepl traduc.) Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad – Nº 707 28 nov. 2019 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas – Rede Ibero-americana de Estudo das Seitas
Dans le Lot : le magnétiseur qui prétendait guérir le cancer rattrapé par la justice
ladepeche.fr 10/08/2019 – Le magnétiseur de Montdoumerc dans le Lot prétendait, en 2009, avoir réussi à guérir la petite Laura Vignola par simple imposition des mains. La fillette atteinte d’un cancer avait fini par succomber à cause de la maladie. Condamné en 2014, il prodigue des séances d’ostéopathie aujourd’hui et est convoqué au tribunal. Exercice illégal de la médecine. Cette seule phrase fait froid dans le dos. Mais lorsqu’elle est associée à une cruelle réalité et surtout à la mort de la fille de Valérie et Jean-Marie Vignola en 2009, ces mêmes mots font encore un mal terrible à ce couple domicilié à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Michel Bousquet, l’ex-magnétiseur au cœur de ce dossier qui revient sous les feux de l’actualité vit, quant à lui, à Montdoumerc dans le Lot. Il avait été condamné en première instance à Cahors, en mai 2014, à 8 mois de prison avec sursis puis à l’interdiction d’exercer son activité de magnétiseur pendant 5 ans. Sa peine avait été ensuite alourdie par la cour d’appel d’Agen en septembre 2015 où il avait finalement écopé de 2 ans de prison avec sursis. Une peine assortie d’une interdiction à vie d’exercer la profession de magnétiseur. En 2009, Michel Bousquet avait convaincu les époux Vignola qu’il était en capacité de guérir leur petite Laura alors atteinte d’une tumeur au cerveau. Convaincu, au point de leur faire stopper les soins traditionnels préconisés par leur neurochirurgien. Ce spécialiste n’a pu, hélas, que constater des dégâts irréversibles dans le cerveau de la fillette. Laura Vignola a quitté ce monde à l’âge de 7 ans. Désespérés, ses parents avaient tout tenté pour la sauver…Nouveau rebondissement dans ce dossier cette année : « Nous avons fait un signalement auprès du procureur de la République de Cahors, grâce à l’aide de la chaîne NRJ 12 qui est allée chez Michel Bousquet en caméra caché. Cette fois, il exerçait en tant qu’ostéopathe. Il a été interpellé et entendu par les gendarmes. Il est convoqué le 7 novembre 2019 à 8h30 au tribunal correctionnel de Cahors pour travail dissimulé et exercice illégal de la médecine. Ceci malgré l’interdiction à vie dont il a écopé » précise Jean-Marie Vignola. « En 2009, ce magnétiseur avait même été jusqu’à affirmer à notre fille ”Je t’ai guérie” », rappelle avec beaucoup d’émotion et de colère le père de Laura. Il se souvient même que Michel Bousquet lui avait demandé « d’écrire à Roselyne Bachelot (ministre de la santé de l’époque) pour lui annoncer que Laura était tirée d’affaire » s’exclame-t-il face à cette sordide tentative de coup de pub qui fait encore l’effet d’un coup de poignard dans le cœur de ce couple. « Nous savons que d’autres témoins sont actuellement entendus » concluent Valérie et Jean-Marie Vignola qui se sentent épaulés dans cette affaire. Épaulés et compris.
Contacté par nos soins, Michel Bousquet n’a pas donné suite à nos différents appels. Lors de l’audience en 2014 au tribunal correctionnel de Cahors, dans ce lourd dossier où 115 personnes ayant fréquenté son cabinet, ont été entendues… Il prétendait qu’il « faisait du bien aux patients » et agissait en posant ses mains sur leurs genoux ou en utilisant un pendentif en guise de pendule. Sur un ton très grave, la présidente du tribunal, Béatrice Alemendros, avait résumé… « Vous avez conseillé plusieurs d’entre elles d’interrompre les médicaments, car il ne fallait pas faire confiance à la médecine » lançait-elle alors au magnétiseur. « Autrefois, on les appelait des sorciers, des oracles ou des devins. Aujourd’hui, on les surnomme des charlatans. Nous avons ici un véritable escroc » déclarait Maître Gonelle, avocat de la famille, tandis que Maître Soulem défendait son client en dénonçant « un procès en sorcellerie. »…
Essai clinique “sauvage” : qui est le professeur Joyeux, au coeur de la polémique ?
Coline Vazquez, L’Express, 20/09/2019 – Le professeur Henri Joyeux, vice-président controversé du Fonds Josefa, en novembre 2017
Ce cancérologue radié par l’Ordre des médecins est connu pour ses positions anti-vaccin et ses liens avec des personnalités controversées. Professeur reconnu, reconverti en spécialiste de l’alimentation, militant anti-vaccin radié de l’Ordre des médecins, Henri Joyeux fait une nouvelle fois les gros titres des journaux. Le cancérologue, adepte des polémiques, a mené un “essai clinique sauvage” sur au moins 350 malades atteints de Parkinson ou Alzheimer, a dénoncé l’Agence du médicament (ANSM) jeudi. Au sein du fonds Josefa dont il est le vice-président et avec le professeur Jean-Bernard Fourtillan, il affirmait soigner les patients grâce à des patchs issus d’une “découverte essentielle” sur “le système Veille-Sommeil”, faite par son acolyte. Leur objectif : les commercialiser “courant 2020”. Mais l’ANSM a mis fin à cet essai illégal et saisi la justice. Les faits reprochés n’ont “rien à voir avec un essai clinique”, s’est brièvement défendu le professeur, déjà désavoué par une large partie de la communauté scientifique pour ses positions controversées…À 74 ans, ce n’est pas la première fois qu’Henri Joyeux fait parler de lui. Le scientifique aime donner son opinion, une activité à laquelle il s’adonne régulièrement lors de conférences. Il y aborde de nombreux thèmes, souvent très éloignés de son champ de compétences premier : le cancer et la chirurgie viscérale. Le professeur honoraire de la faculté de Médecine-de l’Université-de-Montpellier est devenu un adepte du lien entre santé et alimentation. Dans l’un de ses nombreux ouvrages, Guérir enfin du cancer, oser dire quand et comment, il affirme “dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas”. De même, dans Changer d’alimentation (2016), il explique comment “stopper les symptômes de nombreuses maladies” avec “les bons aliments”. Mais là n’est pas son seul combat.
Essais cliniques “sauvages” : des “patchs” vendus 1500 euros à des patients
Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 23/09/2019 – La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a affirmé lundi avoir reçu “trois signalements, entre novembre 2018 et février 2019”. Des “patchs” étaient vendus 1500 euros à des patients victimes des essais cliniques “sauvages” pratiqués dans une abbaye près de Poitiers. C’est ce qu’a affirmé ce lundi la Miviludes (instance de lutte contre les dérives sectaires), confirmant une information du Parisien…
Parents condamnés à deux ans de prison pour ne pas l’avoir fait soigner leur fille Eleonora
Republica.it – 20 juin 2019, par ENRICO FERRO – En 2015, la fille avait contracté une forme grave de leucémie…Padou, Italie : condamné à deux ans d’emprisonnement pour avoir permis (ou peut-être même induit) à leur fille mineure atteinte de leucémie de refuser la chimiothérapie. Eleonora Bottaro, qui en 2015 avait encore 17 ans, a été traitée, avec le consentement de Lino et Rita Bottaro, ses parents, avec la méthode Hamer dont ils étaient adeptes : vitamines et cortisone. En quelques mois, la fille, qui aurait pu probablement être sauvée, est morte… Selon le procureur adjoint Valeria Sanzari, qui a immédiatement enquêté sur la mère et le père pour homicide involontaire aggravé par la prévisibilité de l’événement, la jeune fille n’a jamais été en mesure de construire sa propre liberté de choix de soins, étant toujours surprotégé et “mise sous influence mentale”(Plagio) par les parents. Ils n’ont pas soigné leur fille morte d’une leucémie, leurs parents accusés d’homicide involontaire… (Deepl traduc.) https://www.repubblica.it/cronaca/2019/06/20/news/padova_rifiuta_chemio_genitori_condannati-229234796/?fbclid=IwAR0PWMM_h8xOeiMcnC54N4O2UAKqOvzFUESn8Jy8iU3blQ2TLVMXPdagitA
Vente de traitements « alternatifs », de livres, de DVD… Le business de l’antivaccination
Par Damien Leloup – Le Monde -29 mars 2019… Le mouvement « antivax » est-il un commerce comme les autres ? Ironiquement, pour un mouvement qui prétend souvent dénoncer les vaccins comme la création rémunératrice d’un lobby pharmaceutique, l’opposition aux vaccins peut aussi rapporter de l’argent. Une poignée d’entreprises et d’« experts » cherchent depuis plusieurs années à rentabiliser la méfiance à l’égard des vaccins, en utilisant tous les outils qu’offre le Web. Le sujet, très polarisant, est une source de trafic pour des sites « d’information » qui cherchent à rentabiliser leurs visites par la publicité. Le groupe Facebook« Vaccins, alternatives, protection et défense des enfants en France ! » (dix mille membres, anciennement « Non aux nouveaux vaccins »), qui dit « refuser de donner [ses] enfants comme cobayes à la science pour le profit des lobbys pharmaceutiques », est ainsi administré par « Esprits Libres Inspiration ». Cette dernière page est elle-même l’émanation d’un site, Esprits libres, qui fait partie d’un réseau de sites qui attirent des visiteurs en diffusant, sur les réseaux sociaux, des articles mensongers et « attrape-clics ». Ces sites se financent ensuite en affichant de la publicité sur leurs pages… La méfiance à l’égard des vaccins sert aussi d’accroche pour des sites d’e-commerce dans la mouvance des « médecines douces ». Comme Santé Nature Innovation, qui publie des articles contre la « vaccination forcée », et propose à ses lecteurs de s’abonner à des newsletters gratuites ou payantes. Le site est édité par l’entreprise SNI, établie en Suisse, qui vend aussi des compléments alimentaires et des produits « naturels ». SNI a été sévèrement épinglé fin 2017 par Que choisir pour ses prétendus remèdes miracles et ses pratiques commerciales ultra-agressives. De nombreux autres sites consacrés aux « médecines alternatives » ou naturelles, qui publient des articles très critiques sur la vaccination obligatoire ou niant l’efficacité des vaccins, vendent également des extraits de plantes, des huiles essentielles, des livres ou des accessoires de cuisine – voire proposent des stages payants, comme l’association Régenère, ou des services de consulting et de « communication mieux-être », comme Prévention Santé.
Guérisseurs : des vertus indéniables et de nombreuses dérives
La Provence 04/04/2019 – Par Delphine Tanguy et Sophie Manelli. Les thérapies alternatives sont en plein boom. Pour des millions de Français, elles ont des vertus indéniables. Les dérives existent pourtant. Et certaines inquiètent… les méthodes de développement personnel, les médecines alternatives ont le vent en poupe : en France, 400 thérapies “parallèles” et 150 salons annuels leur sont dédiés. Magnétiseurs, aromathérapeutes, kinésiologues, acupuncteurs, spécialistes du reiki ou de la sylvothérapie : on estime que 35 % des Français y ont déjà recours (50 % si l’on inclut l’homéopathie). Ce qui pousse ces patients de tous les milieux à consulter hors du système de soins traditionnel ? Une méfiance accrue envers la médecine conventionnelle, alimentée par les récents scandales sanitaires (Mediator, Levothyrox, Depakine), dopée par la presse féminine, mais aussi les influents “gourous” 2.0 de ces thérapies. On a vu ainsi le célèbre Youtubeur Thierry Casasnovas, chef de file du crudivorisme, prendre part à la récente campagne anti-vaccins… En France, la mission interministérielle a ainsi relevé des cas de patients décédés pour avoir abandonné leur traitement pour se tourner vers la seule médecine alternative…
Les signalements de dérives explosent – Certains proposent de soigner le cancer avec du jus de citron, du bicarbonate de soude, de l’huile de lin ou des cures de jus de légumes. D’autres d’accéder à un mieux-être par le jeûne total, le nettoyage de notre “structure électromagnétique” ou… l’auto-guérison. Avec plus de 400 thérapies parallèles, le secteur de la santé et du bien-être est devenu “le premier secteur de signalements de dérives sectaires”, pointe avec inquiétude Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes (1), à Paris. Ce que confirme, à Marseille, le Gemppi (2) : “Sur 1200 demandes d’aide en 2018, plus de la moitié portait sur des médecines non conventionnelles. Il y a 15 ans le religieux était à égalité.” Proposées par des groupes structurés comme par des auto-entrepreneurs isolés, “psychothérapeutes” autoproclamés, ces médecines parallèles présentent “une dérive thérapeutique qui devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée, précise Anne Josso. Il faut toujours s’alerter lorsqu’on nous pousse à rompre avec nos proches, à abandonner un traitement médical. Il faut faire attention aux gens qui disent être détenteurs d’un secret, d’une solution miracle et exclusive qu’ils vont vous révéler”. Didier Pachoud, président du Gemppi… se souvient d’un naturopathe “qui, tenant cabinet à Marseille et Valence, accompagnait un malade du cancer en phase terminale et lui interdisait les antalgiques, se contentant de passes magnétiques pour le “guérir”.” L’argument-massue ? “Si vous souffrez, c’est justement le signe que ça fonctionne…” Ces faux médecins n’ont pas attendu la Loi Santé pour tirer parti des avancées technologiques : consultations par SMS, par Skype, sur Whatsapp… “Même seule, une personne peut ainsi suivre un grand nombre de patients. Et opérer une intrusion permanente dans l’existence des plus vulnérables”, décrit Anne Josso. Mais le jackpot, c’est aussi “les stages, les formations, très coûteux. Ce marché-là est énorme”, auprès de victimes en majorité CSP +, séduites par un discours new age élaboré, toujours axé sur la santé. À Marseille ou dans le Vaucluse, une association comme Terre de ressources diffuse ainsi toute l’année des propositions de s’initier à la “dynamique matricielle” auprès d’un mystérieux “professeur” Aziz El Amrani Joutey, que l’on croise aussi régulièrement à.… la Maison du bâtiment, sur le boulevard Michelet, à Marseille. Le lieu accueille en effet le dimanche de nombreuses conférences ésotériques. “Certains charlatans vont jouer sur un discours pseudo-scientifique, d’autres sortent la carte du complot, note encore la Miviludes. Ils savent surfer sur les peurs d’une époque. “Didier Pachoud y voit “un retour au paganisme archaïque, primitif”. Il est parfois dispensé par de vrais médecins : ainsi, la méthode Kovacskic, populaire au Brésil, qui “guérit” le cancer avec… un fer en U et une médaille, a donné lieu à des conférences à Carnoux. “C’était très bien enrobé scientifiquement. J’ai saisi l’ordre des médecins et l’ARS, ils ont immédiatement mis en garde ces “professeurs”, qui ont fait leurs valises pour aller “guérir” ailleurs…” Dénoncer ces dérives thérapeutiques reste cependant délicat : pour avoir décrit, lors d’une conférence donnée en 2018 à Marseille, des pratiques “déviantes” recommandées par des médecins anthroposophes (comme le refus des vaccins), Grégoire Perra, lui-même “repenti” de cette doctrine, est aujourd’hui poursuivi en “diffamation”. Son procès aura lieu fin mai, à Strasbourg.
(1) Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, https://www.derives-sectes.gouv.fr.
(2) Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu : 06 98 02 57 03 et gemppi@wanadoo.fr
Access Bars Consciousness : les documents secrets
L’Express – Par Victor Garcia, le 22/03/2019 – L’Express s’est procuré des manuels rédigés par les tenants de cette nouvelle thérapie adressés à leurs futurs disciples-thérapeutes. Des discours troubles et nébuleux mais aussi des abus que de nombreux témoignages dénoncent.
Access Conciousness Bars est une prétendue pratique thérapeutique promettant “une santé et une aisance totale et la joie avec notre corps”, comme les plaquettes promotionnelles le prétendent. Inventée en 1995 par Gary Douglas, un Américain qui a été en relation étroite avec des membres de l’Eglise de scientologie, la pratique est arrivée en France autour des années 2010 et prend de l’ampleur depuis les années 2015. Rien que pour l’année 2019, le site officiel recense plus de 500 classes et évènements en français.
En pratique, il s’agit pour le “thérapeute” de placer ses doigts sur l’un des 32 points situés symétriquement autour du crâne pour “activer” différentes barres : celle de la sexualité, de l’argent, du pouvoir, de la conscience, de la guérison, mais aussi des tunnels de l’espace et du temps, de la “réactivation”, du “toasteur du vieillissement”, etc. Si cette prétendue thérapie ne repose sur aucune étude scientifique sérieuse, elle a en revanche fait l’objet d’une cinquantaine de signalements et témoignages auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) ces deux dernières années. Certains décrivent comment des disciples se sont subitement coupés de leur entourage, d’autres décrivent leur ruine financière après avoir investi des milliers d’euros.
Car s’il suffit d’une seule journée de formation (coûtant généralement autour de 300 euros) pour devenir thérapeute Access Bars, il en faut trois de plus auprès de trois formateurs différents pour devenir “facilitateur”. Un statut qui ouvre alors la voie aux autres niveaux de formation et à de nombreuses spécialisations, devant toutes être renouvelées chaque année grâce à des cotisations et la pratique de différents modules, payant eux aussi. Mais Access Bars ne se limite pas à la pratique des “32 points” d’activation de barres. Ces “soins” s’accompagnent de discours nébuleux, révélés au fils des formations. Les premiers niveaux se contentent bien souvent d’une introduction et de discours, certes ésotériques, mais néanmoins mesurés. Les niveaux plus avancés proposent, eux, des concepts et discours parfois vertigineux, comme en témoignent les documents internes que L’Express s’est procurés…Car l’Américain prétend tout simplement avoir “posé des questions à l’Univers” et avoir reçu, en retour, “des capacités de médium et de canal“, qui lui ont permis d’inventer les “32 points sur la tête que nous appelons maintenant les Bars”. Une information qui “n’existait pas dans cette réalité avant qu’elle ne soit transmise à Gary”.
Un herboriste qui a suggéré d’utiliser de l’huile de lavande à la place de l’insuline, est maintenant emprisonné pour avoir causé la mort d’un jeune garçon
Stéphanie Schmidt – 28 février 2019 – Un herboriste a ordonné à la famille d’un garçon diabétique de 13 ans d’appliquer de l’huile de lavande sur sa colonne vertébrale au lieu d’utiliser de l’insuline. Ce dernier a été emprisonné en Californie après que le garçon soit décédé, suite à des complications d’un diabète de type 1. Timothy Morrow, âgé de 84 ans, a été condamné lundi pour avoir pratiqué la médecine alternative sans autorisation, ainsi que pour avoir suggéré un « traitement » susceptible de causer de graves lésions corporelles à un enfant, voire la mort. Source : Washington Post
Feng shui, bols tibétains, iridologie et 70 autres pseudothérapies
Le gouvernement espagnol dresse une première liste de pratiques sans approbation scientifique
EMILIO DE BENITO – Madrid 1 MAR 2019 – Deux millions d’Espagnols ont remplacé un traitement médical par des pseudothérapies…73techniques ou produits constituent la première liste des pseudothérapies lancées par les ministères de la Santé et des Sciences. En outre, 66 autres seront examinées, a déclaré ce matin les chefs des deux départements, Maria Luisa Carcedo et Pedro Duque, respectivement. En l’absence d’un décret fixant des limites à l’exercice et à la publicité, une campagne d’information (www.coNprueba.es) est la première mesure du plan promis pour combattre les charlatans qui promettent des remèdes ou des médias sans aucune base scientifique.
Quelques-unes des 73 PSEUDOTHÉRAPIES : Analyse somatoémotionnelle, analyse transactionnelle, anges Atlantis, harmoniques, anneau tifar, ataraxie, aura soma, biocybernétique, hème, chirurgie énergétique, coaching transformationnel, constellations systématiques, cristaux de quartz, chromopuncture, bols de quartz, bols tibétains, thérapie par diaphragme, fourche de réglage, acupressure, essences marines, spinologie, fasciothérapie, feng shui, fleurs de l’aube, thérapie aux fruits, gemmothérapie, géobiologie, géochromothérapie, géothérapie, géothérapie, graphothérapie, hydrothérapie du colon, hypnose ericksonienne, homéosynthèse, iridologie, lama-fera, massage babandi, massage en énergie des chakras, massage métamorphique, médecine anthroposophique, médecine mapuche, médecine orthomoléculaire, thérapie métallique, méthode d’orientation corporelleKidoc, méthode Grinberg, numérologie, oxygénation biocatalytique,pierres chaudes, pyramide vastu, plasma marin, posturologie, pranothérapie, psychohoméopathie, guérison psychique, quinton, radiesthésie, renaissance, synchronisation du noyau, sofronisation, sotai, tantra, technique phosphénique, technique métamorphique, technique de massage nimmo, thérapie bioénergétique, thérapie biomagnétique, thérapie de renouvellement de la mémoire cellulaire (cmrt), thérapie florale californienne, thérapie régressive.
Quelques unes des 66 PSEUDOTHÉRAPIES POSSIBLES À ÉVALUER : Etreinte, acupression, acupuncture, aromathérapie, auriculothérapie, ayurveda, biodanza, hippothérapie, Chi-Kung ou Qi-Gong, constellations familiales, chromothérapie, crudivorisme, drainage lymphatique manuel, soins naturistes, Gestalt, hydrothérapie, homéopathie, kinésiologie, kundalini yoga, drainage lymphatique, luminothérapie, macrobiotique, magnétothérapie, massage ayurvédique, massage structurel profond, médecine naturelle chinoise, méditation, moxibustion, musicothérapie, naturothérapie, panchakarma, programmation neurolinguistique, psychothérapie intégrative, chiromassage, réflexologie ou réflexologie plantaire, reiki, respiration consciente intégrative, thérapie du rire, guérison spirituelle active, seitai, shiatsu, sonothérapie, tai chi, Technique Alexander, techniques de libération émotionnelle, thérapie craniosacrale, thérapie de polarité, thérapie florale de Bach, thérapie humorale, vacuothérapie, visualisation, yoga de polarité, équilibre zéro…………………………. (Deepl traduc.) https://elpais.com/sociedad/2019/02/28/actualidad/1551356928_946157.html
Sur les réseaux sociaux, le danger des dérives sectaires liées à la santé
Le Temps – Bruno Lus – 29 mars 2019 – Promotion à tout-va, communautés d’initiés, thérapies étranges… Les géants du web offrent une nouvelle caisse de résonance aux pseudo-sciences et croyances – Niveaux de formation très hétérogènes des praticiens, efficacité non démontrée scientifiquement… Dix ans après leur entrée dans la Constitution fédérale, les médecines complémentaires continuent à susciter de vifs débats, notamment en France, où de nombreux professionnels de la santé ont récemment demandé leur exclusion du champ médical… «On parle de dérive thérapeutique quand la méthode exclut de façon insidieuse les traitements classiques, explique Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes. Elle devient sectaire lorsqu’il est demandé au patient d’adhérer à un nouveau mode de pensée, de changer totalement de comportement et de suivre les seules injonctions du thérapeute gourou.» Avec, bien souvent à la clé, une perte des chances de guérison, mais aussi un préjudice financier, sans compter l’isolement induit par certaines pratiques. …Malgré ses démêlés avec la justice française au début des années 2000 (qui lui avait alors interdit d’organiser des séminaires sur la santé et des séances de thérapie individuelles), le «médecin holistique» Christian Tal Schaller, l’un des instigateurs de la «rirothérapie» et de l’urinothérapie, n’hésite pas à promouvoir, sur sa page Facebook, ses nouveaux ateliers, formations et conférences à ses quelque 8000 abonnés. De même, il invite aussi à le suivre sur sa chaîne YouTube – cumulant plus de 7500 abonnés – où il publie notamment des vidéos sur les prétendues vertus thérapeutiques de l’urine contre le sida… Autre «thérapeute» connu de la Miviludes faisant commerce en Suisse: André Charbonnier. Sa page Facebook comptant 2000 abonnés, ainsi que sa chaîne YouTube (hébergeant une soixantaine de vidéos), servent de relais pour promouvoir sa méthode «Festen», consistant à «se libérer de ses peurs, de sa souffrance et vivre une vie sereine», grâce à la «connaissance du mental, l’auto-hypnose et la mobilisation de l’énergie interne», contre, comme indiqué sur son site, «le prix d’un bon ordinateur»…
Swissmedic qualifie son combat contre les «offres mensongères» et «activités illégales» sur les réseaux sociaux de «travail de Sisyphe». Dans le cadre d’une opération coordonnée par Interpol contre le commerce illégal de produits thérapeutiques, les autorités ont fermé 3671 sites web en 2018. De leur côté, les réseaux sociaux ont récemment décidé de réagir. Leur lutte se concentre sur les théories du complot contre les vaccins…Reste le problème des algorithmes qui enferment les utilisateurs dans une bulle. En 2018, malgré les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), 48 cas de rougeole ont été signalés en Suisse.
Déjà condamné sur la Côte d’Azur et dans les Bouches-du-Rhône, il prétendait soigner la sciatique par un… cunnilingus
Nice Matin. le 06/03/2019 – Francy Casacci se présentait en praticien de médecine chinoise avec la capacité à débloquer les chakras sexuels de ses patientes – Il se présente guérisseur. Déjà condamné à trois reprises, Francy Casacci a écopé ce mardi de quatre ans de prison à Marseille. Caresses intimes, massages douteux et même cunnilingus… Son nom de guérisseur, c’était Raphaël.
En fait Francy Casacci, 44 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Marseille ce mardi après avoir été condamné à trois reprises à Nice, Aix-en-Provence et Grasse. Selon La Provence, il était jugé après les plaintes de “trois jeunes femmes sur lesquelles il aurait exercé ses talents de guérisseur”. Pour six autres plaignantes, il a obtenu des non-lieux. Une seule a eu le courage de venir et de raconter ce mardi à la barre, en larmes, ce qu’elle avait subi. Elle était tout juste majeure et “Raphaël” se serait livré sur elle à divers attouchements : “Il a éteint la lumière pour que je sois à l’aise. Je n’ai pas réagi. Je n’y arrivais pas. J’étais complètement tétanisée”…
Le gourou d’une secte prétend soigner le cancer : Universal medecine
18.03.2019 – Daily Star (UK)- Les croyants d’Universal Medicine, prétendent que les problèmes que nous rencontrons tout au long de notre vie peuvent être causés et liés à des péchés commis par le passé. Le chef de ce groupe controversé prétend pouvoir soigner des pathologies tels que le cancer avec des massages du sein, des manipulations vaginales et des rots…Universal Medicine, créée par l’ancien joueur de tennis Serge Benhayon, possède son siège européen situé dans un B&B à Somerset, en Angleterre. Benhayon – qui prétend être la réincarnation de Léonard de Vinci – enseigne que les victimes d’abus sexuels le méritent à cause des péchés qu’elles ont commis dans leur vie passée et que les autistes sont des dictateurs réincarnés. Il vit aujourd’hui en Australie, et est millionnaire. Il visite deux fois par an le siège britannique de la secte situé dans le village de Tytherington, non loin de ville de Frome. La BBC a parlé à Kasha, la fille d’une membre de Universal Medicine. Elle a déclaré : « J’ai réalisé qu’elle n’était plus ma maman, alors cela a été assez difficile. »…Esther Rockett avait blogué à propos de ses pratiques, affirmant qu’il l’avait touchée de manière indécente lors d’une « lecture ovarienne ». Un jury avait statué en sa faveur. Entre autres, il a été constaté que M. Benhayon s’était livré à des manipulations sexuelles pour gagner de l’argent pour son entreprise, exploitait des patients cancéreux en leur laissant le soin de lui léguer leur testament et persuadait ses disciples de fuir leurs proches qui ne se joignaient pas à sa secte. https://activite-paranormale.net/news/read/15712/Le%20gourou%20d’une%20secte%20pr%C3%A9tend%20soigner%20le%20cancer
Charlatan: il prétend guérir l’autisme avec des compléments alimentaires
Rtbf.be – Samy Hosni – 26 Jan 2019 – Il guérit tout : myopie, maladie de peau, et même cancer ou autisme. Depuis plusieurs mois, un thérapeute s’est installé avec succès en région liégeoise. Le hic : il n’est pas médecin et n’a aucune formation médicale. Sa thérapie est basée sur des théories fumeuses, des vitamines et des cures alimentaires farfelues. C’est une mère d’un enfant autiste qui nous a contactés pour nous signaler son étonnement : ce thérapeute promet en effet une guérison rapide…L’équipe d’On n’est pas des Pigeons a pris rendez-vous et y est allée en camera cachée, en compagnie de cette mère et son enfant autiste. On entre dans un monde étrange, digne d’une secte. On nage en plein délire quand il explique la cause des maladies : pour lui ce sont les vaccins et les « chemtrails ». Ce sont ces fumées blanches qu’on voit parfois dans le ciel, vous savez quand passe un avion et bien ça, c’est du poison qui nous rend malade ! Et pour « soigner » l’autisme, rien de plus simple : des compléments alimentaires et un régime. Une cure drastique pour un enfant de dix ans : plus de gluten, plus de lactose, plus de sucre mais une panoplie de vitamines, du poisson au petit déjeuner. Bonjour les carences. Tout cela sans examiner l’enfant…Et puis on passe au tiroir-caisse 80 euros pour 45 minutes…il conseille notamment sur son site de stopper les chimiothérapies et traitements lourds en cas de cancer. https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_charlatan-il-pretend-guerir-l-autisme-avec-des-complements-alimentaires?id=10118351
Une secte anti-vaccin s’excuse pour son rôle dans l’épidémie de rougeole qui frappe le Japon
22 février 2019 – newsmonkey FR – Une terrible épidémie de rougeole frappe la Planète en ce moment et le Japon figure parmi les pays les plus durement touchés par cette maladie. L’une des causes de cette catastrophe serait la force des croyances religieuses opposées aux vaccins. La secte japonaise Kyusei Shinkyo s’est excusée d’avoir poussé ses adeptes à ne pas se protéger.
Le Japon fait face à la pire épidémie de rougeole de la décennie, titrait jeudi le quotidien national japonais Asahi Shimbun. Au début du mois de février, le pays enregistrait déjà 167 morts des suites de la rougeole. La zone la plus touchée a été la préfecture de Mie, qui déplore 49 morts.
Dans cette préfecture, la plupart des cas seraient liés à Kyusei Shinkyo, un groupe religieux opposé à la médecine moderne. L’Asahi Shimbun écrit que ces cas d’infections “ont été provoqués par une épidémie lors d’un atelier de formation d’un groupe religieux local, ce qui a provoqué des infections généralisées parmi les participants, leurs familles, les hôpitaux et les écoles depuis le 7 janvier.”
Excuses et Lumière Divine – Dans un communiqué de presse (en japonais), Kyusei Shinkyo s’excuse pour sa responsabilité dans l’épidémie de rougeole. Selon le site Quartz, la secte ajoute qu’elle priera pour que toutes les personnes touchées se rétablissent le plus rapidement possible. Le groupe a avoué que certains de ses membres n’avaient pas été vaccinés et avaient été contaminés, ce qui avait provoqué des “perturbations” pour le public. Il faut savoir que Kyusei Shinkyo est un groupe religieux affirmant que la médecine est la cause de nombreuses pathologies. Et que des maladies graves telles que le diabète ou le cancer peuvent être soignées grâce aux miracles, à la foi, la croyance en Dieu et à la puissance de Johrei*. “Johrei est le moyen de transmettre directement la Lumière Divine de Meishu-sama”, peut-on lire sur le site de la secte. http://fr.newsmonkey.be/article/27322
*JOHREI (Lumière divine). Méthode de purification des impuretés spirituelles et de guérison par l’énergie divine passant au travers des mains. Elle est utilisée par plusieurs mouvements dont la Sekai kyusei Kyo et Sukyo Mahikari. La « Société de Johrei » a été fondée en 1972 par des disciples de Mokichi Okada (Voir Sekai Kyusei Kyo). L’association Seimei Kyo utilisant, elle aussi, la guérison spirituelle par le Johrei, a été fondée par Meishu Sama et diffuse son message de salut dans le monde entier. (Bulletin n° 50 du GEMPPI – 01/07/2011)
Les Fleurs de Bach, des elixirs «naturels» qui prétendent soigner par les émotions
sante.lefigaro.fr – Par Cécile Thibert – 17/10/2018 –
Ces élixirs floraux, supposés rétablir l’équilibre émotionnel, sont basés sur une théorie farfelue inventée par un homéopathe anglais et n’ont jamais fait la preuve d’une quelconque efficacité.
Elles permettraient d’éliminer les tensions et de combattre le stress, de dépasser nos peurs ou de surmonter nos idées noires. Des allégations séduisantes, qui expliquent sans doute le succès des fleurs de Bach, dont les fioles se vendent par centaine de milliers chaque année en France. La fabrication de ces élixirs végétaux repose sur l’idée que chaque fleur agirait sur une émotion spécifique. Ainsi, le saule blanc apporterait réconfort et consolation. La vigne améliorerait les caractères autoritaires, et l’olivier procurerait une régénération physique et mentale. Comment sont fabriqués ces élixirs ? Quel est leur mode d’action ? Sont-ils considérés comme des médicaments à part entière ?
Avec la théorie des élixirs floraux de Bach, tous les critères caractérisant une pseudo-médecine sont réunis
Avec les fleurs de Bach, tous les critères caractérisant une pseudo-médecine sont réunis, comme l’expliquait Richard Monvoisin, docteur en didactique des sciences et épistémologie à l’université de Grenoble, dans un article publié en 2005 dans les Annales pharmaceutiques françaises . On peut notamment citer l’édification d’un mythe fondateur («un homme seul, bon, mû par un destin, révolutionnant l’approche médicale envers et contre la médecine ’’officielle’’»), l’utilisation d’un jargon pseudoscientifique, une théorie basée sur l’intuition, le recours à un corpus de témoignages positifs pour justifier de l’efficacité des élixirs, l’absence de preuves scientifiques ou encore de nombreuses incohérences. Par exemple, le Dr Bach affirmait que ses remèdes n’avaient pas d’effets indésirables, or tout médicament ayant un effet pharmacologique est susceptible de provoquer des effets secondaires! Cette allégation s’apparente donc à un aveu d’inefficacité. Les fleurs de Bach représentent «un potentiel économique indéniable inversement corrélé à leur potentiel thérapeutique», résume Richard Monvoisin.
Les fleurs de Bach n’ont pas le statut de médicaments mais de compléments alimentaires. Or même si ces derniers ont le droit d’être commercialisés en pharmacie, les fleurs de Bach n’ont, elles, pas leur place dans les officines, comme le rappelait l’Agence régionale de Santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté en février 2018 dans un courrier adressé au laboratoire Famadem qui commercialise ces produits en France. «Le caractère charlatanesque de tels produits ne peut être réfuté», soulignait l’ARS, rappelant que «le pharmacien doit lutter contre le charlatanisme, notamment en s’abstenant de fabriquer, distribuer ou vendre tous objets ou produits ayant ce caractère» (code de la Santé Publique). Mais en pratique, de nombreuses pharmacies commercialisent quand même des fleurs de Bach. Depuis 2003, la publicité pour ces produits est interdite.
«Les pharmacopées à tendance magique promeuvent les raisonnements et les sophismes dont se servent les vendeurs d’Orviétan, mais aussi les mouvements sectaires».
Richard Monvoisin, docteur en didactique des sciences et épistémologie à l’université de Grenoble. Bien sûr, les fleurs de Bach ne sont pas dangereuses en elles-mêmes. Car qui dit «absence de principe actif», dit «absence d’effets indésirables»! Ces élixirs peuvent même avoir un effet placebo et entraîner une sensation de bien-être. Mais en contrepartie, les patients qui croient en ces remèdes illusoires et qui souffrent de vraies maladies peuvent risquer de passer à côté d’un diagnostic, voire refuser les traitements réellement efficaces. Par ailleurs, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires a observé que des pseudo-thérapeutes organisent des stages payants autour des fleurs de Bach: «un moment privilégié pour assurer une emprise mentale sur les personnes vulnérables» rapporte l’organisme. Pour Richard Monvoisin, «les pharmacopées à tendance magique promeuvent les raisonnements et les sophismes dont se servent les vendeurs d’Orviétan (faux antidote des 17e et 18e siècles, NDLR), mais aussi les mouvements sectaires. Occulter le problème revient à fermer les yeux sur le terreau magico-mystique sur lequel les sectes s’enracinent, terreau qu’à l’évidence les pseudo-médecines alimentent».
La police enquête sur le «gourou macrobiotique» italien après la mort de sa femme
Angela Giuffrida à Rome, 15 oct. 2018, theguardian.com – La police italienne a ouvert une nouvelle enquête sur Mario Pianesi, un homme d’affaires influent célébré en tant que gourou de la nourriture macrobiotique, suite à des allégations selon lesquelles il aurait peut-être tué sa première femme en la soumettant à une forme extrême de son régime «Ma-Pi » . Gabriella Monti est décédée en 2001, deux mois après le diagnostic d’hépatite aiguë causée par les aflatoxines, un poison fongique parfois présent dans les céréales ou les noix. Monti avait eu un accident vasculaire cérébral en 1997, après quoi son mari l’a soignée à la maison. Pianesi avait formé des milliers de clients convaincus que son régime à base de céréales pouvait guérir de graves maladies… «Au lieu de la guérir avec des médicaments traditionnels, il a essayé de la guérir chez elle avec le régime alimentaire», a déclaré Carlo Pinto, un enquêteur chargé de l’affaire, au Guardian. Pianesi, 74 ans, est accusé d’avoir caché la maladie de sa femme. il aurait autorisé peu de gens à lui rendre visite. Il est également soupçonné d’essayer «d’éliminer la preuve» en exhumant ses restes en 2013 et en les incinérant. Les nouvelles allégations ont émergé au cours d’une enquête sur des allégations selon lesquelles Pianesi aurait cultivé ce que la police décrit comme une «secte macrobiotique» qui manipulait des personnes, leur interdisait tout contact avec le monde extérieur et les réduisait en esclavage. L’enquête a commencé en 2013 lorsqu’une jeune femme dont le poids avait chuté à 35 kg, il lui avait promis que son régime guérirait sa maladie. D’autres ont affirmé que Pianesi exerçait un pouvoir sur ceux qui avaient travaillé pour son empire, un réseau de pôles de produits macrobiotiques et de restaurants, les amenant progressivement à perdre le contrôle de leur vie… Au début des années 1990, Pianesi a commencé à faire des déclarations audacieuses au sujet de son régime alimentaire, inspiré des enseignements du japonais George Ohsawa. De nombreuses personnes, en particulier celles ayant reçu un diagnostic de VIH, ont assisté à ses séminaires dans l’espoir de trouver un traitement. Il est allégué qu’il a tenté d’empêcher la mort de Monti, car il craignait que les gens croient que son régime a échoué. Certains de ses partisans avaient abandonné le traitement contre le cancer dans l’espoir d’être guéris par sa formule alimentaire. Lorsque la nouvelle de la mort a été annoncée, il aurait dit à un auditoire de plus de 100 personnes que c’était de leur faute. “Il nous a accusés de l’avoir tuée car il était incapable de prendre le temps de s’occuper d’elle car il s’occupait de nos problèmes”, a déclaré Gilbert Casaburi, ancien chef du groupe UPM. (Deepl traduc.)
Un magnétiseur accusé d’agressions sexuelles et de détention d’images pédo-pornographiques jugé à Limoges
lepopulaire.fr , Coralie Zarb le 09/11/2018. Il se dit magnétiseur, énergétiseur et coach de vie. Elles le disent manipulateur, menteur et agresseur sexuel… S’il demandait à ses victimes d’« entrer dans son cercle de lumière », c’est surtout par son absence que Cyril D. a brillé ce vendredi 9 novembre. Les magistrats de tribunal correctionnel de Limoges qui le jugeaient pour agressions sexuelles, corruption de mineur, captation, détention d’images pédo-pornographiques et consultation habituelle de site pornographique mettant en scène des mineurs, ont exprimé leurs regrets quant à cette absence qu’un certificat médical a justifié par un risque « d’explosion » du prévenu face aux accusations…L’homme, âgé de 48 ans est mis en cause par une amie de sa fille sur laquelle il aurait exercé ses talents de magnétiseur… « À la fin de la troisième séance, il vous a déshabillée pour pouvoir ouvrir vos chakras », résume la présidente de l’audience en présence d’une des victimes. En fait d’ouvrir les chakras, il lui a touché les seins, les fesses et le sexe…pour les 16.000 fichiers porno et pédo-pornographiques retrouvés en sa possession qu’il explique par une volonté de comprendre comment de tels faits étaient possible…Le vice-procureur Bruno Robinet a requis 18 mois prison avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. La décision sera rendue le 30 novembre.
Un naturopathe de Tarbes mis en examen et écroué pour viol et agression sexuelle sur deux clientes
13 décembre 2018. Par Daniel Corsand, INFO FRANCE BLEU BÉARN – Un pharmacien de Tarbes a été mis en examen et écroué ce jeudi soir, pour viol et agression sexuelle. Cet homme d’une cinquantaine d’années, est installé dans la galerie marchande du centre commercial “méridien” à Ibos. Il est très connu à Tarbes… Il revendique des activités de pharmacien, psycho-comportementaliste, naturopathe ou encore sophrologue. Il a même créé une association humanitaire de pharmacologie. L’enquête de la sûreté de Tarbes, qui a duré plusieurs mois, a révélé que certains diplômes sont usurpés. Cette enquête a démarré avec la plainte d’une jeune femme mineure, une adolescente. Il y a une autre plaignante, majeure celle là. Elle se sont plaintes d’attouchements dont certains relèvent du viol, lors de consultations qui auraient dégénéré…
Charleroi: Domizzio, mort à cause de la biologie totale?
dh.be – F.D. 25 octobre 2018 – Un “gourou” de cette pratique est poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Domizzio Danieli avait 52 ans lorsqu’il est décédé d’une tumeur au cerveau. Durant la phase terminale de sa maladie, décelée en octobre 2012, ce Carolo a refusé la biopsie cérébrale et toute forme de chimiothérapie. Selon le fils du défunt, cette attitude n’est pas étrangère à Didier F., un “gourou” de la biologie totale, une théorie qui prétend que toutes les maladies sont causées par des problèmes psychologiques et qu’elles peuvent être soignées sans traitement médical. Dans les derniers moments de sa vie, Domizzio était effectivement en contact avec Didier F. Qu’il connaissait depuis plusieurs années. Et ce serait sous ses conseils psychothérapeutiques qu’il aurait renoncer aux traitements médicaux classiques.
Lorsque Domizzio est décédé, ses enfants ont constaté qu’il les avait déshérités au profit de sa compagne, Nancy, et que les biens immobiliers qu’il possédait en Italie et en Grèce leur échappaient. Persuadés qu’on a profité de la faiblesse de leur papa pour modifier son testament, ceux-ci ont déposé plainte contre Nancy et Didier F.. Si la première a été blanchie par la chambre des mises en accusation de Mons, le chantre de la biologie totale a quant à lui été renvoyé en correctionnelle pour exercice illégal de la médecine. Ce jeudi, Me Mevlut Turk, qui se constitue partie civile pour le fils de Domizzio, a demandé la diffusion à l’audience de l’émission “Devoirs d’Enquête” de la RTBF à propos de la biologie totale. Selon l’avocat, on y voit en caméra cachée Didier F. poser un diagnostic et établir un protocole de soins à une patiente prétendument atteinte du cancer… http://www.dhnet.be/regions/charleroi/tribunal-charleroi-domizzio-mort-a-cause-de-la-biologie-totale-5bd1d4d8cd708c805c5e6313
Cancer : le recours aux médecines alternatives diminue les chances de survie
Par Cécile Thibert – sante.lefigaro.fr 20/07/2018 … Selon une étude publiée le 19 juillet dans la revue scientifique JAMA Oncology, le fait d’avoir recours aux médecines alternatives peut être très dommageable. L’étude, menée par des médecins et chercheurs de la faculté de médecine rattachée à l’université de Yale (États-Unis) a porté sur 1290 patients américains souffrant d’un des quatre cancers les plus fréquents dans le pays (sein, prostate, poumon et colorectal), tous ayant été diagnostiqués à un stade peu avancé, sans métastases. Parmi eux, 258 ont eu recours à des thérapies alternatives, en plus d’un traitement conventionnel (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et/ou hormonothérapie). Il s’agissait en majorité de femmes ayant de hauts revenus et un niveau d’éducation élevé qui bénéficiaient d’une assurance privée. Les 1032 autres patients, qui ont uniquement reçu les traitements classiques, présentaient des caractéristiques similaires…Les patients adeptes des thérapies alternatives sont moins nombreux à avoir survécu à leur maladie cinq ans après le diagnostic… Une différence qui s’observe uniquement chez les personnes atteintes d’un cancer du sein et d’un cancer colorectal. Un phénomène qui, selon les auteurs, peut s’expliquer par le refus des patients de prendre au moins l’un des traitements conventionnels proposés. Un tiers d’entre eux a ainsi été réfractaire à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie (contre seulement 3% des autres patients). Et plus de la moitié a refusé de se faire soigner par radiothérapie (contre 2%). Toutefois, cette différence de survie s’estompe si le recours aux thérapies alternatives ne s’accompagne pas d’un refus catégorique de soin ou d’un retard dans la mise en route des traitements. En clair, les thérapies alternatives ne peuvent pas être délétères pour les malades, dès lors qu’elles sont utilisées en complément des traitements efficaces. «Il est important que les patients ne les voient pas comme une alternative aux traitements conventionnels, pour lesquels des essais cliniques ont démontré qu’ils améliorent vraiment la survie», a indiqué Martin Ledwick du Centre britannique de recherche sur le cancer à la BBC…Selon l’étude, plus de la moitié des patients atteints d’un cancer auraient recours à au moins une thérapie alternative en complément de leurs traitements. Mais dès lors que ces thérapies sont utilisées à la place des traitements efficaces, la vie du patient est mise en danger. Une autre étude, réalisée par la même équipe, avait déjà montré que l’usage exclusif des médecines alternatives multiplie par deux le risque de décès par cancer du sein, du poumon et colorectal. Mais c’est sans compter l’image très positive dont bénéficient les thérapies alternatives. De précédentes études ont ainsi montré que les deux-tiers des personnes atteintes d’un cancer estiment que ces pratiques peuvent prolonger leur durée de vie, tandis qu’un tiers pense qu’elles peuvent même les guérir… Pour ce médecin qui a dirigé l’étude, le problème est que les thérapies alternatives sont parfois présentées comme des traitements efficaces contre le cancer. Le marché des thérapies complémentaires et alternatives représente plusieurs milliards de dollars aux États-Unis, rappellent les auteurs de l’étude.
Alerte aux escrocs de la médecine
Par Damien Mascret – 19/10/2017 – L’engouement pour les «médecines» alternatives peut priver les malades de soins vitaux. Quand Steve Jobs, le génial fondateur d’Apple, a appris qu’il était atteint d’une forme localisée de cancer du pancréas, en 2003, il a d’abord refusé la chirurgie qui s’imposait. Pendant neuf mois, il a suivi les conseils de «spiritualistes» et cru se soigner avec des plantes, des jus de carotte et l’acupuncture. En 2004, lorsqu’il s’est enfin résolu à se faire opérer, la partie était jouée, le cancer étendu, et Jobs décédera finalement de son cancer en dépit de la chimiothérapie et d’une transplantation hépatique. Non sans avoir exprimé ses regrets, au cours des entretiens tenus avec son biographe, Walter Isaacson, d’avoir refusé le traitement initial qui lui était proposé. Une triste histoire qui montre que tout malade, aussi intelligent, riche et fortuné soit-il, devient une proie potentielle pour les charlatans dès lors qu’il est malade… «Nous voyons des patients présentant des cancers avancés après avoir essayé initialement des médicaments alternatifs lorsque leurs cancers étaient dans un stade plus curable», expliquait cet été au Figaro le Pr Skyler Johnson, auteur avec des collègues de l’université de Yale (États-Unis) d’une étude sur la survie dans quatre cancers. Quatre ans plus tôt c’est l’Académie française de médecine, dans un rapport sur le sujet, qui tapait du poing sur la table par la voix du Pr Daniel Bontoux: «Pour nous, il n’y a qu’une seule médecine, la médecine scientifique.» Mais ce glissement pernicieux de la science à la croyance n’inquiète pas seulement les professionnels de santé, il préoccupe aussi les spécialistes des dérives sectaires ou autres pratiques aliénantes. Car il ne s’agit pas seulement de détourner des malades de la médecine fondée sur les preuves, mais aussi d’instrumentaliser la maladie à des fins mercantiles…Laure Telo, du Centre contre les manipulations mentales (CCMM)…d’ajouter: «Le père d’une jeune femme atteinte de cancer a raconté comment le kinésithérapeute de sa fille lui avait dit d’arrêter son traitement et lui avait conseillé de voir un guérisseur qui organisait un voyage curatif aux Philippines. Elle y a été “opérée à mains nues”»! Elle est morte trois mois plus tard.En France, chacun est libre de croire en ce qu’il veut et même de préférer des cristaux, la prière ou des fleurs de Bach à la chirurgie cancérologique pour se soigner. Résultat: «Il suffit de parcourir Internet pour voir le nombre de pseudo-praticiens qui exercent en dehors de tout cadre réglementé, se désole Laure Telo. Ils touchent les moins bien informés, les plus vulnérables, à qui ils ôtent tout discernement en promettant des traitements miraculeux.»…Samir Khalfaoui, conseiller auprès de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) : « si vous allez voir quelqu’un qui fait du reiki, ça n’est pas forcément un gourou. Malheureusement, ça peut dériver s’il essaie de vous faire adhérer à un nouveau mode de pensée, une croyance, ou vous suggère d’acheter une machine à 1000 euros pour vous débarrasser des mauvaises ondes.»… http://sante.lefigaro.fr/article/alerte-aux-escrocs-de-la-medecine/
Rémunérée pour créer des fake news sur les vaccins
Mélanie Maziere – Lequotidiendupharmacien.fr Avec l’AFP. 23.07.2018. Les fake news ont contaminé le domaine de la santé. Derrière ces fausses informations, on trouve parfois des « petites mains » payées pour les créer et les alimenter. Elle s’appelle Violeta, est professeur d’anglais, mère de deux enfants et ne veut pas donner son nom de famille. Elle fait partie des nombreuses petites mains de Veles, la ville macédonienne désormais connue pour avoir conçu des centaines de sites et autres pages Facebook « destinés à vanter Donald Trump et à salir ses adversaires » en 2016. Les petites mains sont faciles à trouver dans un pays aux perspectives limitées (55 % de chômage) et au salaire moyen plafonnant à 350 euros mensuels. Violeta l’explique parfaitement : « Je sais que c’est mal de prendre un boulot qui consiste à dire “Hé ! Les vaccins tuent”, “L’Holocauste n’a pas existé” ou encore à faire la promotion de Trump. Mais quand vous avez faim, vous n’avez pas le luxe de penser au progrès démocratique. » Durant la période électorale américaine, elle parvenait à doubler son salaire en travaillant trois heures par jour. Aujourd’hui, cette activité annexe lui permet de toucher 150 euros mensuels, en liquide.
“Fake news en folie depuis le coronavirus:
On le sait, avec internet aujourd’hui tout va vite, les médias se livrent une guerre de l’information et les réseaux sociaux et la volonté de buzz n’arrange pas les choses.
Avec le confinement, les tensions que cela entraine et l’isolement des personnes, l’information est consultée par tout le monde et les fake news aussi. Face à un virus nouveau et une situation mondiale compliquée, il est dur de démêler le vrai du faux. On entend alors de tous, javel contre le coronavirus, théorie du complot, vaccin mortel.
Il y a cependant des sites sérieux qui ont fait le tour de ces questions et démêlent le vrai du faux https://lasanteauquotidien.com/category/fake-news/
Le gourou ostéopathe mis en examen pour abus de faiblesse et écroué
Le Parisien. 21.06.2018. Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê… Antonino M. est un « écrivain ostéopathe », auteur de nombreux ouvrages sur « le bonheur perdu » et « l’enfance au plus profond de soi-même »…Cet homme de 56 ans, ayant un cabinet à Paris et à Neuilly-sur-Seine, est soupçonné d’être un diabolique gourou qui profitait de la détresse de ses proies. Ses services ? Des consultations à distance, par smartphone, censées apporter le bien-être intérieur et la guérison de maladies incurables. Ce jeudi matin, après 48 heures de garde à vue, il a été présenté à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « abus de faiblesse, escroquerie, exercice illégal de la médecine et blanchiment ». Deux complices présumés -son compagnon ainsi qu’une femme- sont également déférés, suspectés d’avoir participé à sa lucrative entreprise…Antonino M., qualifié de « prédateur de haut vol », aurait escroqué plus d’une cinquantaine de patients pour un préjudice évalué à plusieurs millions d’euros. Mais les enquêteurs sont certains que le bilan sera plus lourd et que d’autres victimes pourraient se déclarer : l’enquête, menée depuis plus de deux ans, par l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) et l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), va s’attacher à remonter l’ensemble de sa carrière… « Les enquêteurs ont été surpris par son patrimoine immobilier et mobilier. Il vivait luxueusement et disposait de plusieurs maisons dans toute la France, des coffres-forts remplis d’argent liquide… », explique une source proche de l’affaire…L’affaire démarre en 2016 lorsque l’épouse d’un patient d’Antonino M. se tourne vers la Miviludes, l’organisme chargé de prévenir les dérives sectaires. Elle explique que celui-ci est sous « l’emprise mentale » du gourou et qu’il s’endette pour des consultations de méditation. Le tarif : entre 250 et 400 euros la simple communication téléphonique, parfois organisée en conférence avec plusieurs clients. Si bien que le pauvre homme, « faible psychologiquement », se voit forcé de contracter plusieurs petits boulots -en plus du sien- le week-end pour financer « les soins ». Un signalement est alors effectué au parquet de Paris. Antonino M. occupait bien, à l’origine, des fonctions d’ostéopathe. Cette approche thérapeutique réglementée est fondée sur la manipulation du corps et est utilisée notamment pour soulager les maux de dos. « Mais au fil des années, il a détourné son activité principale vers des pratiques ésotériques », détaille un proche de l’enquête… Il revendique une approche expérimentale de l’humain à travers l’enfant qui « sommeillerait » en chacun d’entre nous…Il bénéficie aussi de l’aide d’une psychologue qui lui apporte une clientèle…Ses victimes -en situation de vulnérabilité psychologique ou atteintes de graves maladies– sont de tous milieux sociaux, de tous sexes et sont principalement installées en région parisienne. Le prédicateur exigeait le paiement en espèces et des chèques de caution comme garantie. La plupart des gains n’étaient pas déclarés au fisc…
Adepte de la “Biologie Totale”, il refusait de soigner son cancer
Par Olivier Hertel le 25.04.2018. Dans un reportage diffusé en Belgique sur la RTBF ce mercredi 25 avril, Catherine Lorsignol et Jean De Waele racontent le calvaire de Domizzio Danieli, victime des dérives sectaires et thérapeutiques de la Biologie Totale.
Domizzio Danieli mort d’un cancer au cerveau. Il suivait les préceptes de la Biologie Totale. PLAINTE. “La maladie c’est quelque chose de chouette. Si on n’est pas malade, on meurt. Si on a un cancer c’est pour rester en vie.” Voilà le genre de propos que tenait à ses élèves et ses “patients”, Didier Frère, un pseudo-thérapeute et formateur belge en “Biologie Totale”. Il est désormais accusé par la justice de son pays “d’exercice illégal de l’art de guérir”, l’équivalent de l’exercice illégal de la médecine en France. Son procès, qui devrait se tenir prochainement au tribunal correctionnel de Charleroi, est particulièrement attendu par la famille de Domizzio Danieli, décédé d’un cancer du cerveau en 2013. Ses enfants ont porté plainte contre le thérapeute qu’ils estiment en partie responsable de la mort de leur père. Un reportage de Catherine Lorsignol et Jean De Waele, diffusé par la RTBF ce mercredi 25 avril à 20h25 dans l’émission Devoir d’enquête, fait le récit détaillé de cette dérive thérapeutique édifiante. Selon la famille, Didier Frère aurait poussé le malade à refuser tout traitement médical conventionnel pour suivre les préceptes de la “Biologie Totale”.
Un des grands principes de la “Biologie Totale” et des pseudo-médecines : le malade est toujours responsable du succès ou de l’échec de sa guérison. Pas le thérapeute. Cette pseudo-médecine considère la maladie comme une manifestation bénéfique, l’évacuation d’un “conflit”, c’est-à-dire d’un choc émotionnel passé que l’organisme ne parvient plus à contenir. Il suffirait alors de prendre conscience de ce stress pour l’évacuer et ainsi guérir. Ce concept sans fondement, qui vaut pour toutes les maladies, a été élaboré en France par le Dr Claude Sabbah. Depuis 2005, Sciences et Avenir a dénoncé à plusieurs reprises les pratiques déviantes de ce médecin (Cf Sciences et Avenir septembre 2005 et septembre 2007)...En 2007, nous avions même pu filmer une conférence qu’il avait organisé au sein de l’université Panthéon-Sorbonne. Dans l’extrait ci-dessous, il explique comment une patiente atteinte de quatre cancers différents et sur le point de mourir, est sauvée grâce à la Biologie Totale. En 2007 Sciences et Avenir dénonce la conférence de Claude Sabbah à la Sorbonne.
SECTE. Claude Sabbah, déjà retiré de l’Ordre des médecins, a finalement été condamné en 2015 à deux ans de prison ferme, 30.000 euros d’amende et obligation de faire paraître cette condamnation dans Sciences et Avenir et le quotidien Midi Libre (le procès s’étant déroulé à Montpellier). Or, le thérapeute belge Didier Frère a justement été formé par Claude Sabbah. Comme son concitoyen, Louis Vliegen qui lui aussi, se présentant comme thérapeute en “Biologie Totale”, a été condamné par la justice belge en 2011. La défense de Didier Frère s’annonce donc délicate, ce d’autant plus que la fille de Domizzio Danieli a eu la bonne idée d’enregistrer les propos à la fois culpabilisants et délirants du thérapeute. Dans ces enregistrements terrifiants reproduits dans le reportage de la RTBF, Didier Frère explique par exemple que l’état de Domizzio Danieli ferait partie du processus de guérison. Pire, il va jusqu’à culpabiliser le malade qui sur son lit d’hôpital se sait déjà condamné : “Tu te poses trop de questions. Tu t’es planté Domi sur ce coup-là !”, assène-t-il sans état d’âme. C’est là justement l’un des grands principes de la “Biologie Totale” et des pseudo-médecines : le malade est toujours responsable du succès ou de l’échec de sa guérison. Pas le thérapeute. Est-ce que la justice belge sera du même avis ?
Vaccination : des mouvements religieux à l’origine de la méfiance anti-vaccins
France info – La rédaction d’Allodocteurs.fr France Télévisions, le 03/05/2018. En France, certains mouvements religieux et spirituels se sont emparés du thème de la vaccination et participent à l’instauration d’un climat de défiance. Ceux-ci seraient même à l’origine de certaines épidémies. En novembre dernier, une femme de 32 ans est décédée de la rougeole à Poitiers. Elle n’était pas vaccinée. Cette affaire a relancé le débat autour de l’obligation vaccinale, qui se heurte encore à une vive défiance de la part de nombreux Français. La France est l’un des pires élèves européens en matière de vaccination, comme le montre son taux de couverture vaccinale contre la rougeole, loin d’être satisfaisant (91% pour la première dose et 79% pour la seconde). Dans son étude intitulée “La résistance aux vaccinations : d’un défi de santé publique à un enjeu de société”, parue le 22 mars dans le rapport 2016-2017 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), la docteure en géopolitique Lucie Guimier a recherché les causes de cette défiance. Elle est remontée à l’épidémie de rougeole de la fin des années 2000. Entre 2008 et 2012, plus de 22 000 cas sont recensés en France, dont 15 000 pour la seule année 2011. Le pays est alors le sixième Etat le plus affecté par la maladie au niveau mondial, derrière le Congo, l’Inde, l’Indonésie, le Nigéria et la Somalie. “La description de certains groupes sociaux impliqués dans les récentes épidémies de rougeole […] a le plus souvent montré que les épidémies se sont diffusées dans des réseaux de populations non vaccinées en raison de leurs convictions religieuses ou philosophiques“, explique Lucie Guimier… Comment une telle épidémie a-t-elle pu se propager ? Pour Lucie Guimier, il est surtout question d’appartenance identitaire. En menant ses recherches, elle s’est aperçue que l’obligation vaccinale était peu respectée au sein de certains groupes religieux et chez certaines communautés spirituelles. Parmi eux, deux courants ont retenu son attention : le mouvement traditionnaliste catholique de la Fraternité Saint-Pie-X et le mouvement spirituel de l’anthroposophie, surveillé attentivement par la Miviludes. Ces deux communautés sont en effet farouchement opposées à la vaccination des enfants, et l’épidémie semble être partie des zones dans lesquelles elles étaient implantées. Dans un premier temps, Lucie Guimier a procédé à une analyse du parcours géographique des récentes épidémies de rougeole en France. “J’ai réalisé une cartographie de l’épidémie. J’ai beaucoup étudié les Bulletins épidémiologiques hebdomadaires (BEH), et je me suis servie des informations des Cellules d’intervention en région (Cire). [Ndlr : les Cire sont chargées par Santé Publique France de surveiller l’état de santé de la population hors région parisienne et d’alerter les pouvoirs publics en cas de menace pour la santé publique.] L’épidémie s’est vraiment propagée à partir des écoles et des camps de vacances de la Fraternité Saint-Pie-X“, explique Lucie Guimier à Allodocteurs.fr. Selon la spécialiste, “la dispersion rapide de la rougeole à l’échelle intrafamiliale dans le réseau d’obédience lefebvriste résulte de toute évidence d’une couverture vaccinale insuffisante des enfants de la communauté, des carences possiblement liées aux aspirations spirituelles de leur famille“. Dans un second temps, Lucie Guimier s’est intéressée à l’anthroposophie, dont les adeptes manifestent une forte défiance envers la vaccination. Elle a analysé l’histoire vaccinale récente des Pays-Bas, l’une des terres d’origine de l’anthroposophie. “Au printemps 2008, une épidémie de rougeole se déclare au sein d’une école anthroposophique […] à La Haye (Pays-Bas). Sur les 34 enfants atteints, 31 ne sont pas vaccinés. Peu après, une épidémie est constatée au sein d’une autre école anthroposophique du pays, provoquant 16 cas. Dans les deux établissements, le taux de couverture vaccinale avoisine 65%, quand la moyenne nationale atteint 93%“, explique-t-elle…
La peur de la maladie comme fond de commerce
RTBF info – 03/05/2018 – C’est un problème dermatologique qui a fait basculer une téléspectatrice de 32 ans dans une autre dimension… Pour se soigner, elle est allée voir un consultant en bioénergie, spécialiste des huiles essentielles. Mais la séance ne s’est pas tout à fait passée comme prévu. “Il m’a dit qu’il devait me faire un bilan médical, précise notre témoin qui préfère rester anonyme. Pour ce faire, il se sert d’un pendule qu’il fait aller au-dessus d’une feuille pendant trois heures. Et le résultat est effrayant. Il m’a dit que j’allais mourir dans huit ans, que j’allais avoir la maladie d’Ehlers-Danlos, que j’avais plus qu’un rein qui fonctionnait et que j’étais stérile…”. Ces mots terribles, on peut les retrouver dans le rapport de dix pages que nous avons gardé pour pouvoir le comparer avec celui qu’on obtiendrait après notre rendez-vous avec le consultant. Car nous avons demandé à le rencontrer. Mais comme il dit avoir un agenda rempli, il a fallu attendre deux mois…Soit. Le jour J, nous y allons en caméra cachée, en faisant croire qu’on est intéressé par son pouvoir. D’entrée de jeu, il se présente, sûr de lui. “Je peux guérir des maladies auto-immunes et faire de la régénérescence. Je peux faire des choses que la médecine ne sait pas… Elle est très limitée, vous savez. Et ça ne sert à rien d’aller voir un médecin car il ne verra rien. Moi si. Je peux vous prédire les maladies que vous aurez mais surtout, je peux vous empêcher de les avoir avec mon traitement”…Le discours ne laisse pas de place au libre-arbitre. L’homme veut clairement exercer une emprise psychologique sur la personne qu’il a en face de lui. Et il la regarde à peine… Pendant trois heures, il se concentre sur son pendule qu’il fait aller au-dessus du bio-mètre de Bovis (réglette représentant les taux vibratoires d’une personne). Le résultat en caméra cachée est aussi interpellant. Sans toucher et sans prise de sang, il annonce les pires maladies qui soient, en l’occurrence ici, la maladie de Charcot, la maladie d’Ehlers-Danlos ou encore un AVC hémorragique. “Vous ne l’aurez pas parce que je vais vous traiter. https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_la-peur-de-la-maladie-comme-fond-de-commerce?id=9908304
Vesoul – Justice La chaise vide de la femme gourou
Suspectée d’abus frauduleux de faiblesse, la dirigeante de la secte était absente hier au début du procès consacré à la « ferme des Deux Soleils ». Le tribunal a ordonné un renvoi en octobre.
L’Est républicain – Didier FOHR – 01/03/2018 – L’avocate de la défense, Aline Guinet, a appris dans la nuit la tentative de suicide de sa cliente, l’ancienne dirigeante de la « ferme des Deux Soleils », dont la chaise est restée vide. « J’apprends tout juste la tentative de suicide de ma cliente, qui est donc absente aujourd’hui », a expliqué l’avocate, Me Aline Guinet. La nouvelle saisit le tribunal qui était prêt, huit ans après les faits, à examiner cette ténébreuse affaire de groupe sectaire. Le procureur Emmanuel Dupic et les parties civiles ont estimé que le procès pouvait avoir lieu quand même, le premier demandant même un mandat d’amener à l’encontre de la prévenue. Finalement, la présidente Claire-Marie Casanova a renvoyé l’affaire en début d’après-midi en attente d’informations plus précises. La prévenue aurait ainsi tenté de mettre fin à ses jours au cours de la nuit précédent le procès. Elle était hospitalisée en Bretagne. « Elle ne viendra jamais à son procès », a tenté le procureur au moment de statuer sur le renvoi définitif de l’affaire. « C’est un procès à enjeu, celui de la lutte contre les dérives sectaires. Nous avons réussi à faire venir deux experts éminents pour bien comprendre… »
« On allait tous vers un autre Temple solaire » – Le tribunal s’est toutefois prononcé pour un renvoi de cette affaire au mois d’octobre…Les 14 victimes, qui attendent réparation parfois depuis 2009, ont réagi diversement. Tout le groupe se retrouvait non plus autour de la dirigeante, mais en face et dans le cadre d’un procès. « Moi, je suis là aussi pour essayer de comprendre pourquoi j’ai pu me retrouver dans cette histoire, qui pourrait me faire rire aujourd’hui si ma vie n’avait pas explosé », raconte Sophie, une ex-adepte. « D’abord, une démarche pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas dans ma vie. De la curiosité pour les techniques de reiki, d’acupuncture, de chromothérapie. Ce qui est très mystérieux, c’est comment on en arrive à un ange, au passage à la 5e dimension… Avec le recul, je suis certaine qu’on allait tous vers un autre Temple solaire. Et puis, à partir du moment où on a besoin de quelqu’un pour se sentir mieux, qu’on perd sa famille, ses amis, son travail, c’est tout simplement qu’on est dans la dérive sectaire. » La ferme des Deux Soleils a été un laboratoire de traiteur bio à Lure, avec cinq magasins à Champagney, Luxeuil, Héricourt, Valentigney, Le Thillot. Apparemment personne n’était payé pour y travailler et la plupart des membres du groupe ont aussi vendu leurs biens pour financer les activités de leur dirigeante, sans toucher aucun salaire. « J’attends surtout qu’elle ne puisse plus recommencer », conclut Sophie. Rendez-vous en octobre.
Les médecins face aux sirènes de la méditation
Cette technique d’inspiration bouddhiste, qui séduit l’Occident, peut-elle se fondre dans les pratiques médicales classiques ?
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 08.01.2018. Par Catherine Mary … « On observe un intérêt croissant pour la méditation, dérivée du bouddhisme zen, renchérit le psychologue Nicholas Van Dam. Cette deuxième vague, après celle de la méditation transcendantale des années 1970, s’étend à l’ensemble de la population, car elle est plus inclusive. La MBSR est plus accessible. Cela semble aussi logique car la MBSR répond à des problèmes de nos sociétés capitalistes obsédées par la recherche constante du bonheur et l’amélioration de la performance. »… Sans compter le nombre d’applications pour smartphones et de manuels d’exercices proposant de s’approprier la pleine conscience pour faire face aux petits et grands maux de l’existence, dont Méditer jour après jour, du psychiatre Christophe André (L’Iconoclaste, 2011). Avec 1 million de nouveaux méditants chaque année aux Etats-Unis et un marché évalué à 1 milliard de dollars en 2015, la méditation de pleine conscience est aussi une affaire lucrative.
Si cet engouement, rompant avec une vision dualiste du corps et de l’esprit, répond à une attente de nos sociétés occidentales, il n’en demeure pas moins que la méditation, dans son contexte originel, comporte une dimension spirituelle. Dès lors, comment l’intégrer à notre culture sans la dépouiller de son sens ? Longtemps confinée aux monastères avant d’être popularisée par les moines dans certains pays, comme la Birmanie, en réponse au colonialisme, la méditation est commune à tous les courants du bouddhisme, qu’il s’agisse du bouddhisme zen en Extrême-Orient, du bouddhisme tibétain au Tibet ou du bouddhisme theravada en Asie du Sud-Est… « Les gens sont en demande parce qu’ils retrouvent le chemin d’une intériorité qu’ils avaient complètement perdue. Cela ne me pose aucun problème si la pleine conscience a conscience de ses limites, constate le frère dominicain Jean-Marie Gueullette, théologien à l’Université catholique de Lyon et auteur notamment de L’Assise et la présence (Albin Michel, 2017). Là où je suis plus dubitatif, c’est si elle se présente comme une spiritualité au-dessus des spiritualités. Si on la voit simplement comme une pratique de santé mentale, pourquoi pas. Regarder longuement un bouquet de fleurs une fois par jour est peut-être aussi utile que certains médicaments. Mais si on enseigne cette forme de méditation, il faut qu’on ait bien conscience d’être dans le registre thérapeutique, et que cela n’a rien à voir avec une expérience spirituelle », poursuit-il… « Dans les essais cliniques sur la méditation, par exemple, les effets secondaires ne sont pas reportés de façon adéquate. Quand vous interrogez les personnes qui pratiquent la méditation au sujet d’expériences inhabituelles, elles répondent généralement négativement. La pression du groupe et la présence de l’instructeur influencent aussi leurs réponses, car ils craignent d’entacher l’image de la méditation. Mais si vous les questionnez en privé sur des effets précis, comme la résurgence de souvenirs traumatiques, l’anxiété ou le sentiment de ne plus être dans leurs corps, alors elles reconnaissent traverser des expériences difficiles », poursuit-elle. « Une des difficultés est de distinguer les effets normaux de la méditation de ce qui relève de véritables effets secondaires », complète Nicholas Van Dam, un autre des auteurs de cet article. Peu d’évaluations des effets indésirables – L’engouement tend en effet à valoriser les bénéfices de la méditation et seules 25 % des études publiées jusqu’en 2015 évaluaient ses effets indésirables. Les textes bouddhistes ne manquent pourtant pas de descriptions d’effets pouvant être ressentis comme douloureux ou désagréables. Le bouddhisme zen décrit ainsi une maladie de la méditation appelée « maladie zen » tandis que, dans le bouddhisme tibétain, le terme de « nyams » fait référence à un large éventail d’expériences incluant des états d’euphorie, des visions, des douleurs physiques intenses, de la paranoïa, de la colère et de la peur. Interprétées comme pathologiques dans la médecine occidentale certaines de ces manifestations sont pour le bouddhisme un signe encourageant. « C’est un champ de recherche émergent et il y a un dialogue à trouver entre les deux cultures. Un maître bouddhiste considérera une crise d’angoisse comme un signe de progression dans le cheminement, alors qu’en médecine occidentale, c’est un symptôme », explique le psychologue Ausias Cebolla, de l’université de Valence, en Espagne. Dans une enquête qu’il a récemment menée auprès de 342 personnes ayant une pratique journalière de la méditation, publiée dans la revue PloS One, 25 % ont reconnu ressentir des effets inconfortables, d’autant plus importants que leur pratique est plus longue. Ces effets étaient pourtant transitoires, et n’ont pas découragé les pratiquants de poursuivre la méditation. « Je souscris complètement aux critiques concernant la survalorisation des bénéfices et la nécessité d’études rigoureuses sur la pleine conscience. Cela n’enlève pas ses bénéfices attestés contre un large éventail de maladies chroniques et les résultats des recherches en neurosciences, commente Jon Kabat-Zinn. Mais il faut bien comprendre que les effets les plus importants de la méditation concernent une minorité de personnes pratiquant la méditation de manière intensive au cours de longues retraites, par exemple, et cela ne concerne pas les interventions fondées sur la pleine conscience comme la MBSR. » C’est pourtant sur les études menées sur les cerveaux des grands méditants que s’appuie aussi la promotion de la méditation de pleine conscience. Depuis le début des années 2000, de nombreuses études ont en effet été menées sur l’encéphale de méditants expérimentés, ayant pratiqué plus de 10 000 heures, dont Matthieu Ricard est en France la figure emblématique. Ces études ont révélé que certaines régions du cerveau liées à l’attention se développaient chez ces méditants, et que d’autres aires, connues pour diminuer avec le vieillissement, étaient préservées. Mais les auteurs de l’article de Perspectives on Psychological Science invitent aussi à la prudence concernant ces interprétations. La qualité des images, argumentent-ils, dépend du calme de la personne durant l’examen et de son rythme respiratoire, deux facteurs distinguant les méditants des non-méditants. « Les neurosciences de la contemplation ont souvent mené à des interprétations trop simplistes de phénomènes neurocognitifs et affectifs. Les effets de la méditation sont sans doute exagérés, en raison de la pression sociale à implanter la pleine conscience », commentent-ils…
Méditation : « Il y a un risque d’intrumentalisation »
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Propos recueillis par Catherine Mary. 08.01.2018 Pour Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine émérite à l’université du Massachusetts et fondateur d’une méthode destinée à la réduction du stress, « la rapidité avec laquelle la pleine conscience s’implante en Occident fait courir le risque qu’elle perde son sens ». Formé initialement au Massachusetts Technological Institute (MIT) en biologie moléculaire, Jon Kabat-Zinn est professeur de médecine émérite à l’université du Massachusetts. Il a créé en 1979 la Mindfulness Based Stress Reduction (MBSR), une méthode de méditation de pleine conscience destinée à la réduction du stress. Fondée sur un programme de huit séances hebdomadaires de deux heures et demie chacune et encadrées par un instructeur, cette méthode a connu un succès rapide. Elle s’inspire à la fois des pratiques bouddhistes, du yoga et des connaissances de la médecine occidentale…
Que pensez-vous de la vague de méditation de pleine conscience ? Je suis très heureux que la pleine conscience se soit si bien implantée dans tant de pays à travers le monde et qu’elle s’implante enfin en France, qui était un pays réfractaire à cette vision non dualiste du corps et de l’esprit, en raison de sa tradition cartésienne… Néanmoins, il faut rester prudent. La rapidité avec laquelle la pleine conscience s’implante dans les pays occidentaux fait courir le risque qu’elle perde son sens, en étant instrumentalisée de manière opportuniste ou en étant utilisée comme un produit. Il relève de la responsabilité de tous ceux impliqués dans ce mouvement de veiller à ce que l’intégration de la pleine conscience se fasse de manière éthique, afin qu’elle contribue pleinement à l’apaisement dont nos sociétés ont besoin.
Bordeaux: Le gourou magnétiseur jugé en appel pour agressions sexuelles
20 Minutes, Elsa Provenzano, le 02/10/17 – Ce mardi s’ouvre devant la cour d’Appel de Bordeaux le procès de Philippe Lamy pour exercice illégal de la médecine, abus de faiblesse et agressions sexuelles. Il a été condamné à 5 ans de prison dont 1 an avec sursis en octobre 2016…
Condamné en première instance à cinq ans de prison dont un avec sursis et obligation de soins, le 6 octobre 2016 par le tribunal correctionnel de Libourne pour exercice illégal de la médecine, abus de faiblesse et agressions sexuelles, Philippe Lamy est jugé ce mardi par la cour d’Appel de Bordeaux. Trois femmes sont parties civiles pour des faits qui se sont déroulés entre septembre 2012 et juin 2014.
Il a nié les faits en première instance – Philippe Lamy est un quadragénaire, ancien gérant de la Villa Panthère, club libertin de Listrac Médoc, et lui même adepte de pratiques libertines. En première instance, il n’a pas reconnu les faits pour lesquels il est poursuivi parlant de « relations consenties » et de « jeux de rôles » avec les trois plaignantes. Celui qui se faisait appeler Florenzo ou maître Ilario dans ces milieux, prétend qu’il a voulu réaliser leurs fantasmes et qu’à présent, parce qu’elles ne l’assument pas, cela se retourne contre lui.
Des relations sexuelles présentées comme curatives – Les trois victimes, qui ne se connaissent pas, ont en commun d’être gravement malades au moment où elles rencontrent ce beau parleur. Deux sont en dépression et la troisième affronte un cancer de la thyroïde. En plus de les dissuader de prendre leurs traitements médicaux, il va jusqu’à leur prescrire des gélules magnétisées par ces soins, ce qui explique qu’il soit poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Alors qu’elles sont vulnérables, il va les placer sous sa coupe, leur faisant vendre leurs biens, adopter un nouveau régime alimentaire ou encore en les réduisant à des objets sexuels. Il a aussi prétendu auprès d’elles être en capacité de rentrer en communication avec des personnes décédées. L’avocat des parties civiles, maître Daniel Picotin, voit dans cette affaire toutes les caractéristiques de l’emprise mentale et n’hésite pas à qualifier Philippe Lamy de « gourou ».
http://www.20minutes.fr/bordeaux/2142939-20171002-bordeaux-gourou-magnetiseur-juge-appel-agressions-sexuelles
Gironde : quatre ans de prison ferme pour le “gourou”
Sud Ouest – A LA UNE BORDEAUX, le 07/11/2017 par E. A.-C.. Philippe Lamy a été condamné en appel à 4 ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de 5 ans pour abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. Il avait placé sous son emprise plusieurs personnes, dont trois femmes devenues ses objets sexuels. La cour d’appel de Bordeaux a alourdi la peine à laquelle avait été condamné Philippe Lamy par le tribunal correctionnel de Libourne. La juridiction a rendu son arrêt ce mardi après-midi. Elle a déclaré cet homme de 42 ans coupable de toutes les poursuites dont il faisait l’objet: abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine. En répression, elle l’a condamné à quatre ans de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis précédent de 14 mois de prison, confirmant ainsi le jugement de première instance. En plus, elle a ajouté une peine complémentaire de suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans comprenant une injonction de soins, l’obligation d’indemniser les parties civiles et l’interdiction d’entrer en contact avec elles.
Il leur ordonne d’arrêter leur traitement. Philippe Lamy a ainsi été reconnu coupable d’avoir placé sous son emprise trois femmes fragiles et malades, entre 2012 et 2014, dans le Libournais. Trois femmes dont ce “magnétiseur” a abusé de la faiblesse, leur ordonnant d’arrêter leurs traitements médicaux pour les remplacer par des gélules “magnétisées” par ses soins et faisant d’elles ses objets sexuels. L’une des victimes était alors atteinte d’un cancer. http://www.sudouest.fr/2017/11/07/gironde-quatre-ans-de-prison-ferme-pour-le-gourou-3927297-2780.php
Alerte aux escrocs de la médecine
Le Figaro, Par Damien Mascret, 19/10/2017 – L’engouement pour les «médecines» alternatives peut priver les malades de soins vitaux. Quand Steve Jobs, le génial fondateur d’Apple, a appris qu’il était atteint d’une forme localisée de cancer du pancréas, en 2003, il a d’abord refusé la chirurgie qui s’imposait. Pendant neuf mois, il a suivi les conseils de «spiritualistes» et cru se soigner avec des plantes, des jus de carotte et l’acupuncture. En 2004, lorsqu’il s’est enfin résolu à se faire opérer, la partie était jouée, le cancer étendu, et Jobs décédera finalement de son cancer en dépit de la chimiothérapie et d’une transplantation hépatique. Non sans avoir exprimé ses regrets, au cours des entretiens tenus avec son biographe, Walter Isaacson, d’avoir refusé le traitement initial qui lui était proposé. Une triste histoire qui montre que tout malade, aussi intelligent, riche et fortuné soit-il, devient une proie potentielle pour les charlatans dès lors qu’il est malade.
«Nous voyons des patients présentant des cancers avancés après avoir essayé initialement des médicaments alternatifs lorsque leurs cancers étaient dans un stade plus curable», expliquait cet été au Figaro le Pr Skyler Johnson, auteur avec des collègues de l’université de Yale (États-Unis) d’une étude sur la survie dans quatre cancers: colorectal, sein, poumon, et prostate. Quatre ans plus tôt c’est l’Académie française de médecine, dans un rapport sur le sujet, qui tapait du poing sur la table par la voix du Pr Daniel Bontoux: «Pour nous, il n’y a qu’une seule médecine, la médecine scientifique.» Mais ce glissement pernicieux de la science à la croyance n’inquiète pas seulement les professionnels de santé, il préoccupe aussi les spécialistes des dérives sectaires ou autres pratiques aliénantes. Car il ne s’agit pas seulement de détourner des malades de la médecine fondée sur les preuves, mais aussi d’instrumentaliser la maladie à des fins mercantiles.
Exercice illégal de la médecine – «Les médecines alternatives sont une menace de l’ombre, nous lançons un cri d’alerte», expliquait ainsi le 12 octobre dernier, Laure Telo, présidente du Centre contre les manipulations mentales (CCMM) d’Île-de-France, lors d’un colloque consacré aux dérives des médecines alternatives. Et d’ajouter: «Le père d’une jeune femme atteinte de cancer a raconté comment le kinésithérapeute de sa fille lui avait dit d’arrêter son traitement et lui avait conseillé de voir un guérisseur qui organisait un voyage curatif aux Philippines. Elle y a été “opérée à mains nues”»! Elle est morte trois mois plus tard… «Il ne se passe pas une semaine sans que l’ordre des médecins ne porte plainte pour exercice illégal de la médecine», confie au Figaro le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins. Car si chacun est libre de croire ce qu’il veut, seuls les médecins peuvent établir des diagnostics et des traitements. Ou plus exactement les docteurs en médecine inscrits à l’Ordre des médecins le peuvent. Ceux qui ne le sont pas ou ont été radiés, n’en ont pas le droit, sous peine de poursuites pour exercice illégal de la médecine. «Toute dérive thérapeutique n’est pas forcément sectaire, précise Samir Khalfaoui, conseiller auprès de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), et si vous allez voir quelqu’un qui fait du reiki, ça n’est pas forcément un gourou. Malheureusement, ça peut dériver s’il essaie de vous faire adhérer à un nouveau mode de pensée, une croyance, ou vous suggère d’acheter une machine à 1000 euros pour vous débarrasser des mauvaises ondes.»
«Aujourd’hui, personne n’est capable de dire combien il y a de pseudo-thérapeutes en France, souligne Samir Khalfaoui, on n’a pas encore pris dans ce pays la mesure du danger que représentent ces pratiques de soins non conventionnelles. À ce terme employé par le ministère de la Santé, nous, on préfère parler de dérives thérapeutiques.» Il est vrai que la Miviludes n’ignore pas le problème: elle traite entre 2500 et 3000 signalements par an. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. http://sante.lefigaro.fr/article/alerte-aux-escrocs-de-la-medecine/
Les dérives liées aux médecines alternatives alarment les organisations anti-sectes
Notre Temps – Par AFP le 12 octobre 2017 – Le CCMM Île-de-France ne conteste pas “les pratiques et techniques qui peuvent contribuer au bien-être de la personne” ou “venir en complément de la médecine allopathique”, souligne sa présidente, Laure Telo.
“Serge Blisko, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contres les dérives sectaires (Miviludes), estime que 40% des Français ont recours aux médecines alternatives, dont un grand nombre de malades du cancer. “Les formes sont diverses, qui vont des poudres de perlimpinpin inoffensives – sauf pour le porte-monnaie – à des systèmes de santé bis”, relève Serge Blisko.
Le CCMM évalue à “100.000 le nombre de praticiens parallèles”. Parmi eux figurent des “gourous de sectes guérisseuses” jugeant les vaccins “empoisonnés”, les médicaments “dangereux” ou plaidant pour “l’autoguérison dans les chakras, l’énergie céleste, le chamanisme, la kinésiologie” ou encore les “vibrations énergétiques”. L’association prend l’exemple d’une patiente qui, pensant avoir été violée enfant par son père, s’est fait prescrire par un “pseudo-thérapeute” pour près de 240.000 euros de “stages intensifs” utilisant la technique des “faux souvenirs induits”. Pour Laure Telo, “les grands mouvements sectaires comme la Scientologie sont toujours là, mais on les connaît”…
La Médecine Nouvelle est-elle morte ?
6 juillet 2017, par la rédaction https://aivmn.wordpress.com/2017/07/06/la-medecine-nouvelle-est-elle-morte/
Ryke Geerd Hamer est le fondateur de la Médecine Nouvelle Germanique, une pseudothérapie prétendant pouvoir soigner toute maladie, en ce compris les plus graves. Au moyen d’entretiens d’apparence psychothérapeutique, elle se centre sur le « conflit », le stress à l’origine de la maladie. La chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie sont à bannir selon Hamer puisqu’elles retarderaient le processus de guérison. Suite à nombre de décès notamment, Hamer a été condamné dans plusieurs pays. Une procédure judiciaire était en cours en Norvège où il a vraisemblablement passé ses derniers jours avant de succomber à un AVC. La Médecine Nouvelle Germanique lui survit. Elle a séduit des praticiens, des professionnels de la santé, des médecins. Le Dr Claude Sabbah en est un des plus connus. Il a développé à son tour une variante qu’il a appelée Biologie totale. L’idée repose également sur un conflit qu’il s’agirait d’identifier pour enclencher le processus de guérison. En mars 2008, il est lui-même victime d’un AVC dont il sort très affaibli. On ne le reverra plus, de quelque manière que ce soit, à l’exception de son avocat lors de sa condamnation pour publicité mensongère. Un verdict qui satisfait peu la veuve d’un adepte de la Biologie totale. La Biologie totale, elle, lui survit aussi puisqu’elle a fait des émules en France d’abord, en Belgique ensuite, en Suisse, au Canada etc. D’autres médecins, d’autres praticiens de la santé font à leur tour connaître cette approche. En Belgique, on se souvient de la condamnation d’un assistant social suite au décès d’une de ses patientes: coups et blessures involontaires, escroquerie et exercice illégal de la médecine. L’homme ne fait plus parler de lui. Mais d’autres assurent la relève à grand renfort de « décodage biologique », « psychobiologie » et autre terminologie proche. La justice belge devrait bientôt rouvrir les débats alors que Jacqueline S. est décédée depuis plus de dix ans maintenant.
Pourquoi cet engouement pour une approche sans fondement scientifique ? Parce qu’elle offre du sens à celui qui ne comprend pas pourquoi il est malade, parce qu’elle offre de récupérer du contrôlesur sa maladie, parce qu’elle promet une guérisonlà où la médecine, la vraie, avoue ses limites malgré ses progrès. En d’autres mots: « je suis malade parce que j’ai connu un stress, une difficulté majeure dans ma relation à ma mère, par exemple. Maintenant que je le comprends, j’ai vais pouvoir travailler dessus et enclencher ainsi ma guérison ».
Recherche de sens et reprise en main de soi sont les clefs du succès de cette fumisterie.
Une kiné condamnée à un an de prison avec sursis pour avoir induit de faux souvenirs
Franceinfo – 23/05/2017 – la rédaction d’Allodocteurs.fr, avec AFP – Une kinésithérapeute a été condamnée ce 23 mai à un an de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et plus de 300.000 euros de dommages et intérêts, pour avoir soutiré des sommes considérables à des patientes. Celles-ci ont décrit un mécanisme d’emprise mentale via de “faux souvenirs induits”. Marie-Catherine Phanekham, 44 ans, a été reconnue coupable d’abus de faiblesse par le tribunal correctionnel de Paris. Sa peine de prison est assortie d’un sursis avec une mise à l’épreuve, qui comprend notamment une obligation d’indemniser les victimes. Le tribunal a également prononcé contre elle une interdiction d’exercersa profession de kiné pour une durée de trois ans. Au total, la prévenue a été condamnée à verser plus de 310.000 euros de dommages et intérêts aux victimes ou à leurs proches qui se sont constitués parties civiles. Le tribunal l’a également condamnée à verser un euro aux conseils départemental et national des masseurs-kinésithérapeutes, et 1.000 euros de dommages et intérêts à l’ADFI (Association de défense des Familles et de l’Individu) Paris Ile-de-France. Son président, Daniel Sisco, a jugé “très important” que la culpabilité de la prévenue ait été reconnue…
Lors du procès en février, les plaignantes ont toutes raconté comment la thérapeute leur avait induit de faux souvenirs d’abus sexuels qu’elles auraient subis pendant l’enfance, comment elles en sont venues à rompre avec leur entourage et à verser des sommes importantes, parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros (voir plus bas).
Mme Phanekham, elle, n’a eu de cesse de contester les faits qui lui sont reprochés. Face à la convergence des témoignages à charge, elle a simplement concédé “l’erreur” d’avoir été “trop proche de ces gens”. Son avocate, maître Marie Dosé, a estimé que le tribunal a “ramené un peu de raison” dans une affaire à ses yeux “instrumentalisée” par certaines parties civiles et associations. Elle n’était pas en mesure d’indiquer dans l’immédiat si elle ferait appel. L’une des victimes, Patricia Padovani, s’est félicitée que “l’emprise” ait été reconnue. “Les associations, on en a besoin, elles ont un rôle à jouer”, a-t-elle ajouté. Avocat de plusieurs parties civiles, Me Olivier Morice a estimé que le tribunal a reconnu que la prévenue utilisait un mécanisme de “sujétion psychologique que l’on retrouve dans les dérives sectaires”.
Faux souvenirs induits ? La mémoire est modelable, modifiable, falsifiable. C’est la raison pour laquelle des thérapies spécialement conçues pour faire ressurgir des “souvenirs enfouis” sont interdites par de nombreuses associations professionnelles de psychologues, outre-Manche ou outre-Atlantique. Les faux souvenirs induits, qui peuvent émerger dans des situations particulières de fragilité psychologique et de soumission à l’autorité (séances d’hypnose, de psychanalyse, voire dans une autre mesure lors d’interrogatoires policiers…) ont une réalité avérée par de très nombreuses recherches en psychologie. Les “thérapies de la mémoire retrouvée” ne sont pas à confondre avec les situations dans lesquelles d’authentiques souvenirs ressurgissent brutalement dans certains contextes (retour sur les lieux de son enfance, par exemple).
Donner l’argent “malsain” pour le “libérer des ondes”. Dans le cas des patients de la kinésithérapeute, les faux souvenirs concernaient le plus souvent des faits d’inceste ou de maltraitances soi-disant subis durant l’enfance. C’est ainsi que l’une des plaignantes a accusé à tort son père de l’avoir violée. La thérapeute “m’a fait comprendre que ma mère avait cherché à me tuer, quand j’étais dans son ventre”, a déclaré une autre… Outre les 100 euros en espèces à chaque consultation, certaines patientes ont donné beaucoup d’argent à leur thérapeute. L’une lui a par exemple versé la totalité de son indemnité de licenciement: 75.000 euros. Selon le récit d’une autre patiente, qui avait également été licenciée, la prévenue lui avait demandé de se débarrasser de cet argent “qui représentait la “sécurité” et l’empêchait d’avancer. Et si elle voulait le donner à des associations, il fallait qu’elle lui donne cet argent “malsain” pour le “purifier”, le “libérer des ondes”.
Difficile d’admettre que l’on est victime – L’une des membres du “groupe” gravitant autour de la thérapeute, décrit comme sectaire, lui avait cédé son appartement pour 61.000 euros, revendu deux ans plus tard sept fois plus cher, sans qu’elle ne trouve rien à y redire (cette personne n’est pas partie civile). L’une des patientes avait remis de fortes sommes d’argent en liquide à la thérapeute, issues de la vente de stock-options, qui avoisineraient 750.000 euros. Cette femme s’est, elle, constituée partie civile, mais refuse d’être considérée comme une victime. Elle avait accusé ses parents d’être à la tête d’un réseau pédophile, a parlé d’orgies, de sacrifices d’enfants, d’avortements forcés, d’expériences sur le cerveau, de magie noire… A l’issue des investigations sur le patrimoine de la prévenue, eu égard à son train de vie élevé, les enquêteurs pensent, compte tenu de ses nombreux voyages en Thaïlande et au Laos, que l’argent a été investi ou conservé à l’étranger…
Faux souvenirs» et vraie emprise : les étranges pratiques d’une ostéo en procès
Par Emmanuel Fansten — Libération19 février 2017 – Ce lundi s’ouvre à Paris le procès d’une thérapeute accusée d’avoir manipulé la mémoire de ses patientes pour leur soutirer de fortes sommes. Où commence la manipulation mentale ? La question sera au cœur du procès qui s’ouvre ce lundi devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Dans le rôle du gourou présumé, une kinésithérapeute de 44 ans, Marie-Catherine P., poursuivie pour «abus de faiblesse». Côté parties civiles, neuf victimes ou familles de victimes défileront à la barre pour raconter comment la thérapeute s’est peu à peu immiscée dans leur vie Libération du 24 août 2016). Le point commun entre ces différents témoignages : la révélation, au cours des séances avec Marie-Catherine P., d’un supposé souvenir jusqu’ici enfoui, et présenté par la guérisseuse comme la source de tous leurs maux. Un souvenir toujours violent, souvent incestueux, qui se transforme dans certains cas en d’inquiétants délires paranoïaques.
«Orgies»
Une ancienne patiente en est ainsi arrivée à dénoncer un réseau de pédophiles, persuadée d’avoir elle-même assisté à des «orgies avec mineurs», des «sacrifices d’enfants», des «avortements forcés» et des «expériences sur le cerveau». Une autre a brusquement accusé sa mère de chercher à «éliminer les témoins gênants de ses crimes», grâce à un «réseau infiltré dans les RG, la police, la justice et chez les experts psychiatriques». Le syndrome d’un phénomène observé aux Etats-Unis dès les années 70, et aujourd’hui connu sous le nom de «faux souvenirs induits» ou «thérapie de la mémoire retrouvée». Cette technique de sujétion psychologique consiste à faire croire à une personne fragile que sa souffrance provient d’un traumatisme dont elle ne se souvient plus. In fine, le procédé vise à provoquer la rupture des patients avec leur environnement afin de mieux les mettre sous emprise. «Au fil des séances, je me suis coupée de toute ma famille, de tous mes amis, a raconté l’une des victimes de Marie-Catherine P. aux policiers. Elle m’a fait comprendre qu’elle était la seule à pouvoir me sauver.»
Les premiers signalements visant la thérapeute remontent à 2003, mais la justice ne s’en saisit que cinq ans plus tard, après une série de plaintes pour «abus de faiblesse». Au cours de l’enquête confiée à l’Office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP), les victimes de Marie-Catherine P., toutes des femmes, ont longuement raconté le déroulement de ces séances de kiné ou d’ostéopathie, réglées systématiquement 100 euros en espèces. Des psychothérapies sauvages au cours desquelles finissent toujours par affleurer, tôt ou tard, de faux souvenirs.
800 000 euros
A la différence de certaines escroqueries thérapeutiques, l’importance des sommes versées à Marie-Catherine P. donne une coloration sociale très forte au dossier, loin de l’image de victimes aux abois financièrement. «Une des particularités de la présente procédure est le profil des plaignantes et des témoins, qui sont pour la plupart issus de milieux socioculturels privilégiés», souligne la juge dans son ordonnance de renvoi. Une des victimes, cadre bancaire, a ainsi retiré près de 800 000 euros en liquide en un an. Une autre a cédé son appartement parisien pour 66 000 euros à la thérapeute, qui l’a revendu sept fois plus cher deux ans plus tard. Une troisième n’a pas hésité à lui reverser intégralement sa prime de licenciement de 75 000 euros. Mais l’enquête a étrangement achoppé sur la piste financière. Dans un procès-verbal de synthèse, les enquêteurs notent simplement de «fortes incohérences» entre les activités de Marie-Christine P. et son «train de vie élevé». «Une grande partie des sommes en espèces évoquées dans ce dossier n’ayant pas été retrouvées, les enquêteurs estiment probable […] que cet argent a été investi ou conservé à l’étranger», conclut la magistrate sans aller plus loin. Pas d’éclaircissement non plus sur les mystérieux contrats de coaching, pour un montant supérieur à 2,5 millions d’euros, liant Marie-Catherine P. à Artegy, une filiale de la BNP dans laquelle travaillait une de ses patientes. Selon nos informations, au moins un million d’euros ne correspondrait à aucune prestation. Mais après avoir diligenté une enquête interne en 2007, la BNP n’a engagé aucune poursuite et s’est bien gardée de se constituer partie civile dans le dossier parisien, sans doute soucieuse d’éviter toute mauvaise publicité. L’ancien employé de la filiale qui avait donné l’alerte à l’époque a toutefois été cité comme témoin.
«Côté pervers»
Reste l’épineuse question de l’abus de faiblesse, sur laquelle devraient s’écharper les avocats. Celle de Marie-Catherine P., Marie Dosé, a déjà annoncé qu’elle plaiderait la relaxe, notamment au motif qu’il est impossible d’établir un état de sujétion psychologique plus de dix ans après les faits. Conseil des parties civiles, Olivier Morice entend quant à lui faire le procès des faux souvenirs eux-mêmes. «C’est l’occasion de pouvoir examiner le côté pervers de ces thérapeutes qui distillent de fausses informations dont les effets peuvent être dévastateurs», explique-t-il. Parmi les témoins cités à comparaître, Claude Delpech dirige l’association Alerte faux souvenirs induits (Afsi), créée en 2005 après des premiers signalements de parents de victimes. «Depuis, nous avons reçu 800 familles, dont encore une cinquantaine l’an dernier, indique-t-elle. Cela représente des milliers de victimes dont personne ne parle jamais.» Le procès doit durer trois jours.
Comment éviter les charlatans dans la jungle des thérapies
Le Figaro, Anne Lefèvre-Balleydier, 09/06/2017 – Les thérapeutes douteux n’ont à la bouche que la critique de la médecine conventionnelle et promettent un traitement miraculeux. Quelques conseils pour les repérer. Proposées par de vrais médecins, des professionnels du secteur paramédical ou par des praticiens sans diplôme reconnu et homologué, les médecines douces attirent aujourd’hui 4 Français sur 10, dont 60 % parmi les malades atteints d’un cancer. Il faut bien reconnaître que l’offre est impressionnante. Mais est-elle sûre?
Vrais ou faux praticiens? D’après la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), on recense dans notre pays pas moins de 300 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Parmi les 4 000 psychothérapeutes sans reconnaissance officielle, certains proposent des traitements qui mettent les malades en danger, en cas de cancer ou autres pathologies graves. Sans compter qu’ils n’ont alors aucun scrupule à jouer sur la fragilité de ces personnes pour s’enrichir. Alors, comment les repérer? Sur son site internet, la Miviludes met à disposition une série de critères pour démasquer charlatans et pseudo-thérapeutes. Par exemple, un langage pseudo-scientifique qui donne des explications simplistes à des maladies pourtant complexes. Ou encore, des séances d’essai gratuites, puis un règlement à l’avance, l’achat de matériel non remboursé… Enfin, surtout, deux signes doivent alerter. D’abord, le soi-disant thérapeute remet en cause et dénigre les traitements de la médecine conventionnelle, qu’il s’agisse de vaccins ou de médicaments. Ensuite, il vous promet en échange une guérison miraculeuse, en vous expliquant qu’au-delà de la maladie les soins vous apporteront d’innombrables bienfaits évidemment impossibles à mesurer. Des conséquences parfois funestes – Ryke Geerd Hamer en est la parfaite illustration. Et ses victimes, nombreuses, lui ont valu plusieurs condamnations. Nicole S. fut l’une d’elles. En 2003, elle entreprend une chimiothérapie après le diagnostic d’un cancer du sein. On lui propose de l’opérer, par sécurité. Mais elle a peur et, se laissant convaincre par une disciple de Hamer, elle décide d’interrompre tout soin. La méthode préconisée par cet ancien médecin allemand est radicale. Pour lui, on se fabrique son cancer, à la suite d’un choc psychologique ou d’un conflit intérieur. Et l’on ne peut s’en débarrasser qu’en s’appuyant sur des «capacités libérées d’autoguérison, à condition que n’interfèrent pas dans le processus les traitements conventionnels». C’est précisément ce qu’a fait Nicole S. Moyennant quoi, deux ans plus tard, le cancer avait atteint ses os. «Ce sont les trous qui se referment», disait-elle, convaincue par les arguments de Hamer. Elle est morte à la fin de l’année 2005. Quant à lui, il continue de sévir, en dépit de plusieurs condamnations. Réfugié en Norvège, il a fait et continue de faire des disciples via internet. Parmi eux, la Miviludes a épinglé Claude Sabbah et sa méthode de «biologie totale des êtres vivants», Christian Flèche et sa psycho-biothérapie par le décodage biologique et, de manière plus générale, des centaines de pseudo-thérapeutes «spécialisés» dans le décodage biologique. Mais bien d’autres de ces pratiques thérapeutiques à risque sectaire sont pointées dans le rapport 2010 de la Miviludes: on y retrouve, entre autres, le «rebirth» et les faux souvenirs induits, les dérives de la kinésiologie, du massage Tui Na, l’instinctothérapie, le respirianisme, l’énergiologie et l’ingestion de toutes sortes de substances (jus de légumes, citron, bicarbonate de soude, urine…). Il convient donc de se méfier des solutions «miracle», de ne pas s’isoler dans une relation exclusive avec un seul «thérapeute» et, surtout, d’en parler autour de soi.
Un “gourou” renvoyé en correctionnelle
DH – La Dernière Heure – F.D. 24 mars 2017 – Didier F., chantre de la biologie totale, est soupçonné d’exercice illégal de la médecine. Domizzio Danieli avait 52 ans lorsqu’il est décédé d’une tumeur au cerveau. Durant la phase terminale de sa maladie, décelée en octobre 2012, il a refusé la biopsie cérébrale et toute forme de chimiothérapie.
Selon le fils du défunt, cette attitude n’est pas étrangère à Didier F., un gourou de la biologie totale, une théorie qui prétend que toutes les maladies sont causées par des problèmes psychologiques et qu’elles peuvent être soignées sans traitement médical. L’homme, qui œuvre via l’ASBL Pour aller plus loin de Nivelles, se dit diplômé en communication, en comportementalisme, conseiller en harmonie vitale par la sophrologie caîcédienne et formé à la kinésiologie. Mais aucune trace d’un quelconque diplôme en médecine…Au crépuscule de sa vie, Domizzio Danieli était en effet en contact avec Didier F. qu’il connaissait depuis plusieurs années. Il aurait suivi ses conseils distillés lors de séances psychothérapeutiques et aurait donc refusé les actes médicaux les plus lourds. Suite au décès du quinquagénaire, ses héritiers naturels ont constaté que celui-ci avait modifié sa situation administrative pour devenir cohabitant légal de sa compagne Nancy C., changé sa police d’assurance et son testament au profit de cette dernière. Or, le défunt était propriétaire de plusieurs biens immobiliers en Italie et en Grèce, notamment. Bref, une succession non négligeable. Sur plainte des déshérités, une instruction a été ouverte et a mené à l’inculpation du gourou et de Nancy C. Des préventions de faux, coups et blessures par défaut de prévoyance, abus de faiblesse et exercice illégal de la médecine avaient ainsi été retenues. Défendu par Me Mevlut Turk, le fils du défunt s’est constitué partie civile contre les deux inculpés. Cette semaine, la cour d’appel de Mons a rendu son arrêt dans ce dossier. Le juge a estimé que Domizzio Danieli avait modifié son héritage en parfaite possession de ses moyens, malgré la maladie qui le rongeait. Nancy C. a donc obtenu le non-lieu. Didier F., en revanche, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal de la médecine. La cour a effectivement considéré que “le psychothérapeute, qui présente avec autorité un raisonnement rendu crédible et qui propose un protocole thérapeutique pour guérir une pathologie physique, accomplit ainsi des actes relevant de l’art médical dont l’exercice est réservé aux docteurs en médecine détenteurs du diplôme requis”. Me Mevlut Turk, qui reste persuadé que le gourou et la compagne du défunt ont profité de la faiblesse du malade pour déshériter son fils, se pourvoit en cassation afin d’obtenir le renvoi des deux inculpés pour toutes les préventions. L’avocat, qui se base sur un autre dossier à charge de Didier F. ayant abouti à un non-lieu, pense également que d’autres personnes ont pu vivre une histoire similaire. Pour l’heure, seul l’adepte de la biologie totale devra se défendre devant le tribunal correctionnel.
Espagne : Ayahuasca, la drogue qui remue les trips
Libération, Par François Musseau, 26 janvier 2017 – Une cérémonie d’ayahuasca, mi-octobre, dans un village près de Barcelone. Psychotrope, la mixture amazonienne marronnasse qui favorise des visions fait fureur auprès du public new age, notamment en Europe, où elle est pourtant prohibée.
Espagne : Ayahuasca, la drogue qui remue les trips – Une étudiante : «Moi, je suis sortie de mon corps.» Une mère de famille : «Je me suis vue réincarnée sous la forme d’animaux sauvages.» Un informaticien quinquagénaire : «J’ai revisité mon existence antérieure et j’ai compris d’où venait ma féroce agressivité.» Un courtier, profil golden boy : «J’ai vomi mon addiction à la cocaïne et j’ai réalisé à quel point j’en étais dépendant.» Un jeune géographe : «Pendant toute la séance, j’ai fait un voyage spirituel plein de lumière, et j’ai senti intimement qu’on était tous connectés entre humains»… En cette fraîche nuit de début d’hiver, dans une propriété privée de la sierra de Madrid, ce sont quelques-unes des impressions qu’on recueille au terme d’une longue cérémonie d’ayahuasca qui a commencé vers 22 heures et s’est terminée à 3 heures du matin. Coût par personne : 110 euros, personne n’y trouve à redire tant chacun se déclare stupéfait par «l’intensité» de l’expérience : «En une nuit, j’ai davantage appris sur moi-même qu’en plusieurs années de psychanalyse», résume l’informaticien quinquagénaire. Victor (1), le «chaman» qui a officié, est coutumier de ce genre de réactions : «Personne ne reste indifférent à la plante, certains peuvent ne pas avoir de visions et peuvent seulement vomir, mais tous sentent qu’elle parle en eux, et qu’elle parle d’eux-mêmes…»
Guérisseurs – …Cette décoction marron foncé au goût franchement répugnant provient d’Amazonie et contient de l’ayahuasca (une liane aux pouvoirs hallucinogènes, de son nom scientifique Psychotria viridis) et d’un arbuste appelé chacruna (Banisteriopsis, contenant du DMT, un agent psychoactif). Plus encore que d’autres substances naturelles induisant des états modifiés de conscience – peyote, san pedro… -, ce breuvage utilisé de façon ancestrale par des guérisseurs amazoniens suscite un formidable engouement… Aux Etats-Unis, où la prohibition de l’ayahuasca est moins forte et où sa consommation est même autorisée pour deux sectes (dont celle de Santo Daime, une pratique syncrétique qui mêle croyances chrétiennes, africaines, indigènes et spiritualistes, et qui place l’ayahuasca au rang de divinité), le boom est spectaculaire. D’après le Centre de spiritualité de l’université de Minneapolis, on dénombrerait une centaine de cérémonies quotidiennes à New York, et autant à Los Angeles… C’est à Ibiza qu’a eu lieu le premier congrès mondial consacré à cette plante, en 2014. Le deuxième s’est déroulé en octobre, à Barcelone, avec psychologues, anthropologues, guérisseurs, médecins…
Stupéfiant – Les autorités voient en l’ayahuasca un produit dangereux. Depuis 1971, la mixture est prohibée par une convention onusienne sur les substances psychotropes. Considérée comme un stupéfiant, elle est tout particulièrement dans le viseur de la France, où une Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) veille au grain. Ailleurs, comme en Espagne, la pratique est tolérée si le chaman détenteur de cette substance en fait un «usage contrôlé». Un chaman de Valence, qui a déjà passé une nuit au commissariat, explique : «Les cérémonies ne s’organisent que par le bouche à oreille, entre gens de confiance, il faut être prudent.» …
Faits divers – Les dérives possibles et donc les risques sont bien réels. L’emballement pour ces cérémonies visionnaires a favorisé l’intrusion de charlatans ou d’organisations au marketing agressif, pressés d’obtenir des adeptes. Ils sont peu regardants sur les consignes de sécurité et les règles à suivre lors des rituels. Une cérémonie regroupe entre une dizaine et une cinquantaine de personnes (parfois jusqu’à 100), elle se déroule sur environ cinq heures, le temps que dure l’effet du breuvage, et se déroule sous l’égide d’un chaman qui veille à la bonne marche du processus et vient en aide à des participants en difficulté. Un encadrement est primordial, dans la mesure où des réactions extrêmes (phase dépressive, crise de panique, transes euphoriques…) sont possibles. Sachant que les vomissements ne sont pas systématiques, de même que les visions : certains vivent des cérémonies où il ne se passe rien, d’autres ont des hallucinations intermittentes, ou longues et puissantes. «Il est d’autant plus important de bien ritualiser les prises qu’aujourd’hui la substance est accessible via Internet», précise Marc Axala, psychologue.
De fâcheux faits divers ont entaché la réputation de ces pratiques, notamment en Amazonie – Colombie, Pérou, Equateur, Brésil… où le «tourisme psychédélique» voit apparaître des pseudo-guérisseurs sans scrupule. En Europe aussi, certains ne pensent qu’à «faire du chiffre». «Or il faut avoir très présent à l’esprit que l’ayahuasca n’est pas pour tout le monde, il y a plusieurs profils de gens qui ne doivent pas y avoir accès», souligne Claudio Kutzwor, un Argentin initié par des guérisseurs péruviens en 1992 et installé depuis 2000 à Madrid, où il organise des cérémonies dans le cadre de strictes conditions de sécurité : pas question par exemple d’accepter des personnes sujettes à des troubles épileptiques, cardiaques ou psychiatriques. Lui et d’autres chamans ont d’ailleurs créé un collectif et un site web où tout néophyte désireux de participer à une cérémonie peut consulter un «code déontologique». (1) Le prénom a été modifié.
http://www.liberation.fr/planete/2017/01/26/espagne-ayahuasca-la-drogue-qui-remue-les-trips_1544280
Les conseils de Gwyneth Paltrow, à ne surtout pas suivre !
La Libre.be – RÉDACTION LIFESTYLE- 15 février 2017 – Un jour, l’actrice s’est muée en “gourou” de la santé. Depuis, les médecins s’insurgent contre ses conseils parfois dangereux… Sans l’aide de formations, de diplômes ou même de conseils solides, Gwyneth Paltrow s’est décrétée “gourou” de l’alimentation et du bien-être. Depuis une dizaine d’années, l’actrice livre ses conseils précieux pour maigrir, éviter le cancer, mener une vie saine, atteindre une vie sexuelle plus épanouie, etc. La “bible” de Gwynnie, on la retrouve sur son site internet Goop. Elle est suivie par des milliers d’internautes tous les jours, autant dire que l’impact est sérieux. Si certaines de ses explications beauté semblent louables, la majorité de ses conseils nutritifs et sexo sont régulièrement décriés par les médecins. Gwyneth Paltrow est ainsi perçue comme dangereuse, surtout par le Dr. Gunter, une gynécologue canadienne qui critique systématiquement les débordements de l’actrice.
Dernier en date : la comédienne encourage la prise de supplément d’iode pour stimuler le système immunitaire et prévenir du cancer. “C’est n’importe quoi. L’iode est essentiel au corps humain mais nous n’en avons pas besoin de beaucoup parce que c’est un micronutriment. Manger quelques fois par mois à l’extérieur fournit au corps assez d’iode (…) Tout dans cet article est mauvais et potentiellement dangereux“, explique la spécialiste. A moins qu’une personne soit concernée par une carence en cet élément, sa surconsommation risque de provoquer une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie, le cancer de la thyroïde, etc. Le tout reste de bien s’alimenter et de consommer du poisson, des algues, du sel iodé, des produits laitiers et des œufs.
Les œufs de jade dans le vagin – Dernièrement, Gwyneth Paltrow conseillait aux femmes de porter des œufs de jade dans leur vagin, du matin au soir, pour améliorer leur vie sexuelle. Il s’agit d’une technique chinoise datant de l’Antiquité. Les gynécologues sont unanimes : les muscles pelviens ne sont pas faits pour être contractés en permanence. Cet accessoire peut améliorer le tonus du périnée et faciliter l’orgasme, mais uniquement en le faisant travailler par intermittence. Aussi, cette technique n’aura pas le moindre impact sur les hormones comme il est indiqué dans l’article en question, “c’est biologiquement impossible“, s’insurge le Dr. Gunter. Par contre, porter des œufs de jade jour et nuit peut provoquer des irritations, des infections et même mener à un choc toxique mortel.
Soigner la grippe au sauna – Une autre fois, Gwyneth Paltrow racontait à ses lecteurs qu’elle avait attrapé la grippe. …Pour elle, le meilleur moyen de guérir, c’est de se rendre au sauna. Médecins et internautes se sont soulevés contre la recommandation de l’actrice. Si le risque de contagion est certain, le risque de déshydratation peut mener à des complications graves. Un médecin a ajouté : “La grippe n’est pas quelque chose qu’on peut traiter comme un phénomène de mode, avec des séjours dans des spas. C’est une maladie réelle et qui peut être mortelle“.
Et les autres… Et les conseils considérés comme ridicules ou même dangereux ne manquent pas. Ainsi sur Goop, on a pu lire que le port du soutien-gorge augmentait les risques de cancer à cause des radiations liées à internet sur les baleines. On se souvient également de la fameuse douche chaude vaginale pour nettoyer son utérus (V-steam) qui a fait bondir les gynécologues (risque d’infection grave). Pour retrouver la ligne, l’actrice préconise également une diète à 300 calories par jour. Un plan détox qui évite d’ingurgiter tout ce qui ressemble à de la nourriture… http://www.lalibre.be/lifestyle/psycho/les-conseils-de-gwyneth-paltrow-a-ne-surtout-pas-suivre-58a46b53cd703b98153d9ce7
Un guérisseur escroc écope de 4 ans de prison
01 février 2017 – 20 minutes – Un quinquagénaire a été condamné lundi pour escroquerie par métier par le Tribunal pénal de Bâle. Il avait soutiré plus d’un million de francs à une retraitée richissime en 2013 – C’est une peine plus lourde que celle demandée par le Ministère public bâlois qu’a prononcé lundi le Tribunal pénal de Bâle. Un Sénégalais de 59 ans a ainsi écopé de 4 ans de prison pour escroquerie par métier pour avoir délesté une vieille dame de plus d’un million de francs en 2013.C’est avant tout sa manière de faire sans scrupules qui a mené la Cour à opter pour une sanction plus sévère que celle de 3 ans et demi requise par le Ministère public. Le quinquagénaire a en effet pris soin de gagner la confiance de la multimilionnaire tout en profitant de sa démence grandissante, écrit Telebasel. Il l’a ensuite isolée de tout son entourage et lui a fait croire au grand amour.Interceptée à la douane avec 600’000 francs. Les écoutes téléphoniques ont ainsi révélé que le guérisseur autoproclamé a profité des sentiments qu’elle avait pour lui afin de mettre en place tout un scénario dans lequel les deux se retrouvaient unis contre le reste du monde. En l’espace de quelques semaines, la retraitée, qui selon «Bilanz» est l’une des plus riches femmes de Suisse, lui a remis plus d’un million de francs. Pour cela, il l’a fait venir chez lui en France en taxi. A chaque fois, elle lui a donné plusieurs centaines de milliers de francs en cash. Ce n’est qu’au septième passage à la douane que les autorités ont mis un terme à l’escroquerie. Les gardes-frontières avaient alors découvert sur elle près de 600’000 francs. Frais de justice à charge du prévenu Interrogé par les juges, l’accusé n’a répondu à aucune question. Il devra rembourser l’argent empoché à sa victime et s’acquitter des 40’000 francs de frais de justice.
Le bien-être, jusqu’où?
Cures extrêmes pour dépolluer ses cellules, culte de l’alimentation « healthy », obsession de la pensée positive… En France comme ailleurs, le « wellness » peut rendre accro. Y a-t-il du mal à se faire trop de bien ?
Le Figaro, par Emilie Veyretout , le 06/10/2016 – Source Almaviva … L’obsession grandissante pour la transformation de soi est en train de remodeler nos sociétés. Surtout, circonscrit dans les années 1970 à une poignée de communautés New Age, le wellness (bien-être) est devenu dans la plupart des pays occidentaux un impératif moral, qui se pose à chacun. «Être quelqu’un de bien implique de trouver sans cesse de nouvelles sources de plaisir et de nouveaux moyens d’augmenter notre bien-être, dénoncent les chercheurs Carl Cederström et André Spicer, auteurs du Syndrome du bien-être paru récemment sur le sujet (Éditions L’Échappée). Heureusement pour nous, les entreprises se dotent de salles de sport flambant neuves pour nous encourager à nous maintenir en forme ; la société de consommation s’engage à faire notre bonheur en pourvoyant à nos moindres besoins ; les centres de yoga ouvrent leurs portes pour nous aider à trouver l’harmonie et la paix intérieure ; et il est même scientifiquement prouvé que faire la vaisselle ou préparer nous-mêmes notre pain nous rendraient plus zen et plus détendus au quotidien. Cette logique est désormais partout à l’œuvre, dictant aussi bien notre façon de travailler et de vivre que d’étudier et de faire l’amour.» Les raisons de cette mutation se juxtaposent: néocapitalisme, allongement de la durée de vie, dépolitisation et digitalisation… Mais on en aura saisi les conséquences directes – un penseur slovène spécialiste de Nietzsche a même inventé le terme de «biomorale». Selon Carl Cederström et André Spicer, pour résumer, notre société se diviserait en deux camps: l’être parfait qui court, médite, pense positif et se nourrit uniquement d’aliments anti-toxines ; et les autres, gros, paresseux, gourmands, pessimistes, tristes… En réalité, le problème n’est pas tant de prendre soin de soi, au contraire. Mais qu’un choix individuel se soit transformé en idéologie dominante. Le wellness génère aujourd’hui une industrie addictive, aux chiffres vertigineux (3 400 milliards de dollars en 2014 aux États-Unis, selon le Stanford Research Institute). Et le phénomène n’est pas près de s’essouffler.
Chacun cherche son gourou. Il suffit d’observer les unes de magazines, les hordes de joggeurs dans les parcs de Paris et de province, la superficie des rayons de la Fnac consacrés au développement personnel et l’éclosion des juice bars pour s’en assurer: notre pays a largement comblé son retard par rapport aux États-Unis ou à l’Allemagne, où le bien-être est culturel. «Surtout, cet univers a changé, note Galya Ortega, une ancienne professeur de yoga devenue consultante de luxe (elle dirige les spas des hôtels Barrière, à Deauville). On est passé d’un wellness foisonnant, artisanal, très “peace and love”, à un business organisé, édité, marketé. Le corps et l’esprit se sont réconciliés, en quelque sorte.» Chaque saison offre un nouveau «gourou» et son best-seller pour booster ses performances – le médecin des stars Frédéric Saldmann (Prenez votre santé en main !, Éditions Albin Michel), le chantre de la pleine conscience Christophe André, le conférencier Frédéric Lenoir (La Puissance de la joie, Éditions Fayard) ou la coach en développement personnel Marie Kondo(La Magie du rangement, Pocket).
Encore inconnus dans l’Hexagone il y a quelques années, des figures comme l’Américain Deepak Chopra, superstar de la santé spirituelle aux millions de fans, et l’Indienne Amma, qui répand l’amour par ses étreintes, font salle comble quand ils se produisent dans nos villes. Connus pour leur sens critique ultradéveloppé, les descendants de Descartes cèdent sans scrupule aux principes de la pensée positive. «Plus vous avez une image positive de vous-même, plus vous augmentez vos chances de réussite», résume le maître en la matière, Zig Ziglar…
Voilà pour l’esprit, mais il faut nourrir aussi le corps. Le lifestyle de Los Angeles, épicentre de la culture holistique cool, a germé partout dans le monde. Difficile de résister aux superfoods et aux mélanges miraculeux censés éliminer le stress, chasser les toxines, booster l’énergie. Hier l’herbe de blé, aujourd’hui l’huile de coco ou le sésame noir… Les plaisirs de la bouche convergent vers un but: améliorer son potentiel physique et mental. Pascal Bruckner écrit que «la table n’est plus seulement l’autel des succulences, un moment de partage et d’échanges, mais un comptoir de pharmacie où l’on pèse minutieusement graisses et calories, où l’on mâche avec conscience des aliments qui ne sont déjà plus que des médicaments» (L’Euphorie perpétuelle. Essai sur le devoir de bonheur, Éditions Grasset)…
Cryothérapie et vœux de silence. De même, dans les instituts dédiés, il faut sans cesse mesurer, quantifier, évaluer le bien-être des clients. D’ailleurs, les spas ne seront bientôt plus des spas mais des centres, où cohabiteront le meilleur de la médecine traditionnelle orientale (ayurvédique, chinoise…) et la pointe du high-tech. «Même quand il s’agit de bien-être, les gens ont besoin de pourcentages, de mesures… C’est drôle, n’est-ce pas? Un peu comme cette habitude, le matin, de regarder la météo sur son smartphone alors qu’il suffirait d’ouvrir la fenêtre et de scruter le ciel, remarque Anna Bjurstam, vice-présidente spas des hôtels Six Senses. Notre groupe a mis en place un programme qui permet précisément de mettre des chiffres sur l’état de forme et la routine de chacun afin de l’améliorer, pendant le séjour puis de retour à la maison.» Un screening sophistiqué qui analyse à la fois les marqueurs physiologiques (masse grasse, rythme cardiaque…), les paramètres de stress, les risques environnementaux (via le pH et le stress oxydatif) et l’hygiène de vie (cholestérol, circulation du sang…). «C’est un luxe aujourd’hui que de pouvoir améliorer son bien-être physique et mental. Nos grands-parents – voire nos parents – n’avaient ni le temps, ni l’argent pour cela, souligne Sohal Shah, directeur d’un spa Six Senses. À travers notre programme, l’idée n’est surtout pas de faire culpabiliser mais d’accompagner chacun vers l’équilibre.»
Faut-il souffrir pour être bien? La question se pose, au regard du succès des retraites drastiques. En plein désert d’Arizona, le mirifique resort géant de Miraval est un must, avec cours de sport, cryothérapie (des cabines à – 90 °C où l’on reste, en maillot de bain, pendant trois minutes, pour détoxifier ses cellules), séances de chamanisme et même coaching professionnel. En Inde, la clinique ayurvédique indienne de Somatheeram devient le hot spot des gens de la mode après les défilés, tandis qu’en Italie l’Eremito loge ses clients dans une cellule d’ermite exigeant vœu de silence, méditation quotidienne et chants grégoriens. On ne compte plus les bootcamps (ces camps sportifs collectifs inspirés de l’entraînement des GI), les cures de jeûne (randonnée en forêt, etc.)… Les spécialités varient, les tarifs aussi (de 1 000 à 10 000 euros la semaine), mais l’emploi du temps est identique: quasi militaire. Lever aux aurores, alimentation frugale, exercices, routine antistress rodée. Défi personnel duquel on sort grandi, expiation avant de retourner à ses excès? De quoi méditer.
SEPT CURES, SEPT STYLES. Qui n’a jamais eu envie de quitter la ville, le temps d’un long week-end ou de courtes vacances, pour se vider l’esprit, alléger son corps et libérer ses énergies? Pour les adeptes de méditation transcendantale comme pour les plus débutants, notre sélection de sept destinations wellness parmi les plus pointues du moment.
-Le plus high-tech: Sha Wellness Clinic, en Espagne. Dans ce centre de détoxification futuriste bâti il y a cinq ans sur la Costa Brava cohabite le meilleur des médecines asiatique (acupuncture, shiatsu…) et occidentale (bilan génétique et injection de molécules d’ozone dans le sang notamment). Le séjour débute par un check-up de santé complet, avec des médecins, avant un agenda d’activités et de soins décliné heure par heure sur iPad. Nullement découragés par l’alimentation macrobiotique, les hommes d’affaires sous pression raffolent des formules «Récupération du sommeil», «Rajeunissement intégral» et «Life reset» (Vladimir Poutine y aurait ses habitudes).
12 950 € les deux semaines en pension complète mais sans hébergement.
–Le plus monacal: Eremito, en Italie. Perdu dans les forêts d’Ombrie, à deux heures de Rome, et construit sur un ermitage du XIVe siècle, l’Hotelito del Alma comme le surnomme son créateur propose sa «détox digitale»: on loge dans l’une des 14 cellules, on dîne en silence, on vit au rythme des méditations et des chants grégoriens. Extrême.
À partir de 160 € la nuit…
–Le plus New Age: Miraval, aux États-Unis.
Avec 60 % d’hôtes satisfaits, qui reviennent d’une année sur l’autre, le temple du wellness à l’américaine est depuis vingt ans une référence dans le monde entier. L’éventail des thérapies alternatives y est poussé à l’extrême avec presque 500 activités, dont la légendaire psychothérapie équine («It’s not about the horse», le cheval servant de miroir émotionnel et mental de l’individu), des séances de rajeunissement du cerveau, des ateliers de pensée positive, des séances de coaching professionnel mais aussi de voyance. Environ 8 000 € la semaine, sans le vol.
–Le spécialiste du jeûne: Buchinger, en Allemagne. À Uberlingen mais aussi à Marbella (Espagne), la clinique du docteur Otto Buchinger reste un classique. Au programme: tisane, jus de fruits et bouillons de légumes (environ 250 kcal par jour), Pilates, yoga, randonnées, massages et bains, le tout encadré par des médecins, psychologues et thérapeutes. Si la pratique du jeûne comme thérapie efficace n’est pas officiellement reconnue dans certains pays, dont la France, les adeptes crient à ses pouvoirs auto-guérissants, sur les plans physique et émotionnel. À partir de 2 500 € le forfait de 10 jours…
-La cure ayurvédique:Somatheeram, en Inde
Confort sommaire et prix à l’avenant, pourtant cette clinique indienne située dans le Kerala attire chaque saison ce qui se fait de plus branché. Sans doute est-ce dû à son équipe de médecins régulièrement récompensés, son programme simple mais efficace pour «traiter le corps, l’esprit et l’âme». 1 200 € le forfait de 11 jours, sans le vol…
–Bien-être cinq étoiles: les hôtels Six Senses. Sites naturels énergétiquement puissants – la vallée du Douro au Portugal, la péninsule de Ninh Van Bay au Vietnam, les montagnes de Qing Cheng en Chine… -, villas de luxe et désormais un programme de wellness intégré avec analyse des marqueurs de santé et traitements holistiques personnalisés: le groupe hôtelier promet à ses résidents une remise en forme «slow life» autour des quatre piliers du bien-être: sommeil, nutrition, exercice physique et éveil spirituel. À partir de 300 € la cure de soins.
-Cure de luxe: les hôtels Aman. Les établissements de la chaîne étaient déjà connus pour leurs décors exceptionnels et leurs spas à couper le souffle: ils accueillent désormais des retraites de 3 à 7 jours autour de stars du bien-être (professeurs de yoga, guérisseurs, acupuncteurs, etc.), sur des thèmes précis. Exemple, «Le sens de la vie» à l’Amankora, au Bhoutan. À partir de 10 000 € pour 8 jours…
Viol, abus, manipulation… Quand certains thérapeutes sont déviants
Par Marion Dupuis – Le Figaro, 13 avril 2016 –
Le documentaire Emprise mentale : quand la thérapie dérape, diffusé sur France 5 le 19 avril, enquête sur ces gourous qui induisent de pseudo traumatismes d’enfance et donne la parole à leurs victimes. On les appelle les dérapeuthes : ce sont les thérapeutes qui dérapent. Chaque année, en France, plusieurs milliers de patients seraient victimes de ces spécialistes autoproclamés de l’âme, parmi lesquels on trouve des psychanalystes agréé(e)s, des psychologues diplômés et même de vrais médecins. Cible de ces derniers ? Des personnes en souffrance psychique ou physique à qui on a fait croire, entres autres, que leur enfance n’était que souffrance, pour mieux les contrôler et abuser d’eux. Certains d’entre eux, « rescapés de l’enfer », racontent leur calvaire dans un passionnant documentaire diffusé le 19 avril sur France 5 et réalisé par Stéphanie Trastour.
Prescription de relations sexuelles multiples. Les témoignages sont glaçants, parfois terrifiants mais surtout instructifs. Il y a Bernard, consultant en management, qui raconte avoir perdu sa santé, sa fille et beaucoup d’argent, après être tombé entre les mains du psychanalyste Benoît Yang Ting. Ce dernier, disant s’inspirer de la psychanalyse freudienne et du cri primal de Janov, parvenait à induire de faux souvenirs –une technique de manipulation redoutable- chez ses patients. Pour Bernard, ce sera une tentative d’avortement de la part de sa mère, pour Sophie, ce sera un viol présumé de la part de son père sur elle et sa sœur.
Aux États-Unis, dans les années 1980 et 1990, ces faux souvenirs induits issus des thérapies en vogue de la mémoire retrouvée, ont défrayé la chronique judicaire pendant vingt ans, ruinant psychiquement au passage un nombre impressionnant de pères de famille accusés d’inceste par leurs enfants. La plupart seront innocentés et feront des procès aux thérapeutes de leurs enfants. En France, trois affaires similaires –Benoit Yang Ting, Jacques Masset et Claude Sabbah – étaient au cœur de l’actualité judiciaire en 2015. Le premier, psychanalyste, adepte, on l’a vu, du faux souvenir induit, facturait 150 000 francs pour accéder à sa liste d’attente. Le second, ex agent de propreté devenu psychanalyste, prescrivait, lui, à prix d’or des relations sexuelles multiples et violentes pour guérir de prétendues vieilles histoires d’inceste. Le troisième, ancien médecin, est le fondateur de la BTEV (biologie totale des êtres vivants), un pseudo procédé miracle qui promet aux personnes atteintes de maladies graves d’identifier le conflit psychologique qui a déclenché ce dernier.
La lutte contre les dérives sectaires. Tombé dans les mailles du filet, Claude, décèdera ainsi d’un cancer mal soigné. Le documentaire donne aussi la parole à ceux qui ont fait de la lutte contre les thérapies déviantes un combat. Elisabeth Roudinesco, grande figure de la psychanalyse en France, Serge Blisko, président de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) et Elizabeth Loftus, psychologue américaine, spécialiste de la mémoire humaine, éclairent sur le processus de manipulation de la mémoire et sur le vide juridique entourant ces professions. En France, contrairement à celui de psychothérapeute, l’usage du titre de psychanalyste n’est toujours pas réglementé. « Ce n’est pas parce qu’un évènement est raconté de manière détaillé avec beaucoup d’assurance et d’émotion qu’il faut en déduire qu’il s’est réellement produit. Rien ne ressemble autant à un vrai souvenir qu’un faux souvenir », raconte Elizabeth Loftus…
BIOLOGIE TOTALE
Aller simple pour la souffrance, sans passer par la case « soins »
Sandrine Mathen – 12 janvier 2016. Découvertes sur les sectes et religions N° 110, 1er avril 2016
Public officer Belgique , psychologue (Centre d’Information sur les Organisations Sectaires Nuisibles)
La Biologie totale vient d’être condamnée à Montpellier en la personne de Claude Sabbah , son fondateur, reconnu coupable de publicité mensongère. Un motif bien mince au regard des premières inculpations pour exercice illégal de la médecine et blessures involontaires. Mais une condamnation quand même qui rend un peu justice après le décès de l’un de ses plus fervents adeptes. Et une condamnation de plus. Car en 2011, c’était le représentant belge de la Biologie totale qui était condamné, définitivement, pour exercice illégal de la médecine, coups et blessures involontaires et escroquerie. En attendant le procès initié par Nathalie De Reuck, journaliste et documentariste, dont la mère est décédée des suites d’un cancer du sein, revenons plus en détails sur ce premier cas belge, celui de Maria S.
Le procès
Ce que la
justice reproche à l’assistant social ayant accompagné Maria, c’est de lui
avoir fait miroiter des taux de guérison défiant les lois de la médecine
classique, dont il l’a d’ailleurs détournée :
« N’allez plus voir votre oncologue, si vous faites cette chimio, vous mourrez. Je vous prendrai en charge comme j’ai pris en charge votre fils »,
disait-il en substance. Ce qui lui est reproché, c’est aussi d’avoir hâté le décès de Maria, dans des souffrances évitables. Non, la médecine ne pouvait plus rien pour elle, à l’exception d’un accompagnement de confort de fin de vie. Ce qui lui a été enlevé. A la place, il n’y eut que souffrances, déchéance et symptômes qui se multipliaient tandis que l’assistant social s’en réjouissait : « ce sont des signes de guérison, n’ayez crainte. » Et ce qui aurait dû alerter… rassure. Jusqu’au moment où Maria finit par entrer à l’hôpital, pour ne plus en ressortir. C’est tout cela que le tribunal de Liège a sanctionné en septembre 2011 : exercice illégal de l’art de guérir, coups et blessures involontaires et escroquerie. L’assistant social n’a pas fait appel.
Hamer & Sabbah
Cet
assistant social était le représentant en Belgique de Claude Sabbah, fondateur
de la Biologie totale, une offre pseudo-thérapeutique de « sens », mise au
point par ce docteur en médecine qui s’est retiré de l’Ordre des médecins.
Claude Sabbah a suivi les « enseignements » du Dr Ryke Geerd Hamer, un allemand
qui présentait une approche différente : la médecine nouvelle. Le Dr Sabbah fut
séduit par cette idée qu’une maladie puisse trouver son origine dans un
conflit, sorte de stress psychologique sur lequel il suffit de mettre le doigt
pour commencer à guérir sans médecine classique selon le Dr Hamer. « Avec ou
sans » disait de manière ambigüe le Dr Sabbah, dont le discours public était
souvent mis en défaut par les propos tenus lors de ses séminaires. Ainsi
l’entendra-t-on expliquer que ce n’est pas le tabac qui cause le cancer du
poumon mais le message anxiogène qui se trouve sur le paquet. Ou encore que
100% des aggravations des maladies sont dues exclusivement au « message médical
».
Un principe de
protection
Il y avait
dans les discours publics de Sabbah des précautions oratoires qui lui
permettaient de vanter les mérites de la médecine classique tout en la
dénigrant plus subtilement « en off ». Ainsi, oralement comme sur son site
internet, il rappelait le caractère nécessairement complémentaire de la
Biologie totale. Pas son caractère exclusif. Puis il y avait cette demande
faite au public des conférences de ne pas demander la parole, sous prétexte
qu’il « ne saurait la distribuer équitablement », argumentait-il. Tout en
précisant que les témoignages positifs étaient les bienvenus en fin d’exposé.
Pas de questions gênantes, ni de remise en question. Enfin, Claude Sabbah précisait
qu’il y avait toujours un peu d’inexactitude dans ce qu’il disait et que rien
n’était jamais définitif. Avec ça, difficile de se faire attaquer …
Galilée avant nous !
Les
praticiens de la Biologie totale se disent victimes d’un système aveugle, comme
le fut Galilée. Galilée qui soutenait que la Terre tournait autour du soleil,
condamné par l’église mais auquel le temps a donné raison. Ainsi, le fait
qu’elle soit décriée, marginalisée, stigmatisée comme une pseudo science est la
preuve, selon ses adeptes, que la Biologie totale est dans le bon et que le
temps leur donnera raison. En réalité, instrumentaliser ainsi Galilée n’est ni
plus ni moins que de la com’. Car en se positionnant en victimes, on a plus de
chance de s’attirer la sympathie du public.
Une théorie pourtant dissonante
Pourtant,
pour ce qui est de la remise en question, il y a matière ! En effet, comment le
fondateur de la Biologie totale explique-t-il ne pas guérir lui-même d’un AVC
dont il fut victime en mars 2008 ?
L’AVC fait pourtant partie des pathologies auxquelles on associe un conflit, une cause psychologique, sur laquelle il suffit de mettre le doigt pour commencer à guérir. Plus de sept ans après, le Dr Sabbah n’est pourtant toujours pas remonté sur les planches, ni pour des conférences ni en justice. De même ce praticien en Biologie totale qui accompagnait la mère de Nathalie De Reuck et qui s’est précipité à l’hôpital lorsqu’il fut atteint d’une tumeur au cerveau… qui finit par le tuer. Voilà une théorie prise en flagrant délit de non-validation ! La faute au thérapeute ou au patient, disait Sabbah. Mais pas à la théorie, infaillible quant à elle. Ces exemples provoquent pourtant une dissonance cognitive très inconfortable pour les adeptes, une incohérence entre ce qu’ils croient et ce qu’ils voient. Mais la croyance reste manifestement la plus forte car la Biologie totale continue son petit bonhomme de chemin. D’autres ont pris la relève.
Une offre de sens
Décodage
dentaire, sens de la mal-a-dit, décodage biologique, déprogrammation
biologique, les termes sont légion pour exprimer la panoplie des dérivés de la
Biologie totale. Un point commun : la recherche de sens.
C’est là le cœur de la Biologie totale, offrir au patient du sens à ce qui lui arrive, en l’aidant à mettre le doigt sur une prétendue cause.
A la manière des religions qui liaient péchés et maladies. Une fois la cause identifiée, c’est une illusion de contrôle que le patient récupère, le sentiment qu’il va pouvoir prendre les choses en main, agir, et guérir. Mais plus encore qu’un sens donné à la maladie, des dérivés de la Biologie totale proposent aussi de donner un sens à tout ce qui arrive. Comportements, incidents, accidents, échecs, déconvenues, tout est porteur de sens : « Depuis la nuit des temps, l’homme s’interroge sur sa place dans l’univers, son origine, le sens de sa vie. » Voilà une proposition qui s’apparente furieusement à de la religion ou de la philosophie. La Biologie totale a-t-elle sa place en science ou parmi les croyances ? Claire est la question, tout aussi nette est la réponse : la Biologie totale est un credo.
Médecines douces : gare aux dérives sectaires
Réponse A Tout – 09/03/2016 – Par Alexandra Da Rocha – Ils vous promettent bien-être et santé en dénigrant la médecine traditionnelle et s’arrangent pour avoir une emprise totale sur vous. Repérez ces charlatans qui peuvent vous mettre en danger de mort. Les adeptes des médecines dites douces ou alternatives sont de plus en plus nombreux. Depuis une vingtaine d’années, la défiance à l’égard de la médecine allopathique s’est installée, poussant les patients à préférer parfois les conseils de leur naturopathe à ceux de leur médecin traitant. Avec, à la clé, des dérives sectaires comme le souligne la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Elle estime qu’aujourd’hui en France, quatre personnes sur dix ont recours aux médecines parallèles, dont 60% sont des personnes atteintes d’un cancer. Dans le même temps, on recense 400 pratiques non conventionnelles, c’est-à-dire qui ne sont pas reconnues par les autorités médicales, 1 800 structures d’enseignement ou de formation bidon, 4 000 psychothérapeutes autoproclamés ni formés ni inscrits à un quelconque ordre professionnel, 200 bio-décodeurs qui considèrent que chaque maladie est le reflet d’un problème émotionnel, 800 kinésiologues et… 3 000 médecins en lien avec une mouvance sectaire ! Quatre signalements d’embrigadement sectaire sur dix aujourd’hui relèvent d’une pratique médicale abusive.
Nouveaux charlatans – Ces nouveaux charlatans se font connaître par le bouche-à-oreille, les salons bien-être et médecines douces, les forums sur Internet ou dans la rue via des flyers… Ils dénigrent très vite la médecine classique et invitent à arrêter les traitements allopathiques y compris dans les cas de maladies gravissimes comme le cancer. Ils promettent une guérison miracle et proposent souvent une seule technique pour une prise en charge globale du corps, du mental et d’un ensemble de diverses pathologies. Leur explication du monde est simple et ils utilisent des termes pseudo-scientifiques. Une séance découverte gratuite peut précéder la prescription de plusieurs séances, chèrement payables à l’avance. Attention aux stages et autres séminaires où vous serez captifs et deviendrez des proies faciles au lavage de cerveau. Comme dans toute dérive sectaire, la rupture avec les proches en général et la famille en particulier est souvent préconisée comme faisant partie de la thérapie…
Les adultes en quête de bien-être ou de guérisons ne sont pas les seules cibles de ces dangereux gourous, les parents d’enfants à problèmes, qu’ils soient surdoués, autistes, hyperactifs ou en échec scolaire sont des proies faciles. On leur propose du « channeling » pour entrer en contact avec l’entité de l’au-delà qui nuit à l’enfant ; on décrète que tel enfant est un « enfant indigo », c’est-à-dire doté d’une aura bleu indigo, l’aura exceptionnelle des surhommes ou des petits dieux ; on prétend que tel enfant pourtant muré dans le silence s’exprime par des moyens tout autres et on tourne en dérision la psychiatrie. Derrière ces pratiques, des structures ayant parfois des ramifications à l’étranger ou aussi un gourou entouré d’une petite poignée d’adeptes. Pour ne pas tomber dans ce piège, il faut garder à l’esprit qu’une personne censée ne vous incitera jamais à arrêter un traitement qui a fait ses preuves et que personne ne doit faire pression d’une manière ou d’une autre sur vous ou vos proches afin d’obtenir un changement radical de mode de vie. Au moindre doute, il est important de se rapprocher de la Miviludes qui vous orientera vers la structure adaptée la plus proche de chez vous ! Lire aussi : EMDR, la nouvelle thérapie qui libère
L’Église de la scientologie pratique-t-elle illégalement la psychothérapie?
ICI.Radio-Canada – Gaétan Pouliot – 30 mai 2016.
C’est la question que se pose l’Ordre des psychologues du Québec, qui encadre la psychothérapie dans la province. Sa présidente se dit même préoccupée par la « dianétique », une pratique au cœur de l’organisation controversée.
C’est en 1950 que L. Ron Hubbard, père de l’Église de scientologie et auteur de science-fiction, publie le livre Dianétique : La puissance de la pensée sur le corps. Cet ouvrage deviendra, quelques années plus tard, la pierre d’assise de la scientologie. Selon l’organisation, Hubbard a découvert la cause unique des cauchemars, des peurs irrationnelles, de l’insécurité et des maladies psychosomatiques des humains. Et pour s’en libérer, il suffit de suivre la dianétique. À première vue, cela ressemble un peu à la psychothérapie, s’inquiète toutefois la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou. « [La dianétique] s’intéresse beaucoup à la façon dont le cerveau encode les expériences. Ça, ça va. Mais on s’intéresse aussi aux liens entre ce que le mental a encodé et les craintes, les pensées irrationnelles, les chagrins non résolus. Quand on parle de s’affranchir de ça, on peut penser que ça peut s’apparenter au traitement [de psychothérapie] », explique-t-elle… De son côté, l’Église de scientologie est catégorique : « la dianétique n’est pas une psychothérapie », selon le porte-parole de la branche montréalaise de l’organisation, Jean Larivière. « La dianétique et la scientologie ne sont pas présentées en tant que méthodes de traitement de maladies et aucune promesse ou déclaration n’est avancée à cet effet. Les personnes souhaitant un traitement pour des maladies physiques ou mentales ne sont pas acceptées », ajoute-t-il dans un courriel envoyé à Radio-Canada. Pour M. Larivière, la dianétique est une partie intégrante de la religion de la scientologie et « le libre exercice de la religion est protégé en vertu des chartes canadienne et québécoise des droits de la personne ».http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2016/05/30/001-eglise-scientologie-dianetique-psychotherapie-ordre-psychologues.shtml
Témoignage : j’ai été élevée par une mère scientologue
Marie Claire, 11/03/2016, Propos recueillis par Vincent Cocqueber.
Sarah, 21 ans, a grandi auprès de sa mère dans l’Eglise de scientologie. Séance de purification dès 12 ans, confessions au “chapelain”, surveillance des rebelles par des agents d’éthique… Aujourd’hui, elle est (presque) sortie de la secte. Certains parents se sont rencontrés au lycée, d’autres chez des amis ou sur leur lieu de travail. Les miens sont tombés amoureux dans la même secte. Plus précisément, l’Église de scientologie d’Angers. Ma mère avait 24 ans et, dès qu’elle a vu mon père, elle a été intimement persuadée qu’elle avait déjà bien connu ce beau jeune homme dans une vie antérieure, une des croyances de la Scientologie… C’est chez un de ses amis, en tombant sur un livre qui parlait de « dianétique », la théorie de l’éveil spirituel bâtie par le fondateur de la Scientologie, Ron Hubbard, qu’elle s’était mise à fréquenter l’Église d’Angers. C’était deux ans avant ma naissance.
S’il fallait résumer mon enfance, je dirais que j’ai été heureuse, entourée de gens aimants, et aussi loin que je me souvienne, la Scientologie y a toujours été associée, comme un cadre naturel. Ma mère a commencé à y travailler en tant que « staff ». Un petit job payé une misère où on s’occupe de l’accueil, du recrutement des nouveaux membres et de l’aide aux autres durant les cours. Mon père n’y était pas très actif. Ils se sont d’ailleurs séparés quelques mois avant mon premier anniversaire… Ma mère, elle, a continué à suivre ce qu’elle pensait être son « chemin du bonheur », pour reprendre le titre du best-seller de Ron Hubbard. Elle passait ses soirées à l’Église, à suivre ses cours. Moi, pendant ce temps, je restais avec les autres enfants de scientologues, à dessiner ou à faire de la pâte à modeler.
L’année de mes 6 ans, ma mère a décidé de m’offrir le livre de découverte de la Scientologie, puis elle m’a demandé ce que j’en avais pensé. Je lui ai alors répondu que je trouvais ça intéressant, et c’est de cette manière que j’ai commencé à suivre, moi aussi, leur enseignement. Un des préceptes de la Scientologie veut qu’on s’adresse aux enfants de la même manière qu’aux adultes. Je ne me sentais pas vraiment acceptée par les autres enfants de mon âge, à l’école primaire, donc évoluer dans ces classes scientologues avec des gens plus vieux me convenait. Le premier cours que j’ai suivi, à l’âge de 8 ans, a été « Apprendre à apprendre », suivi de « Communication ». Ces cours étaient basés sur des exercices censés nous faire gagner en efficacité, dans notre manière de nous organiser ou d’échanger avec les autres.
Scientologie et purification – Concrètement, les cours sont gérés par des superviseurs qui nous font « attester » les exercices afin de vérifier qu’ils ont bien été intégrés. On est ensuite invité à écrire nos « gains », c’est-à-dire ce qu’on pense avoir retiré de la séance. L’année de mes 12 ans, ma mère m’a inscrite au programme de « purification ». Avant chaque séance, on prenait de la niacine – acide nicotinique –, puis on allait courir pendant une demi-heure, ce qui avait pour effet de provoquer des plaques rouges qui démangeaient. On enchaînait ensuite avec des séances de sauna en ingérant des tonnes de vitamines, sel et eau à volonté, ceci jusqu’à ce que la niacine n’agisse plus sur notre corps. Moi, ça m’a pris à peu près trois semaines avant que je sois considérée comme « purifiée ». Je ne devais pourtant pas avoir grand-chose à désintoxiquer…
A l’époque, dès que ça n’allait pas avec ma mère, elle m’emmenait voir le chapelain, une sorte de thérapeute version Scientologie dont les rendez-vous ressemblent un peu aux thérapies de couples des séries télé. Comme je leur répétais que j’allais plutôt bien, ils ont fini par se demander si ce n’était pas ma mère qui allait mal. Et c’était le cas. Elle broyait vraiment du noir à Angers, et s’est donc dit qu’elle allait retenter sa chance à Paris. Mais après nous avoir fait loger chez une amie scientologue, puis pendant quelques mois à l’hôtel, elle a continué à s’enfoncer dans la déprime. Notre famille était loin, je ne connaissais personne à Paris donc, ne la voyant plus bouger de l’appartement et grossir à vue d’œil, je n’ai pas eu d’autre choix que de la traîner au centre de scientologie, afin qu’elle se reprenne en main. Ça a marché. Lorsqu’elle a commencé à aller mieux, c’est moi qui, l’année de mes 13 ans, me suis mise à partir en vrille, en me mettant à boire, à prendre de la drogue et à coucher avec des hommes qui avaient parfois plus du double de mon âge. Je crois que j’en voulais à ma mère de m’avoir déracinée de la ville où j’avais grandi …Je sortais à l’époque avec un scientologue de 16 ans à qui je racontais mes histoires. Pour la Scientologie, les pratiques sexuelles qui ne sont pas dans la norme sont considérées comme des re-stimulations des souvenirs traumatiques de nos vies antérieures, ce qu’on appelle des « engrammes », qui viennent s’accrocher au « thétan », notre être spirituel. Lorsque j’ai quitté mon petit copain, il est allé me dénoncer à l’agent d’éthique. Lequel est ensuite venu me faire du chantage : si je refusais de suivre de nouveaux cours, il allait tout raconter à ma mère… A partir de là, les choses n’ont fait qu’empirer. La Scientologie voulait m’indiquer le chemin du bonheur, moi je voulais prendre la direction inverse. Pourtant bonne élève, j’ai arrêté l’école à 14 ans et commencé à vaguement suivre des cours par correspondance. La Scientologie considère la psychiatrie comme dangereuse, donc consulter un psychiatre n’était pas une option envisageable. Toute la colère que j’avais en moi se révélait lorsque je buvais ou me défonçais, et j’ai fini par me faire arrêter pour ivresse sur la voie publique, avant de me battre avec des agents de police. Un épisode qui m’a valu des travaux d’intérêt général et, par ma mère, mon renvoi à Angers. Mais je n’y suis restée qu’un mois : un matin, après être arrivée au collège dans un état lamentable, j’ai frappé une surveillante et, dans la foulée, j’ai fugué pendant deux jours. J’allais de plus en plus mal à cette époque et, un soir, encore ivre, j’ai hurlé sur ma mère en lui disant qu’elle n’en avait rien à faire de moi, car cela faisait trois mois que je me prostituais sans qu’elle ne s’en aperçoive… Cette nouvelle l’a fait se sentir tellement mal qu’elle a éprouvé le besoin d’en parler lors d’une séance d’audition. Ça ne devait pas sortir de la séance, mais c’est évidemment remonté jusqu’à l’officier d’éthique. Ils m’ont interdit de revenir à l’Église avant ma majorité, car ils craignaient les problèmes judiciaires que cela pouvait créer si cela se savait. Ne plus les fréquenter m’allait très bien.
Une secte, évidemment – Pourtant, même ado, lorsque j’étais en colère contre la Scientologie, je les défendais quand je voyais ou lisais des choses négatives à leur sujet dans les médias. Durant mon enfance, il y avait pas mal de procès, et une amie de ma mère avait été condamnée à huit mois de prison pour escroquerie et abus de confiance. Elle me disait souvent que lorsque des gens essaient de faire de bonnes choses, d’autres tentent de les en empêcher. A l’époque, je ne comprenais pas vraiment pourquoi la Scientologie était perçue de façon si négative, et je trouvais ça un peu frustrant car j’avais envie d’en parler autour de moi. Mon père, lui, la dernière fois que je l’ai croisé, me disait qu’il ne croyait plus en la dianétique, tout en me parlant de son nouveau délire sous influences Da Vinci Code, qui consistait à chercher frénétiquement les symboles ésotériques dans le musée du Louvre. Je ne suis pas certaine que ce soit plus épanouissant. Pour moi, la Scientologie est évidemment une secte, mais le problème vient à mon avis moins des préceptes que des scientologues. Ce qui ne m’empêche pas de me sentir à des années-lumière de leur vision performative et béate du monde. Depuis deux ans, je vais un peu mieux. Pour le coup, ce n’est pas la Scientologie qui m’a apaisée, mais plutôt le fait de m’être séparée de mon copain de l’époque. Et j’ai commencé à travailler… A 21 ans, je me définirais aujourd’hui plutôt comme agnostique. Même si je ne fréquente plus la Scientologie depuis plusieurs années, j’y suis néanmoins retournée il y a quelques semaines. Ma mère pense que les reproches que je lui fais viennent d’un traumatisme d’une vie antérieure que je refoule. Alors j’ai voulu lui faire plaisir en l’accompagnant voir un chapelain. On a échangé devant cette femme, qui nous a ensuite invitées à écrire chacune de notre côté nos « overts », soit les mauvaises actions qu’on avait pu avoir l’une envers l’autre. C’était horrible de se retrouver dans cet endroit chargé de tant de mauvais souvenirs. Et je me sentais si peu concernée que je n’ai pas su quoi écrire. Une fois la séance terminée, j’en suis sortie au fond du gouffre, mais ma mère se sentait extrêmement bien. Quand, quelques jours plus tard, je lui ai demandé ce qu’elle avait écrit, elle m’a répondu qu’elle s’était excusée de m’avoir donné une fessée quand j’avais 2 ans, que c’était quelque chose dont elle se voulait énormément. La Scientologie considère en effet la fessée comme un stimulateur des traumatismes antérieurs. Je ne suis pas certaine que ce soit le fond du problème.
Le fondateur de la “biologie totale” condamné à 2 ans fermes à Montpellier
Par Zakaria Soullami 04/11/2015 – France 3 Languedoc-Roussillon
Originaire de Villeneuve-lès-Maguelone, Claude Sabbah a été condamné à 2 ans de prison ferme et 30.000 euros d’amende pour “publicité mensongère” par le tribunal correctionnel de Montpellier. Sa théorie : la biologie totale, a notamment précipité la mort d’un patient atteint de cancer. Claude Sabbah est le fondateur d’une méthode dite de “biologie totale des êtres vivants”. Il affirmait qu’il suffit d’identifier l’événement déclencheur des maladies comme le cancer pour les guérir. Selon cette théorie, toute maladie est la résultante d’un choc psychologique intense et d’un conflit intérieur non résolu. Claude Sabbah est un ancien médecin, radié de l’ordre, pour son opposition à la médecine traditionnelle. Un homme, atteint d’un cancer et adepte de la “biologie totale”, est mort après avoir abandonné tout traitement. Sa femme avait alors porté plainte…L’ancien médecin, a été condamné à 2 ans de prison ferme et 30.000 euros d’amende pour “publicité mensongère” par le tribunal correctionnel de Montpellier. Les méthodes de Claude Sabbah sont “résolument excluantes de la médecine traditionnelle” selon la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et selon elle, un patient qui adhère à ce genre de méthode est mis “en danger dès lors qu’il est atteint d’une pathologie grave ou qu’il développe des dysfonctionnements mentaux induits par son thérapeute”.
Claude Sabbah s’est inspiré des théories de Ryke Geerd Hamer créateur de la “médecine nouvelle germanique”. La méthode préconisée par cet ancien médecin allemand exclut tout simplement le recours aux traitements conventionnels pour soigner le malade, précise la Miviludes. Il a été condamné en 2004 à trois ans de prison ferme pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine, suite à la plainte déposée par un homme dont l’épouse atteinte d’un cancer du sein était décédée du fait du refus de traitements éprouvés.
Psychanalyste “gourou” à Ugine : ouverture du procès ce mercredi à Albertville
Le procès du psychanalyste d’Ugine, soupçonné notamment d’avoir incité ses patients à avoir des relations sexuelles entre eux, s’ouvre ce mercredi au tribunal correctionnel d’Albertville. France 3 Alpes (avec AFP), le 16/12/2015.
“Un gourou”, “un pseudo-thérapeute”. C’est ainsi que l’UNADFI qualifie Jacques Masset, jugé à Albertville pour abus de faiblesse de patients en vue d’obtenir des relations sexuelles ou de l’argent. Placé en garde à vue en 2010, l’homme de 70 ans “a reconnu avoir incité ses patients à avoir des relations sexuelles non protégées et à s’adonner à des pratiques sadomasochistes”, d’après l’UNADFI… Durant l’instruction, 72 victimes ont été identifiées, notamment dans “le monde enseignant”, et 19 d’entre elles se sont portées parties civiles.
“Pour certains patients, ça a dérivé en torture” – Les faits poursuivis se sont produits de 2007 à 2010 dans son cabinet à Ugine (Savoie), mais aussi à Cuers (Var), où M. Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ). “Il prétendait que ces séances, auxquelles il participait parfois, les empêcheraient de tomber dans la prostitution… Il a également induit de faux souvenirs d’inceste chez ses victimes, provoquant des dommages collatéraux dans les familles concernées par ces fausses allégations”, ajoute l’UNADFI. “Pour certains patients, ça a dérivé en torture”, a affirmé à l’AFP Me Roselyne Duvouldy, avocate de plusieurs parties civiles… Masset était parti depuis 2010 s’installer en Suisse, en infraction de son contrôle judiciaire. Il a été placé en détention provisoire il y a six mois. http://france3-regions.francetvinfo.fr/alpes/savoie/albertville/psychanalyste-gourou-ugine-ouverture-du-proces-ce-mercredi-albertville-886045.html
Scientologie: le programme de purification coûte entre 1.000 et 2.000 €
Belga, 26 octobre 2015. Un ancien président de l’asbl Eglise Scientologie Belgique a expliqué, lundi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, que le “programme de purification”, qui fait partie du parcours spirituel d’un scientologue, coûtait entre 100 et 2000 € pour une dizaine de jours de cure.
Onze membres et anciens membres de l’Eglise de Scientologie belge, ainsi que l’asbl Eglise Scientologie Belgique et l’asbl Eglise Scientologique Europe elles-mêmes, sont prévenus notamment de faits d’escroquerie et de pratique illégale de la médecine. “Nous avons ce qu’on appelle le “pont vers la liberté totale”. C’est un chemin progressif pour devenir meilleur et c’est pourquoi nous suivons, entre autres, un “programme de purification””, a expliqué l’un des prévenus qui a présidé l’asbl Eglise Scientologie Belgique entre 2000 et 2001…Le juge l’a encore questionné sur les conséquences physiques néfastes que certains ont dit avoir ressenties après l’ingestion de ces compléments alimentaires…”Je peux vous parler de mon expérience”, a répondu le prévenu. “J’avais subi des anesthésies à l’adolescence pour des opérations dentaires et lors de cette cure j’ai vraiment ressenti les produits de l’anesthésie ressortir”, a témoigné le prévenu, rejetant la prévention de pratique illégale de la médecine. Ce dernier a encore affirmé avoir investi une somme de quinze mille euros pour ses cours à l’Eglise et avoir fait don d’une somme de quarante mille dollars à l’association internationale des scientologues (IAS). Le président du tribunal a encore interrogé le prévenu sur les sanctions imposées à des membres au sein de l’Eglise de scientologie. “Quand on voit la liste d’infractions et la liste des sanctions pour des choses comme des retards, du manque de politesse… C’est étonnant! Et tout est consigné dans un dossier d’éthique que l’Eglise conserve avec, entre autres, des données très personnelles sur ses membres collectées par ailleurs”, a relevé le président. Le prévenu a répondu que les sanctions étaient graduelles et qu’il s’agissait de règles de fonctionnement interne auxquelles chacun choisit d’adhérer ou non.
“Les mauvaises actions figurent mais pas les bonnes actions. Pourquoi? D’autant que, par exemple, dénoncer un de ses ‘collègues’ de cours pour un retard est considéré comme une bonne action“, a poursuivi le juge.
“Certaines bonnes actions figurent au dossier, mais pas toutes en effet”, a répondu le prévenu. “Et il est vrai que l’évaluation de ces actions est assez subjective”, a ajouté l’ancien président de l’Eglise de scientologie en Belgique, qui a aussi été responsable de l’éthique.